Les types et causes de noyade
Afflux croissant des vacanciers sur les plages, hausse des températures et donc de l’attrait pour les activités nautiques, multiplication du nombre de piscines privées, etc. la France fait face à une recrudescence des noyades depuis une dizaine d’années. Définie par l’OMS (Organisation mondiale de la santé) comme une “insuffisance respiratoire résultant de la submersion ou de l’immersion en milieu liquide”, on distingue trois types de noyade : mortelle, non mortelle avec séquelles ou non mortelle sans séquelles.
Les jeunes enfants et personnes âgées, les populations les plus touchées
Pour mieux appréhender ce phénomène, Santé Publique France réalise depuis 2012 et tous les trois ans une grande étude statistique. Celle-ci confirme cette tendance et montre une augmentation des cas de près de 30% entre 2015 et 2018, passant de 1266 à 1649. Dans le même temps, le nombre de décès par noyade accidentelle est lui en légère régression : 436 en 2015 contre 406 en 2018, soit un peu moins de 25% des cas.
L’augmentation touche fortement les moins de 13 ans (338 en 2015 et 600 en 2018), et notamment les jeunes enfants de moins de 6 ans, dont les cas ont doublé sur la période 2015–2018, tous lieux de baignade confondus.
La noyade accidentelle est ainsi devenue la première cause de décès par accident de la vie courante pour les moins de 25 ans. Si ces faits divers dramatiques concernent donc des populations de plus en plus jeunes, les décès par noyade touchent statistiquement plus les personnes âgées : chez les plus de 65 ans, 4 noyades sur 10 se terminent ainsi par le décès de la victime.
Noyades : les causes et lieux les plus fréquents
Les malaises survenus pendant la baignade ou d’autres activités aquatiques (pêche, canoë, plongée, etc.) sont la principale cause de noyade accidentelle, quelle que soit la catégorie d’âge. Ceux-ci sont le plus souvent liés à la consommation d’alcool. On estime ainsi que l’ivresse est associée à plus de 25% des décès par noyade chez les adolescents et les adultes.
C’est sans surprise en mer que les noyades accidentelles en France sont les plus nombreuses, avec 44% des cas. Suivent ensuite les piscines privées (familiales et collectives) avec 25% des cas, les plans d’eau douce (lacs, étangs, etc.) et rivières avec 11% chacun, et les piscines municipales (6%).
Les précautions à prendre
La première précaution à prendre lorsque l’on rentre dans l’eau est évidemment de savoir nager.
Des dispositifs pour apprendre à nager et “savoir flotter”
L’école et les clubs de natation sont les endroits les plus recommandés pour apprendre la pratique de la natation. Pour faire face à la recrudescence des cas de noyade, le Gouvernement a ainsi lancé en avril 2019 le plan « Aisance aquatique », visant à inciter les parents à faire acquérir à leurs enfants les bases du savoir flotter, et ce dès le plus jeune âge.
Autre dispositif national, « J’apprends à nager » a par ailleurs été renforcé en 2019. Il a pour objectif de financer des cours de natation pendant les vacances scolaires, le week-end ou lors des temps périscolaires. Vous pouvez retrouver ici la liste des clubs participants à ces opérations.
Enfin, vous pouvez en tant que parent vous reporter sur une série de tutoriels produits par le ministère des sports, disponibles ici. Ces vidéos de deux minutes vous permettront de découvrir les bases nécessaires pour familiariser vos enfants au milieu aquatique et leur apprendre à y être plus en sécurité.
Les bons gestes pour prévenir les noyades
Voici une série d’autres recommandations pour prévenir le risque de noyade :
- Baignez-vous avec vos enfants
- Baignez-vous dans des zones de baignade surveillées
- Respectez les interdictions de baignade, et notamment les drapeaux de couleur présents sur les plages
- Ne vous baignez pas en cas de grande fatigue
- Ne consommez pas d’alcool avant et pendant la baignade
- Nagez de préférence accompagné
- Si vous vous éloignez du rivage, signalez votre lieu de baignade
- Nagez avec une bouée de nage en eau libre
- Nagez de préférence parallèlement au rivage et non vers le large.
Que faire en cas de noyade ?
Si vous êtes témoin d’une noyade depuis la plage, le premier réflexe est de prévenir immédiatement les sauveteurs présents ou d’appeler les secours : SAMU, sapeur-pompiers, secours en mer. Ceux-ci pourront intervenir sur place en quelques minutes et emmener le noyé dans le centre hospitalier le plus proche.
Si la victime se trouve dans des eaux peu profondes, la première étape consiste à la sortir de l’eau et à attendre une prise en charge de la part de professionnels de santé. Placez en attendant le noyé en position allongée sur le dos, la tête en position neutre.
Si la noyade a lieu plus loin du rivage et quand cela est possible, il est conseillé de tendre une perche ou de lancer une corde ou une bouée. En effet, la victime d’une noyade peut avoir tendance à s’agripper et entraîner vers elle la personne qui tente de la sauver. Dans tous les cas, intervenez en dernier recours : il est en effet d’abord important de ne pas se mettre soi-même en danger.