L'hydrocution ou choc thermique : la comprendre pour mieux s'en protéger !

L’hy­dro­cu­tion ou choc ther­mique est la réac­tion du corps à un brusque chan­ge­ment de tempé­ra­ture. Par exemple, lorsque l’on se jette dans l’eau après une longue expo­si­tion au soleil. Voici nos conseils pour l’évi­ter et bien réagir si vous en êtes témoins.

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Qu’est-ce qu’une hydro­cu­tion ?

L’hy­dro­cu­tion est une syncope due à l’im­mer­sion dans l’eau. C’est un terme popu­laire, dési­gnant une perte de connais­sance, un malaise provoqué par un choc ther­mique. Médi­ca­le­ment, on parlera plutôt d’ac­ci­dent synco­pal ou de malaise vagal.

Elle survient donc suite à un brusque chan­ge­ment de tempé­ra­ture : lorsqu’il est chaud (à cause du soleil, de la tempé­ra­ture exté­rieure élevée ou d’un exer­cice physique), le corps humain va lais­ser se dila­ter les vais­seaux sanguins situés sous la peau, afin d’éva­cuer une partie de la chaleur corpo­relle. Le rythme cardiaque augmente égale­ment afin d’ac­cé­lé­rer ce refroi­dis­se­ment.

Exposé à un froid soudain, le corps va bloquer ce méca­nisme pour préser­ver sa tempé­ra­ture en contrac­tant subi­te­ment les vais­seaux sanguins péri­phé­riques. Cette augmen­ta­tion de la pres­sion arté­rielle entraîne un ralen­tis­se­ment du cœur et la dimi­nu­tion de l’af­flux de sang au cerveau, ce qui peut provoquer un malaise vagal voire un arrêt cardiaque.  

Quels sont les facteurs de risque d’une hydro­cu­tion ?

L’hy­dro­cu­tion aura plus de proba­bi­lité d’ar­ri­ver si le corps est chaud : sieste ou expo­si­tion prolon­gée au soleil, footing en milieu de jour­née, etc. La consom­ma­tion d’al­cool – et l’ef­fet vaso­di­la­ta­teur qu’elle induit – est un autre facteur aggra­vant.

Atten­tion aux idées reçues : la baignade après avoir mangé ne semble pas être un facteur de risque direct d’hy­dro­cu­tion. En revanche, le malaise vagal peut être accom­pa­gné de vomis­se­ments, d’au­tant plus lorsque la personne est en pleine diges­tion. Si le fait d’al­ler à l’eau après un repas ne va donc à priori pas entraî­ner d’hy­dro­cu­tion, cela peut néan­moins compliquer le secours de la personne en cas de vomis­se­ment, notam­ment la néces­sité de main­te­nir les voies respi­ra­toires libres (voir plus bas). 

Comment éviter l’hy­dro­cu­tion ?

Il faut éviter les chan­ge­ments brutaux de tempé­ra­ture. Pour cela : 

  • Après une expo­si­tion prolon­gée au soleil, entrez prudem­ment et progres­si­ve­ment dans l’eau.
  • Ne vous amusez pas à jeter quelqu’un à l’eau.
  • Mouillez vous la nuque, le ventre, la tête ou les bras avec de l’eau froide pour permettre au corps de s’ha­bi­tuer à la fraî­cheur de l’eau.      
  • Portez une combi­nai­son pour la pratique des sports nautiques même s’il fait chaud. La diffé­rence de tempé­ra­ture entre l’air et l’eau peut occa­sion­ner une hydro­cu­tion.

Que faire en cas d’hy­dro­cu­tion ?

En cas de malaise d’une personne à vos côtés dans l’eau, voici les bons gestes à adop­ter : 

  1. Gérer la victime : il s’agit de main­te­nir ses voies aériennes hors de l’eau afin de lui permettre de respi­rer. 
  2. Gérer le retour : il faut deman­der si possible rapi­de­ment de l’aide autour de vous ou auprès des sauve­teurs présents sur le plan d’eau, ou le cas échéant, rame­ner seul.e  la victime au bord. Main­te­nez la tête de la personne hors de l’eau si vous en êtes capable. Ne prenez pas le risque de vous mettre en diffi­culté si vous n’êtes pas sûr.e de vos capa­ci­tés (cela ferait deux acci­dents au lieu d’un).
  3. Sécu­ri­ser la personne : si la personne est incons­ciente, instal­lez-la sur le côté afin de ne pas bloquer sa respi­ra­tion 
  4. Préve­nir les secours : si le malaise a eu lieu en mer et que vous êtes sur un bateau, il faut appe­ler le canal  16 sur la VHF ou compo­ser le 196 sur un télé­phone. Si vous êtes à la plage, faites le 15, le 18 ou le 112. 
Numéro d'urgence en mer : 196 par téléphone ou canal 16 par VHF