10 conseils pour passer un été en sécurité à la mer

Les Sauve­teurs en Mer vous proposent dix conseils qui valent pratique­ment pour tous les pratiquants de la mer, qu’ils soient à la barre d’un voilier de croi­sière, pagayant sur un kayak de mer ou se baignant simple­ment, en famille, au bord de la plage.

Deux nageurs sauveteurs de la SNSM en surveillance plage à Caen
La SNSM assure la surveillance de près d'un tiers des plages françaises ©Dominique Martel

1 Restez soli­daires en mer !

Vous avez été très nombreux à révé­ler votre sens de la soli­da­rité pendant la crise du coro­na­vi­rus. Conti­nuez. La soli­da­rité en mer n’est pas réser­vée aux Sauve­teurs en Mer, prêts à sortir béné­vo­le­ment trois cent soixante-cinq jours par an, vingt-quatre heures
sur vingt-quatre. Navi­ga­teurs, écou­tez le canal 16 sur votre radio de bord pour savoir si un autre bateau n’a pas besoin d’aide près de vous. Inquié­tez-vous, si vous en voyez un appa­rem­ment en panne ou cafouillant. Si vous remarquez quelque chose d’anor­mal, un
OFNI par exemple (objet flot­tant non iden­ti­fié qui peut endom­ma­ger un bateau) ou une bouée non éclai­rée qu’un coup de vent a réussi à dépla­cer, signa­lez-le sur le canal 16 de votre radio VHF (70 sur une VHF ASN), en commençant votre message par « Sécu­rité, sécu­rité, sécu­rité ».

La soli­da­rité concerne abso­lu­ment tous les usagers de la mer. La première des soli­da­ri­tés est d’ailleurs celle qui consiste à ne pas faire d’im­pru­dence pour ne pas mettre en danger ceux qui tente­ront de vous sauver. Les pratiquants expé­ri­men­tés du surf, du kite, de la planche à voile ou du kayak savent bien que leur sécu­rité est dans une large mesure assu­rée par les autres pratiquants, qui les surveillent du coin de l’œil s’inquié­te­ront s’ils ont un problème. Les plon­geurs expé­ri­men­tés savent bien qu’on ne plonge jamais seul, même en apnée. En cas de malaise ou d’in­ci­dent qui vous coince au fond de l’eau, l’in­ter­ven­tion rapide de l’autre est déci­sive. Ce prin­cipe est valable pour toutes les pratiques nautiques, scoo­ter des mers, padd­le… Même les baigneurs sont concer­nés. Ayez l’œil sur vos voisins de baignade.

Contrai­re­ment à ce qu’on imagine, la personne en train de se noyer ne se mani­feste pas par des grands gestes et de grands cris. La noyade est souvent « silen­cieuse », comme disent les spécia­listes. Inquié­tez-vous de tout compor­te­ment anor­mal.

La soli­da­rité, enfin, peut consis­ter à assis­ter aux forma­tions de secou­risme de base qui sont de plus en plus large­ment offertes aux citoyens. Parfois par les Sauve­teurs en Mer lors des diffé­rentes fêtes de la saison esti­vale. Elles permettent de prodi­guer des
premiers soins qui peuvent être déter­mi­nants en atten­dant l’ar­ri­vée des secours. Même si vous n’avez pas de connais­sance en secou­risme, vous pouvez vous inscrire sur l’ap­pli­ca­tion Sauv life qui permet aux citoyens volon­taires d’ai­der une victime. Par exemple, si vous êtes à proxi­mité d’une personne qui fait un arrêt cardiaque, les secours pour­ront vous contac­ter et vous guider dans les gestes à prodi­guer, avant d’ar­ri­ver sur place.

