Comment sauver un homme à la mer ?

La chute d’une personne en mer est la première cause de décès et de dispa­ri­tion en mer. Elle peut surve­nir n’im­porte quand. Cepen­dant, si vous respec­tez certaines règles de sécu­rité, vous rédui­rez signi­fi­ca­ti­ve­ment les risques que cette situa­tion drama­tique puisse arri­ver. Voici les conseils des Sauve­teurs en Mer pour éviter les chutes, récu­pé­rer une personne tombée à la mer et les gestes à adop­ter une fois la personne remon­tée à bord.

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©DR

Comment éviter la chute d’une personne à la mer ?

  • Portez systé­ma­tique­ment un gilet de sauve­tage avant de monter sur le pont, dès l’an­nexe.
  • Portez des chaus­sures à semelles anti­dé­ra­pantes.
  • Dépla­cez-vous jambes souples et le corps penché vers le centre du bateau.
  • Anti­ci­pez les mouve­ments du bateau en regar­dant la mer autour de vous.
  • Ne courez pas sur le pont.
  • Tenez-vous en perma­nence à quelque chose de solide : “une main pour soi, une pour le bateau ”.
  • Véri­fiez régu­liè­re­ment l’état des lignes de vie, des points de fixa­tions et de la longe.
  • Cape­lez la longe et le gilet de sauve­tage lorsque le temps forcit et systé­ma­tique­ment la nuit.
  • Équi­pez le tour du bateau de filets de protec­tion si des enfants sont à bord.
  • Seul à la barre ou sous pilote auto­ma­tique, lais­sez un traî­nard de sécu­rité d’en­vi­ron 60 m flot­tant à l’ar­rière du bateau et un flot­teur très visible au bout.
  • N’uri­nez pas à l’ex­té­rieur sans être amarré. C’est une cause de chute fréquente.
  • Ne plon­gez jamais en mer sans lais­ser une personne compé­tente à bord et sans la présence d’une échelle pour remon­ter.

Comment récu­pé­rer une personne tombée à la mer ?

La récu­pé­ra­tion d’un homme à la mer 

Elle se joue dans les tous premiers instants qui suivent sa chute. Si cela arrive, voici les actions à mener :

  • Criez « un homme à la mer » afin d’aler­ter toutes les personnes présentes à bord.
  • Ne perdez pas de vue la personne à la mer. Dési­gnez une personne à bord dont la mission sera de poin­ter du doigt la personne dans l’eau, sans jamais la quit­ter des yeux. 
  • Jetez immé­dia­te­ment une bouée dans l’eau ou tout élément de pare-battage et arrê­tez le bateau.
  • Notez l’heure et la posi­tion de la chute (appuyez sur le bouton « mob » de la VHF ou du GPS).
  • Donnez l’alerte au centre régio­nal opéra­tion­nel de surveillance et de sauve­tage (CROSS) sur le canal 16 de la VHF ou par télé­phone sur le 196 : procé­dure MAY DAY.
  • Jetez à la mer divers objets flot­tants pour bali­ser le sillage.

Manœu­vrer son bateau au plus vite pour récu­pé­rer un homme à la mer

Vous devrez rapi­de­ment effec­tuer une manœuvre de navi­ga­tion, en fonc­tion des contraintes de la situa­tion, qu’il faudra rapi­de­ment esti­mer en vous posant les ques­tions suivantes : 

  • Quel est l’état de l’homme à la mer ? Est-il conscient, blessé ? 
  • Quelles sont les condi­tions clima­tiques ? Vent fort ? Mer formée ? Vent de face ?
  • Quel est l’état du bateau et êtes-vous et l’équi­page en capa­cité de manœu­vrer, de virer de bord ? Êtes-vous face ou dos au vent ? 

