Hélène, 20 ans, en poste à Saint-Tropez

À seule­ment 20 ans, Hélène compte déjà trois saisons à son actif en tant que Nageur Sauve­teur. Origi­naire de Rennes, elle effec­tue sa troi­sième année de Licence AES (Admi­nis­tra­tion Écono­mique et Sociale) en Suède, dans le cadre du programme d’échanges univer­si­taires Eras­mus.

Rencontre avec l’une des gagnantes du concours « Sauve­teurs en Action » 2015.

Depuis quand êtes-vous Nageur Sauve­teur ?

Je suis Nageur Sauve­teur depuis 3 saisons, j’ai commencé ma forma­tion à 16 ans (en 2011) lorsque j’étais au lycée. J’ai eu la chance de faire mes saisons à la fois sur la côte de la Manche et sur les façades atlan­tiques et médi­ter­ra­néennes.

Comment avez-vous entendu parler de la forma­tion de Nageur Sauve­teur ?

Je connais la SNSM depuis toute petite grâce à mes parents qui y sont béné­voles. J’ai donc grandi en voyant mes parents évoluer dans ce milieu du sauve­tage en mer. Même si être Nageur Sauve­teur n’était pas une évidence pour moi au départ, ma moti­va­tion n’a fait que se renfor­cer au fil des années et le sauve­tage m’a rapi­de­ment plu.

Pouvez-vous nous résu­mer le dérou­le­ment de votre forma­tion ?

Ma forma­tion de Nageur Sauve­teur a commencé en octobre 2011 au Centre de Forma­tion et d’In­ter­ven­tion d’Ille-et-Vilaine (à Rennes) par les diplômes de Premiers Secours en Équipe de niveau 1 puis de niveau 2 (PSE1 et PSE2). J’ai ensuite parti­cipé à de nombreux Dispo­si­tifs Prévi­sion­nels de Secours (DPS) qui m’ont permis d’ac­qué­rir de l’ex­pé­rience en secou­risme. La forma­tion en mer a débuté par le permis bateau puis le Certi­fi­cat Restreint de Radio­té­lé­pho­nie (CRR). Après cela, il y a eu les entraî­ne­ments en mer pour apprendre les tech­niques de sauve­tage et le manie­ment des moyens nautiques (IRB, Padd­le­board, etc.). Pour clôtu­rer toutes ces heures de forma­tion, j’ai effec­tué un stage mer à Saint-Malo afin de vali­der mes acquis et d’être opéra­tion­nelle pour l’été.

En plus de ma forma­tion initiale, j’ef­fec­tue chaque année une forma­tion conti­nue de secou­risme et un mini­mum de 12 DPS par an. A cela s’ajoutent égale­ment les entraî­ne­ments de nata­tion toutes les semaines et les sorties mer pendant les week-ends pour main­te­nir mes compé­tences et ma condi­tion physique à niveau.

Je pense que la forma­tion de Nageur Sauve­teur est dense, riche et complète. Il faut y consa­crer beau­coup de temps et d’éner­gie mais elle nous apporte au final de solides compé­tences profes­sion­nelles et humaines.

Pourquoi avoir choisi de deve­nir Nageur Sauve­teur ?

Je n’avais jamais pratiqué le sauve­tage en mer avant d’être à la SNSM mais j’ai­mais nager. J’ai commencé la forma­tion sans vrai­ment savoir à quoi m’at­tendre, mis à part le fait que je souhai­tais travailler l’été. J’ai très vite aimé la cohé­sion au sein de la SNSM, les entraî­ne­ments, la diver­sité du métier. Aujour­d’hui, je suis très heureuse de faire ce travail l’été et je ne me verrais pas faire autre chose.

Quelles diffé­rences vous ont frappé entre l’en­traî­ne­ment et la pratique ?

L’en­traî­ne­ment permet d’ac­qué­rir des bases solides, utili­sables dans de nombreuses situa­tions. Il me semble néan­moins impor­tant de préci­ser qu’il faut savoir s’adap­ter à la réalité des situa­tions et ne pas rester figé aux cas étudiés pendant la forma­tion. Par exemple, il faut pouvoir adap­ter son compor­te­ment à celui du public. Les personnes que l’on a en face de soi sur la plage peuvent être très récep­tives et chaleu­reuses mais égale­ment agres­sives, voire têtues. L’en­traî­ne­ment prépare à un maxi­mum de situa­tions mais c’est ensuite l’ex­pé­rience du terrain qui complète la forma­tion.