2 Prépa­rez-vous avant toute acti­vité en mer !

Dites-vous que cela fait partie du plai­sir de la navi­ga­tion et des loisirs nautiques : s’être suffi­sam­ment préparé pour que la sortie reste un plai­sir. La check­list est consi­dé­rable. Limi­tons-nous à quelques exemples. Vous n’ima­gi­nez pas le nombre d’ap­pels au secours dus à des pannes de moteur basiques, voire à des réser­voirs de carbu­rant vides. Atten­tion, le sauve­tage de la vie humaine est gratuit ; pas celui du maté­riel. Les sauve­teurs vous feront payer le remorquage de votre bateau (véri­fiez votre assu­rance). Se
prépa­rer, c’est aussi, par exemple, s’as­su­rer qu’une personne tombée à la mer de votre embar­ca­tion pourra remon­ter. L’homme à la mer reste la première cause de décès enre­gis­trée par le sauve­tage en mer. Et de loin : 33 sur 80 en 2019. On se noie aussi dans
les ports, les mari­nas, et au mouillage. Même sur un petit bateau à moteur, même sur un pneu­ma­tique semi-rigide, seuls les athlètes remon­te­ront à bord si vous n’avez pas prévu au moins une petite échelle. Et évidem­ment, assu­rez-vous que vos gilets gonflables sont en ordre de marche et que vos équi­piers savent les utili­ser. Se prépa­rer, c’est aussi marquer son maté­riel, qu’il s’agisse de la
bouée de repé­rage d’un plon­geur, d’une aile de kite, d’une annexe gonfla­ble… Un nom, un ou deux numé­ros de télé­phone. Si vous avez perdu votre maté­riel parti à la dérive, les sauve­teurs pour­ront véri­fier rapi­de­ment si quelqu’un est vrai­ment en danger. Pour une
famille à la plage, se prépa­rer, c’est avoir repéré le poste des sauve­teurs ou, sur une plage non surveillée, la borne d’ap­pel, le télé­phone utile, voire les panneaux qui alertent sur des dangers parti­cu­liers : courants, rochers, vives, etc. Et, une fois de plus, s’être
initié aux premiers gestes de secours. Les enfants sont souvent plus récep­tifs que les adultes. Profi­tez des vacances pour le faire avec eux.

Un kite surfeur sur une plage en train de préparer son matériel
Une bonne prépa­ra­tion du maté­riel d’ac­ti­vité nautique est essen­tielle. En kite surf, bien gonfler son aile et la marquer. ©Marianne Cossin


3 Suivez les prévi­sions météo

Infor­ma­tion le plus souvent gratuite, la prévi­sion météo est dispo­nible aujour­d’hui beau­coup plus large­ment qu’hier. Radio, télé­phone, inter­net, tous les canaux sont bons. Sur les plages, elle est souvent affi­chée sur le poste des nageurs sauve­teurs, dans les ports à la
capi­tai­ne­rie. De la prévi­sion à un jour, avec tendance pour le lende­main, on est passé à des prévi­sions pour la semaine et des tendances pour la quin­zaine ! Profi­tez-en, tout en ayant conscience que la situa­tion, donc les prévi­sions, évoluent sans arrêt ! N’en restez pas à la situa­tion regar­dée sur inter­net ou enten­due à la télé­vi­sion la veille de votre sortie. Actua­li­sez au moment d’y aller grâce à inter­net ou à la radio, si vous êtes sur un bateau. Les tendances à plus de trois ou quatre jours, consi­dé­rez-les comme des indi­ca­tions géné­rales, pour une vaste zone. Ne vous fiez pas trop aux prévi­sions détaillées à cette échéance. Les modèles numé­riques, c’est formi­dable, mais l’ex­pé­rience du météo­ro­logue, ce n’est pas mal non plus. Le bulle­tin marine offi­ciel de Météo France est rédigé par un humain qui peut corri­ger d’après son expé­rience, alors que les modèles numé­riques n’ont pas encore fini de tour­ner. Ne vous limi­tez pas à la direc­tion et à la force du vent. Regar­dez la hauteur des vagues qui peut surprendre, notam­ment après une période de temps agité (la hauteur, c’est la diffé­rence entre le creux et la crête). Et ne consi­dé­rez pas que la météo est faite seule­ment pour les patrons pêcheurs et les skip­pers de voiliers. Si le vent tombe alors que le kite-surfeur est parti bien loin, il est bien ennuyé. Si le brouillard vous prend, quand vous êtes en pleine pêche à pied, vous vous en souvien­drez (véri­fiez que votre smart­phone dispose d’une bous­sole). Si vous débu­tez en kayak de mer, vous risquez d’ap­prendre à vos dépens qu’un vent de force 3, idéal pour la voile, devient vite dur à remon­ter à la pagaie. Et à la plage, si vous voyez votre enfant partir à la dérive sur sa belle bouée rose en forme de dauphin, vous vous rappel­le­rez ce qu’est un vent de terre.