La prio­rité est la rapi­dité : il faut manœu­vrer pour retour­ner au plus vite auprès de l’homme à la mer et réduire ainsi au maxi­mum son temps passé dans l’eau, et le risque de s’éloi­gner trop et de perdre la personne de vue. La manœuvre dépend ensuite du type de bateau : voilier, voilier avec moteur ou bateau à moteur. Quel qu’il soit, il faudra en premier lieu l’ar­rê­ter ou le ralen­tir autant que possible, pour éviter de trop s’éloi­gner de la zone où la personne est tombée. 

En voilier, notam­ment sans moteur, plusieurs tech­niques sont envi­sa­geables, plus ou moins compliquées : Quick stop, mise à la cape, arrêt ralingue, arrêt face au vent… Le choix appar­tient au capi­taine et à son équi­page, mais il est impor­tant de les connaître, d’avoir été formé et de s’être entraîné, afin de pouvoir réagir le plus rapi­de­ment possible et opter pour celle qui permet­tra d’ar­ri­ver au plus vite vers l’homme à la mer.

Vous pouvez en savoir plus sur quelques-unes de ces tech­niques de manœuvre en lisant les pages suivantes : 

En bateau à moteur, la manœuvre est plus “simple”. Une fois le bateau arrêté ou ralenti, donner un coup de barre à tribord ou babord pour reve­nir vers la personne par l’avant du bateau, et éviter de l’abor­der par l’ar­rière (risque que la personne passe sous le bateau et soit percu­tée par l’hé­lice). Il est conseillé de s’en­traî­ner à réali­ser cette manœuvre, dans diffé­rentes condi­tions météo, avec une mer plus ou moins formée, etc. 

Même par beau temps, même en mer chaude, et le risque de noyade écarté par le port du gilet, le risque le plus grave est celui de l’hy­po­ther­mie. Une fois à proxi­mité de la personne tombée à l’eau, il faut si possible la remon­ter et la lais­ser en posi­tion hori­zon­tale plutôt que verti­cale, pour éviter un afflux de sang vers les organes vitaux (risque d’ar­rêt cardiaque si la personne est debout).

Suivez les conseils des Sauve­teurs en Mer et de son parte­naire Ocean Skills sur la manœuvre de récu­pé­ra­tion d’homme à la mer à l’aide d’un moteur 🌊

 

Quels sont les gestes à adop­ter une fois la personne tombée à l’eau remon­tée à bord ?

Les premiers gestes doivent s’at­ta­cher à réchauf­fer la personne remon­tée. Pour cela : 

  • Couchez la personne dans la cabine sur une barquette.
  • Désha­billez-la avec soin.
  • Ne la fric­tion­nez pas (une personne tombée à la mer est extrê­me­ment fragile et des gestes trop “violents” peuvent la bles­ser).
  • Couvrez-la avec une couver­ture de survie.
  • Parler lui constam­ment, afin qu’elle ne s’en­dorme pas ou ne perde pas connais­sance.
  • Contac­tez immé­dia­te­ment le CROSS. Vous serez alors mis en rela­tion avec un méde­cin qui vous indiquera la marche à suivre pour la main­te­nir, prendre ses constantes (pupilles dila­tées, pouls, respi­ra­tion, etc.) et pratiquer d’éven­tuels gestes de premiers secours.

Pour plus d’in­for­ma­tions sur la conduite à tenir en cas d’hy­po­ther­mie, vous pouvez télé­char­ger cette fiche dédiée, que nous vous recom­man­dons d’im­pri­mer et de mettre à bord de votre bateau. 

Vous serez ensuite la plupart du temps invité.es à rentrer au port le plus rapi­de­ment possible. Le CROSS aura alors orga­nisé l’in­ter­ven­tion des sapeurs-pompiers et le trans­fert en milieu médi­cal. En cas d’ur­gence vitale, il pourra égale­ment déci­der d’une éven­tuelle récu­pé­ra­tion en mer (bateau ou héli­co­ptère) par les Sauve­teurs en Mer de la SNSM.