Avez-vous le senti­ment que votre forma­tion vous a bien préparé ? Que chan­ge­riez-vous ?

La forma­tion dispen­sée par la SNSM est riche et complète. Les diffé­rentes forma­tions théo­riques et pratiques nous donnent un très large aperçu de ce qu’est le travail de saison. Les nombreux DPS effec­tués dans le centre nous permettent d’ac­qué­rir des auto­ma­tismes en secou­risme afin d’être plus à l’aise une fois en poste. Je pense qu’il est essen­tiel de toujours pratiquer, même pendant l’hi­ver, pour ne pas perdre l’ha­bi­tude des gestes de secours.

Avec le recul, il y a peu de choses que j’ai­me­rais chan­ger dans ma forma­tion initiale. Par ailleurs, je pense qu’une forma­tion natio­nale, commune à tous les Centres de Forma­tion et d’In­ter­ven­tion, pour les « Chefs de poste » et les « Adjoints » permet­trait de défi­nir les respon­sa­bi­li­tés et les missions de ces postes de manières plus précise.

Quelles sont les quali­tés requises pour être un bon Nageur Sauve­teur ?

Il n’y a pas selon moi de quali­tés requises parti­cu­lières pour être un bon Nageur Sauve­teur. La forma­tion dispen­sée permet de s’amé­lio­rer en conti­nue sur les plans physiques et humains. Pour être Nageur Sauve­teur, il est tout de même primor­dial d’être volon­taire, de montrer sa moti­va­tion et son dyna­misme et d’avoir l’en­vie d’ai­der les autres. Aimer la mer et être à l’aise dans l’eau me semble égale­ment essen­tiel puisque c’est le milieu dans lequel nous évoluons. Une dernière qualité qui n’est pas toujours énon­cée pour être Nageur Sauve­teur est d’être sérieux et rigou­reux car nous avons tout de même des respon­sa­bi­li­tés à assu­mer, comme la sécu­rité des baigneurs.

Qu’avez-vous appris en étant Nageur Sauve­teur ?

Être Nageur Sauve­teur permet de gagner en matu­rité, de prendre des respon­sa­bi­li­tés au sein des postes de secours. J’ai appris à déve­lop­per un esprit SNSM que je perçois comme étant un dépas­se­ment de soi, un esprit d’en­traide, de soli­da­rité et de cohé­sion entre les diffé­rents sauve­teurs, et un respect mutuel. Pendant les saisons, les Nageurs Sauve­teurs logent tous ensemble, ce qui permet d’ap­prendre à vivre avec son équipe tout en respec­tant chaque indi­vidu.

Êtes-vous égale­ment Sauve­teur Embarqué ou pensez-vous le deve­nir ?

Je ne suis malheu­reu­se­ment pas Sauve­teur Embarqué même si ce nouveau défi me tente. Je n’ha­bite pas à côté de la mer mais, lors de mes saisons, j’ai eu l’oc­ca­sion de monter à bord de CTT (Canots Tous Temps) pour partir en inter­ven­tion. Les Sauve­teurs Embarqués ont été très accueillants et ont toujours été dispo­nibles pour nous trans­mettre leurs connais­sances afin que nous les aidions dans leur mission. Peut-être qu’un jour l’oc­ca­sion se présen­tera mais il faudra que je suive les forma­tions néces­saires au préa­lable.

Quel est votre plus beau souve­nir ?

Il y a évidem­ment beau­coup de souve­nirs des forma­tions ou des mois passés en plage. Les plus beaux souve­nirs sont ceux des inter­ven­tions graves qui se terminent bien. Quand les parents sont soula­gés que les Sauve­teurs aient retrouvé leur enfant par exemple. Mais parfois, le simple fait que des personnes soient recon­nais­santes de notre travail et soient rassu­rées par notre présence suffit à nous faire appré­cier notre métier !

Quel a été votre moment le plus diffi­cile ?

Il est arrivé que des moments soient plus diffi­ciles que d’autres en plage, notam­ment lors d’in­ter­ven­tions dans lesquelles une détresse vitale était enga­gée. La meilleure solu­tion a été de comprendre pourquoi cela avait été diffi­cile et d’en tirer des leçons pour avan­cer. Tous les moments diffi­ciles peuvent deve­nir posi­tifs car ils construisent notre expé­rience et nous apprennent toujours plus de choses.

 

Sauver des vies sur le litto­ral