4 En Manche et Atlan­tique, faites atten­tion à la marée

La marée cache ou découvre le rocher dange­reux près de la plage, empêche ou permet de rentrer au port, crée le risque d’échoue­ment (plus grave à marée descen­dante qu’à marée montante, bien sûr). La marée qui remonte vite dans les zones de grand marnage peut rapi­de­ment rattra­per le pêcheur à pied ou le simple prome­neur, voire l’iso­ler sur une partie plus haute où il se croit en sécu­rité, alors qu’elle lui ferme déjà le chemin du retour. Dès qu’elle commence à remon­ter, aban­don­nez crevettes et crabes et rentrez. La mer crée les courants de marée qui peuvent par endroits être très, très forts. Elle peut empê­cher le baigneur de reve­nir vers la plage, surtout dans les zones à « bâches » ou à « baïnes » (rips pour les anglo­phones), dans le nord ou le long de la côte landaise. Ces grandes mares se vident à marée descen­dante en créant un courant qui entraîne au large. Ne luttez pas ; lais­sez-vous porter en essayant de vous signa­ler et de reve­nir plus loin.

Amateurs de voile, si vous décou­vrez la navi­ga­tion en Manche ou à la pointe de la Bretagne, le premier docu­ment à regar­der pour plani­fier une navi­ga­tion est la carte des courants, et son évolu­tion heure par heure. Il vaut évidem­ment mieux que le tapis roulant
vous emmène dans la bonne direc­tion. À quelques fortes nuances près. Dans certaines zones comme le raz de Sein, le courant, même portant, lève une telle mer qu’il faut passer à l’étale, quand le courant faiblit et s’an­nule avant de s’in­ver­ser. Il faut aussi véri­fier
les direc­tions rela­tives du vent et du courant, car vent contre courant lève une mer hachée qui a vite fait de créer des problèmes.


Alcool et drogue à bord

Les pratiquants de sports nautiques ne sont pas encore soumis à l’Al­co­test. Mais nous risquons bien­tôt d’en passer tous par-là à
cause de quelques fêtards qui ne savent pas rester tranquille­ment au mouillage ou au port quand ils ont bu (en faisant atten­tion de
ne pas tomber à l’eau et de ne pas impor­tu­ner les bateaux voisins). On voit trop d’ac­ci­dents, parfois mortels, qui sont mani­fes­te­ment
dus à un excès d’al­cool, voire de drogue à la barre. Rappe­lons que le prin­cipe géné­ral de la régle­men­ta­tion plai­sance est celui de la
respon­sa­bi­lité du skip­per.


5 En Médi­ter­ra­née, prenez le vent au sérieux : Il tue

C’est le premier jour des vacances. Il fait grand bleu, chaud. On n’a qu’une envie : se jeter à l’eau. Absurde de s’in­té­res­ser à la météo. Pire, on la regarde et on ne la prend pas au sérieux. Impos­sible que ce temps splen­dide vire au coup de vent si vite. Et pour­tant c’est vrai. En Médi­ter­ra­née, le temps peut chan­ger très rapi­de­ment : le vent monte et les rafales sont pires qu’en Atlan­tique. Prenez la Grande Bleue au sérieux, que vous soyez baigneur, pratiquant de paddle, de bateau à moteur ou de voile. La mer, plus courte qu’en Atlan­tique, casse les bateaux. Le mouillage, si tranquille il y a une heure, se trans­forme en piège. Un phéno­mène quasi quoti­dien vous donne un avant-goût du problème dans certaines zones : la « brise » ther­mique qui se lève en milieu de jour­née et souffle de la mer vers la terre. « En Médi­ter­ra­née, le vent tue », nous disait Antoine Ferri, l’an­cien direc­teur du CROSS Med, citant Yves Joly, ancien préfet mari­time de la zone.

