Quelques conseils avant de partir à la pêche à marée basse
La pêche à pied se définit par l’ensemble des techniques de pêche pratiquées sans utilisation d’une embarcation. Elle se pratique sur le bord de mer, sur les rochers et îlots, en se déplaçant essentiellement à pied, sans que le pêcheur ne cesse d’avoir un appui au sol et sans équipement de nage ou de plongée.
Pratiquée à marée basse, dans l’estran (ou zone intertidale, voir plus bas), elle n’est pas pour autant sans danger. Avant de s’y rendre, il est donc impératif de se renseigner sur :
- les heures de marées, hautes et basses : celles-ci sont faciles à trouver sur Internet. Elles sont également affichées dans les postes de secours, dans les capitaineries des ports et sont souvent distribuées gratuitement dans les commerces ;
- le coefficient (100 ou plus = danger) ;
- le marnage (différence de hauteur entre basse et haute mer) ;
- les dangers locaux (sables mouvants, etc.) ;
- les conditions météorologiques : les vents d’ouest notamment peuvent submerger des sites habituellement accessibles à pied (digues, chaussées, passages, promontoires, etc.).
Les vents violents doivent de manière générale appeler à la prudence : ils peuvent à tout moment déclencher une lame ou une vague plus forte que les autres, qui peut happer un promeneur distrait ou trop proche du bord de mer, particulièrement lorsqu’il se conjugue à un fort coefficient de marée.
Par ailleurs,
- Ne partez pas pêcher seul.
- Ayez avec vous un téléphone portable pour donner l’alerte en cas de nécessité en composant le 196.
- Prévenez une personne restée à terre de l’heure prévue de votre retour. En cas de retard, elle pourra prévenir les secours.
- Prenez une montre et restez attentif à l’heure.
Le matériel du pêcheur à pied
Tout dépend un peu de votre ambition ! S’il existe du matériel sophistiqué (des dragues à coquillage par exemple permettant de fouiller une grande quantité de sable et d’en extraire les coquillages facilement), il est tout à fait possible de se contenter d’un couteau et/ou d’un petit râteau, pour décoller les coquillages ou gratter dans le sable.
Si vous êtes en quête de crevettes grises ou roses ou bien de crustacés, vous pouvez vous équiper d’un havenet (sorte d’épuisette) pour aller fouiller dans les mares ou trous d’eau dans les rochers.
Pensez également à vous munir d’une bonne paire de gants (de vaisselle par exemple) pour vous protéger les mains de l’eau de mer, du froid et des coupures, ainsi qu’un panier ou seau pour ramener votre précieux et délicieux butin.
Les lieux pour pratiquer la pêche à pied
Des côtes basques au Mont Saint-Michel, la pêche à pied se pratique sur toutes les plages de l’Atlantique et de la Manche, dans l’estran de celles-ci (la zone de recouvrement des marées).
Celui-ci se décompose en plusieurs étages. Le haut de l’estran, ou étage supralittoral est inondé deux fois par jour sur une petite surface (10 % environ) et ne constitue pour cela pas le meilleur site de pêche. On préférera donc en effet l’étage médiolittoral, partie immergée deux fois par jour également (50 % d’immersion), où l’on pourra trouver coques, palourdes, crabes, patelles, crevettes, etc.
Enfin, accessible lors des grandes marées, l’étage infralittoral ne se découvre que quelques jours par an. C’est la partie la plus basse de l’estran. Profitez-en, c’est ici que vous réaliserez vos plus belles prises ! Attention, c’est aussi à cet endroit que vous serez le plus loin du bord de mer (voir recommandations ci-dessous).
Pendant la pêche à pied
La pêche à pied peut rapidement devenir… méditative ! Affairé.e à votre pêche, le nez dans le sable, vous pouvez vous oublier et oublier que la marée montante n’est plus très loin.
Voici quelques conseils à garder en tête pendant que vous partez en quête de coquillages et crustacés :
- La mer remonte très vite : regardez autour de vous, prenez des repères.
- La montée des eaux peut venir de tous côtés, même derrière vous (et pas seulement du large), vous contourner et vous isoler. De forts courants peuvent se créer et vous emporter.
- Sachez que pour un marnage de 10 mètres à mi-marée, l’eau monte de 5 mètres en 2 heures, soit 1 mètre en 24 minutes.
- À l’heure de la basse mer, il est temps de remonter. La présence d’autres personnes autour de vous n’implique pas l’absence de danger.
- Estimez le temps qu’il vous faudra pour revenir sur vos pas. Gardez en tête que le temps de retour est toujours plus long que le temps de l’aller (vase, poids de la pêche, fatigue).
Une pêche à pied responsable
La pêche à pied doit comme toute forme de pêche s’inscrire dans une démarche responsable et respectueuse des ressources. Afin qu’elle reste durable et profite à un maximum de personnes, voici les conseils de la SNSM :
Vous et votre santé
- La consommation de coquillages ramassés peut présenter des risques pour votre santé (intoxication alimentaire). Vérifiez les affichages municipaux sur la possibilité ou non de consommer votre pêche.
- Un site très fréquenté n’est pas obligatoirement synonyme de bonne qualité.
- Pêchez loin des égouts, des zones de mouillage, des estuaires.
- Les coquillages doivent être consommés rapidement et rester vivants jusqu’à leur préparation.
- En cas de doute ne les consommez-pas (aspect, odeur, couleur douteuse).
Vous et l’environnement
- Respectez la faune et la flore.
- Ne pêchez que ce dont vous avez besoin pour votre consommation personnelle. Vous n’avez pas le droit de vendre le produit de votre pêche.
- Attention, la pêche à pied est réglementée : période de pêche, taille ou poids des prises, vous pouvez trouver toutes les informations sur le site de legifrance ou sur le site pêche à pied responsable
- Afin de pratiquer au mieux la pêche à pied, il est impératif de se renseigner auprès de la direction départementale des territoires et de la mer sur la réglementation applicable : zones d’interdictions, de restrictions ou zones d’activités, tailles de capture des espèces, période de pêche par espèce, etc.
Marquage des captures
Quel que soit le type de pêche de loisir pratiqué, y compris la pêche à pied, et afin d’éviter le braconnage, chaque pêcheur doit marquer tous les spécimens des espèces figurant dans le tableau ci-après.
Ce marquage consiste en l’ablation de la partie inférieure de la nageoire caudale. Il doit être effectué dès la capture. Ce marquage ne doit pas empêcher la mesure de la taille du poisson.
Bar/Loup | Bonite | Cabillaud |
Corb Denti | Dorade | Coryphène |
Dorade royale | Espadon | Espadon voilier |
Homard | Langouste | Lieu jaune |
Lieu noir | Maigre | Makaire bleu |
Maquereau | Marlin bleu | Pagre |
Rascasse rouge | Sar commun | Sole |
Thazard/Job | Thon jaune | Voilier de l’Atlantique |
Vous pouvez également vous rendre sur le site de la Fédération nationale des pêcheurs plaisanciers et sportifs de France pour en savoir plus.
En cas d’accident, prévenez les secours !
À partir d’un poste fixe ou d’un mobile, quel que soit l’opérateur (appel gratuit), composez le 196 pour être directement mis.e en contact avec un centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage.