Les sauveteurs secourent deux personnes en pleine nuit sur un jet-ski

Jeudi 27 août 2020, les sauve­teurs de la SNSM de la Trem­blade ont porté secours à deux personnes en diffi­culté sur un jet-ski, en pleine nuit.

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© SNSM

À 17 h 05 appel télé­pho­nique au Centre régio­nal opéra­tion­nel de surveillance et de sauve­tage (CROSS) d’un pilote de jet-ski se signa­lant échoué, en prove­nance de l’ile d’Olé­ron, faisant route vers La Trem­blade et atten­dant une hauteur d’eau suffi­sante pour un retour au port. Deux personnes sont à bord. Ils ne sont pas certains de leur route. La renverse aura lieu à 18 h 13 avec un coef­fi­cient de 46.

Ce premier appel n’est pas inquié­tant. Mais plus tard dans la soirée, vers 20 heures, le CROSS appelle Romain Cercleux, patron titu­laire d’as­treinte de la station de sauve­tage SNSM de La Trem­blade. Il s’agit d’une mise en pré-alerte suite à l’ap­pel télé­pho­nique reçu plus tôt des deux personnes en jet-ski. Elles deman­daient un éven­tuel guidage, une assis­tance, sans secours, ni remorquage. Mais la nuit tombe et la pratique du jet-ski n’est pas auto­ri­sée la nuit, les jet-skis n’étant d’ailleurs pas équi­pés pour.

Ils ont choisi de partir à l’aven­ture dans cette espace de liberté et de sécu­rité appa­rente que repré­sente le bassin Marennes-Oléron, 1er bassin ostréi­cole d’Eu­rope où se croisent en perma­nence les ostréi­cul­teurs, les vieux gréments, les bateaux passeurs. La jour­née est belle et chaude en cette fin d’été. La passe de Maumus­son, au sud, est connue pour être mortelle mais ils naviguent au nord, loin de tout danger. Dans le fond se dessinent la Tour de Juliard et Fort Boyard. Ne connais­sant pas trop le secteur mais déten­teurs du permis côtier depuis deux jours, l’aven­ture paraît belle.

À 21 heures le patron de la station rappelle à son tour le CROSS pour avoir des nouvelles et faire le point sur les mesures à prendre. Le CROSS souhaite connaître les capa­ci­tés de la station à mobi­li­ser deux équi­pages si néces­saire, SNS 433 et SNS 637, compte tenu de l’avan­cée de la nuit. Ils tentent de recon­tac­ter les conduc­teurs du jet-ski.

À 21 h 20, le pilote du jet ski se signale à nouveau et annonce qu’il est à flots mais perdu à cause de la nuit tombante. Le CROSS déclenche alors les secours et la SNS 433 appa­reille du port de La Trem­blade pour escor­ter le jet-ski dans la nuit. La posi­tion esti­mée du requé­rant est en direc­tion de l’école de voile de Bour­ce­flanc-le-Chapus, au milieu des champs de vases, entre les parcs ostréi­coles et la côte.

À la nuit tombée, la situa­tion empire lorsque le jet-ski tombe en panne

À 21 h 58, le jet-ski signale une avarie moteur alors que la SNS 433 est en approche sur les vasières, à petite vitesse compte-tenu de la faible hauteur d’eau. Très vite le navire de secours doit stop­per et progres­ser avec les flots.

22 h 24. La fatigue et le refroi­dis­se­ment gagne du terrain et les deux passa­gers du jet-ski commencent à paniquer. L’hy­po­ther­mie semble égale­ment s’ins­tal­ler.

Le CROSS décide d’en­ga­ger l’hé­li­co­ptère Guépard-Yankee de la Marine natio­nale basé à La Rochelle. Au même moment la SNS 433 met un nageur de bord à l’eau, qui doit évoluer dans un mélange de boue molle et d’eau de mer. Le sauve­teur, sécu­risé par un filin, rejoint les deux personnes et l’hé­li­treuillage débute.

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©SNSM

23 h 13. Les deux victimes sont à bord de l’hé­li­co­ptères en état de choc et forte hypo­ther­mie. Ils sont trans­por­tés en urgence au centre hospi­ta­lier de La Rochelle. La liai­son est établie avec le SAMU de coor­di­na­tion médi­cale mari­time 64, basé au SAMU de Bayonne, chargé de trai­ter les appels d’aide médi­cale urgente en haute mer de Hendaye à Lorient.

23 h 23. La hauteur d’eau ne permet pas encore de rejoindre le jet-ski aban­donné, très proche de la côte. Commence alors la trac­tion à la main du filin pour rame­ner le nageur de bord et le jet-ski vers le navire de sauve­tage.

23 h 37. La remorque est passée, le convoi fait route vers La Trem­blade, le remorqué en flèche. Pendant le retour, l’équi­page appelle l’un des parents pour le rassu­rer et donner des nouvelles de l’in­ter­ven­tion, de l’état des deux victimes, de leur trans­fert sur le CHU de La Rochelle.

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©SNSM

00 h 36. La SNS 433 retourne à son ponton et le jet-ski est sécu­risé. Fin de mission.

Au-delà de la carte postale idyl­lique du bassin Marennes-Oléron, de ses huîtres renom­mées, la navi­ga­tion y est risquée. En fonc­tion de la marée des écueils peuvent appa­raître ou dispa­raître, non marqués sur les cartes : tables ostréi­coles, banc de sable se déplaçant au gré des courants, hauts fonds mêlés de ferrailles.

Initia­le­ment les personnes n’avaient pas souhaité un secours, non pris en charge par leur assu­rance. Fina­le­ment, elles se sont retrou­vées héli­por­tées à l’hô­pi­tal, le jet-ski remorqué pour trois heures d’in­ter­ven­tion alors qu’une inter­ven­tion des secours SNSM plus tôt dans l’après-midi ne leur aurait coûté qu’une heure d’in­ter­ven­tion.

Nos sauve­teurs sont entraî­nés et équi­pés pour effec­tuer ce type de sauve­tage. Grâce à votre soutien, vous les aidez à être présents la prochaine fois !

Équi­page engagé

SNS 433 Notre Dame de Buses

Patron : Philippe Bastien

Sauve­teur nageur de bord : Jean-Marc Gren

Équi­piers : Nico­las Ourvois, Jean Claude Vincent