Un enfant sur la plage. Suivez les conseils de la SNSM pour passer des vacances à la mer en sécurité
C’est bien de le proté­ger contre le soleil, mais ne le perdez pas des yeux. L’ac­ci­dent va très vite à cet âge. © Adobe Stock

 

6 Sachez dire non

Personne n’aime renon­cer, pour­tant la sagesse le commande parfois. Si la météo n’est pas bonne, notam­ment. Quand le vent et la mer sont « limites » pour votre bateau, la stra­té­gie consis­tant à « sortir pour voir » est très mauvaise. Par mauvais temps, il est souvent plus dange­reux de faire demi-tour, reve­nir vers la côte et tenter de rentrer au port que de rester au large. Ayez toujours une marge de sécu­rité qui vous permet de renon­cer à partir, par exemple si vous devez rame­ner un bateau de loca­tion ou reprendre le travail. Ce précepte ne s’ap­plique pas qu’aux skip­pers. Il concerne aussi bien le père de famille privant ses enfants d’al­ler se baigner sur la plage non surveillée qui était « si géniale » hier, avant l’ar­ri­vée du vent et des vagues. Il est diffi­cile à appliquer pour tout le monde. Pensez au moni­teur de plon­gée, qui a la respon­sa­bi­lité de ne pas faire plon­ger quelqu’un qu’il trouve trop fati­gué ou insuf­fi­sam­ment quali­fié.

Même les Sauve­teurs en Mer ont le droit et le devoir de ne pas y aller s’ils estiment que ce n’est pas raison­nable.


7 Adap­tez votre pratique à votre âge

Vous avez un an de plus que l’été dernier. C’est incon­tes­table. Pour les petits qui ont appris à nager entre-temps, c’est un progrès. Pas pour les autres. L’âge donne éven­tuel­le­ment sagesse et expé­rience au skip­per d’un bateau, mais il n’amé­liore pas sa résis­tance physique. En dehors des plus jeunes, qui se noient surtout en piscine, la noyade menace surtout les plus âgés, au-delà de 65 ans. Diffi­cile d’ac­cep­ter qu’il faille faire plus atten­tion au choc ther­mique de l’en­trée dans l’eau froide, ne pas trop s’éloi­gner de la zone où on a pied, etc. En fait, la lente érosion des moyens physiques commence assez tôt, quels que soient nos efforts pour rester en forme (et la baignade raison­nable en fait partie). Dès l’âge de 25 ans, la fréquence des noyades augmente régu­liè­re­ment avec l’âge. Nous trou­vons normal qu’un grand spor­tif comme Martin Four­cade (biath­lon) ait pris sa « retraite » de la compé­ti­tion, en mars 2020, à 31
ans. Mais nous accep­tons diffi­ci­le­ment d’en tirer les consé­quences.

Vrai pour la baignade, ce précepte l’est pour toutes les acti­vi­tés nautiques où il faut éviter d’être à bout de fatigue pour reve­nir en sécu­rité, qu’il s’agisse d’af­fron­ter un coup de vent au large ou de retour­ner à la plage avec son kite. Le grand spécia­liste des acci­dents de plon­gée, le docteur Mathieu Coulange, signale que nombre d’ac­ci­dents touchent des plon­geurs expé­ri­men­tés qui, l’âge venant, n’ac­ceptent pas de plon­ger un peu moins long­temps, un peu moins profond. Comme le docteur Pierre Miche­let, grand
spécia­liste de la noyade, Mathieu Coulange souligne l’im­por­tance du risque cardiaque. Un malaise dans l’eau, et plus encore au fond de l’eau, a plus vite fait de tour­ner au drame qu’un malaise à pied sec.

8 Ayez de quoi appe­ler les secours

L’idéal, c’est une VHF, radio qui vous permet d’ap­pe­ler direc­te­ment le CROSS, le centre offi­ciel qui coor­donne le sauve­tage, mais aussi tous les bateaux autour de vous, et qui permet aux sauve­teurs de vous loca­li­ser avec préci­sion d’après la direc­tion d’où vient votre appel. Elle n’est pas réser­vée aux gros bateaux. Une VHF portable, étanche, flot­tante, pèse dans les 300 grammes, et il y en a à partir de 150 euros. Elle a sa place dans un semi-rigide qui s’en va taqui­ner les rochers un peu loin ou sur l’un des kayaks d’une sortie en groupe. Pensez à bien la char­ger avant de partir. À défaut, un portable dans une pochette très étanche
est évidem­ment utile. Enre­gis­trez bien les deux numé­ros courts d’ap­pel des secours, 112 et 196, le premier étant plus géné­ral, le deuxième plutôt dédié à la navi­ga­tion, car il appelle direc­te­ment le CROSS de la zone.

Si vous vous baignez sur des plages non surveillées, repé­rez bien l’éven­tuelle borne d’ap­pel ou le panneau indiquant le numéro local qu’on peut appe­ler. Faute d’élec­tro­nique, tout est bon pour atti­rer l’at­ten­tion, les fusées de détresse bien sûr, mais aussi le petit miroir reflé­tant le soleil ou la flash light (lampe à éclats) étanche, bien visible de nuit. On part de jour, mais on peut être inca­pable de reve­nir et avoir besoin de se signa­ler de nuit.

Enfin, il y a DIAL (voir enca­dré). DIAL, c’est un dispo­si­tif indi­vi­duel d’alerte et de loca­li­sa­tion conçu par les Sauve­teurs en Mer pour préve­nir les secours en cas de diffi­culté. En vente sur la boutique en ligne de la SNSM, il permet d’aler­ter d’abord un proche (soli­da­rité) qui appelle les secours s’il ne peut pas vous venir en aide tout seul.


DIAL, la balise-brace­let qui sauve

Pour 149 euros, vous pouvez comman­der DIAL, une balise étanche, équi­pée d’un GPS et montée sur un brace­let, conçue par les Sauve­teurs en Mer, pour tous les usagers de la mer, pratiquant dans la zone côtière, en géné­ral très bien couverte par les relais de télé­pho­nie mobile. Que vous pratiquiez n’im­porte quelle acti­vité nautique – le kite, le kayak, la planche à voile, le paddle, le scoo­ter des mers… – il est fait pour vous. Grâce au GPS du brace­let et à sa commu­ni­ca­tion avec le réseau mobile (abon­ne­ment multio­pé­ra­teurs inclus), un proche qui a chargé l’ap­pli­ca­tion peut vous suivre en perma­nence sur son télé­phone. Si quelque chose ne va pas, vous appuyez sur un bouton pour donner l’alerte. Si votre proche ne peut pas vous appor­ter son aide, il trans­met l’alarme aux secours qui peuvent suivre votre posi­tion précise et vous récu­pé­rer vite, avant que l’hy­po­ther­mie ne commence à faire sentir ses effets. Cerise sur le gâteau, DIAL est une solu­tion de sécu­rité utili­sable pour tous les loisirs de plein air (plai­sance et loisirs nautiques, randon­née, trek­king, trail, ski…). https://labou­tique.snsm.org

Dial © Vincent Rustuel
DIAL © Vincent Rustuel

9 Évitez le « surac­ci­dent »

En mer, l’ac­ci­dent est souvent le résul­tat d’un enchaî­ne­ment d’in­ci­dents : on se penche par-dessus bord pour démê­ler un filet et on devient un « homme à la mer » ; l’élec­tro­nique est en panne, on s’acharne à conti­nuer quand même sans carte papier ni livre des feux et on finit de nuit, sur un rocher ; le bateau qui doit récu­pé­rer les plon­geurs est en panne à la dérive, alors que le vent s’est levé, et les empêche de rejoindre l’em­bar­ca­tion. Le surac­ci­dent est celui qui s’ajoute à tout cela. Le plus clas­sique : le bout qui se prend dans l’hé­lice du bateau et le prive de propul­sion alors qu’il essaye de se tirer d’un mauvais pas ou d’en aider un autre. Le pire, vous l’avez lu souvent : « Il ou elle se noie en tentant de porter secours. » Les sauve­teurs honorent les simples citoyens qui en sauvent d’autres. Ils décernent même tous les ans un prix à ces « citoyens de la mer  ». Ils vous conseillent vive­ment de ne pas tenter le sauve­tage. Ou tout au moins, de prendre le petit temps qui change tout, pour s’as­su­rer que quelqu’un appelle les secours et vous munir d’un objet flot­tant auquel la victime pourra s’ac­cro­cher sans vous entraî­ner. Les sauve­teurs, eux-mêmes, ont pour consigne de toujours prendre leurs précau­tions. Ne soyez pas éton­nés s’ils commencent par tour­ner autour de vous pour évaluer la situa­tion. Un exemple : avant
d’em­barquer un kite-surfeur en perdi­tion sur leur embar­ca­tion, ils vont commen­cer par maîtri­ser l’aile tombée à l’eau et la dégon­fler pour qu’elle ne risque pas d’être reprise par le vent et de bles­ser quelqu’un pendant la manœuvre.

10 Soute­nez les Sauve­teurs en Mer

Pour pour­suivre leurs missions, dans les meilleures condi­tions d’in­ter­ven­tion et de sécu­rité pour tous, les Sauve­teurs en Mer – qui surveillent plages et litto­ral l’été, et qui inter­viennent toute l’an­née au large – ont besoin de s’en­traî­ner et de se former. Leur maté­riel,
son entre­tien et leur forma­tion ne sont pas gratuits. Vous pouvez donc soute­nir la SNSM de deux manières. En les aidant finan­ciè­re­ment par le biais d’un don. Et encou­ra­gez vos proches à vous imiter si vous le faites déjà !

Sauveteur en mer sur une embarcation à Bandol
©Pierre Paoli

Deve­nir sauve­teur est aussi une possi­bi­lité. Pour les jeunes qui seraient prêts à y consa­crer une partie de leurs vacances l’été prochain, cet été est le bon moment pour se rensei­gner et s’ins­crire auprès du centre de forma­tion et d’in­ter­ven­tion le plus proche de
chez eux. Il y en a de nombreux dans toute la France, même loin de la mer. Les personnes qui habitent ou vont habi­ter près d’une station de sauve­tage, quel que soit leur métier, peuvent aussi se rensei­gner pour deve­nir sauve­teur embarqué. Les sauve­teurs ne
sont pas seule­ment des profes­sion­nels ou d’an­ciens profes­sion­nels de la mer. Rejoi­gnez les Sauve­teurs en Mer, et
restons tous soli­daires.

Retrou­vez quelques conseils des Sauve­teurs en Mer en vidéo :

 

 


Le soleil n’est pas toujours un ami

La station saison­nière SNSM de Bernières-sur-Mer, dans le Calva­dos, fait depuis long­temps de la préven­tion autant que du sauve­tage à desti­na­tion de tous ceux qui viennent y profi­ter de la plage, de la mer et du vent : baigneurs et pratiquants du kite, du paddle, du kayak. Depuis qu’il en est devenu le président, après avoir été sauve­teur embarqué, Jean-Louis Haudre­chy a étendu cette action au soleil. Quelques autres stations de la zone ont emboîté le pas. En parte­na­riat avec Unican­cer et la Ligue
contre le cancer, la SNSM informe sur les bien­faits d’un peu de soleil et les méfaits de trop de soleil sans protec­tion. Le président tient beau­coup à ce qu’on ne parle pas que des risques.

Le danger est néan­moins de plus en plus présent. Le nombre de nouveaux cas de cancers de la peau a triplé entre 1980 et 2012, notam­ment les méla­nomes – des tumeurs malignes, prévient l’Ins­ti­tut natio­nal du cancer. Le rythme ralen­tit peut-être un peu depuis grâce au dépis­tage et à la préven­tion. Causes de l’aug­men­ta­tion ? Le prin­ci­pal respon­sable est l’ex­cès d’UV du soleil. Nous nous expo­sons ou nous sommes expo­sés depuis l’en­fance au soleil, plus que les géné­ra­tions précé­dentes, notam­ment à la plage et en mer. L’Or­ga­ni­sa­tion mondiale de la santé évoque aussi la dégra­da­tion de la couche d’ozone qui filtre moins les UV.

En pratique, rete­nez que nous sommes très inégaux devant le soleil. Une personne très brune natu­rel­le­ment sera beau­coup moins en danger qu’une personne à peau blanche et taches de rous­seur. Les protec­tions des rayons directs (para­sol, chapeau) ne suffisent pas quand le soleil est réver­béré par la surface de la mer ou le sable de la plage. Une crème solaire réel­le­ment protec­trice et renou­ve­lée toutes les deux heures s’im­pose. Évitez la mi-jour­née et le début de l’après-midi, surtout si vous êtes fragiles. Et proté­gez tout parti­cu­liè­re­ment les enfants. « Les gens savent, mais négligent ou pensent se proté­ger, mais se protègent mal », constate Jean-Louis Haudre­chy.