Quatre estivants sauvés de la noyade au bassin d’Arcachon

Grâce à la surveillance atten­tive de deux nageurs sauve­teurs et la rapide inter­ven­tion de l’un d’eux sur une planche de sauve­tage, quatre baigneurs en diffi­culté ont été sauvés de la noyade dans les passes du bassin d’Ar­ca­chon.

Sauveteurs de la SNSM en intervention sur un paddle
L’intervention sur une planche de sauvetage est un moyen sûr et rapide pour atteindre et ramener une victime en toute sécurité. © Louise Durel

Il est 15 heures ce dimanche 4 août 2019, le temps est au grand beau, la brise légère et la marée montante. Au poste de secours de la plage du Moul­leau, située à l’en­trée du bassin, cinq nageurs sauve­teurs sont en veille active pour surveiller la petite zone de bain de la plage. Soudain, le sauve­teur en lame* et celui du mira­dor détectent une situa­tion de poten­tielle détresse. Hors du bali­sage de la zone de bain, quatre hommes reviennent du banc de sable. Visi­ble­ment, ils ne savent pas ou peu nager et, ne connais­sant pas l’en­droit, ils perdent pied, s’af­folent et paniquent.

Un sauve­teur est envoyé sur une planche de sauve­tage pour les assis­ter. Parvenu auprès des personnes, il réalise l’ur­gence de la situa­tion et demande des renforts. Un second sauve­teur le rejoint. Ensemble, ils sécu­risent les quatre hommes en grappe autour de la planche, main­tiennent le plus affai­bli et se rapprochent du rivage. Puis deux nouveaux sauve­teurs viennent en soutien.

De son côté, la cheffe de poste suspend la surveillance et ferme la baignade, tout en prenant contact avec le centre 15, auquel elle trans­met le bilan à leur arri­vée sur la plage : une noyade stade 1, deux noyades stade 2 et un début de stade 3. La déci­sion est prise par le SAMU de déclen­cher l’hé­li­co­ptère ECU 33 de la gendar­me­rie, basé à Cazaux. Simul­ta­né­ment, les nageurs sauve­teurs conti­nuent le bilan et placent deux des victimes sous oxygène, tandis que deux autres préparent la drop zone – la zone d’at­ter­ris­sage de l’hé­li­co­ptère.

Quinze minutes plus tard, le méde­cin du SAMU est déposé sur la plage et se charge des diag­nos­tics. L’état des resca­pés a évolué posi­ti­ve­ment. Durant vingt minutes, les équipes de sauve­teurs et du SAMU assurent la surveillance médi­cale. Le méde­cin décide d’une évacua­tion par la terre et par les moyens person­nels des vacan­ciers.

Après que les inter­ve­nants aient recon­di­tionné le maté­riel et effec­tué un débrie­fing, la surveillance de la zone reprend, sans autre problème parti­cu­lier que des soins bénins pour la suite de la jour­née.

Nos sauve­teurs sont formés et entraî­nés pour effec­tuer ce type de sauve­tage. Grâce à votre soutien, vous les aidez à être présents la prochaine fois !

* « en lame » : sauve­teur placé en surveillance mobile sur la plage, le long de la zone de baignade.

Article rédigé par Philippe Payen dans le maga­zine Sauve­tage n°155 (1er trimestre 2021)

 


Nageurs sauve­teurs enga­gés dans ce sauve­tage :

Gael Le Pape, Luc Moulin, Marion Tonnelle, Alexis Sirguey

Cheffe de poste : Ninon Loiseau

Chef de plage : François Loiseau

 


Les diffé­rents stades de noyade

Les stades de noyade sont des indi­ca­teurs de l’état d’une victime, employés entre profes­sion­nels (sauve­teurs et méde­cins spécia­li­sés) pour faci­li­ter et simpli­fier la trans­mis­sion de son bilan clinique :

  • Stade 1 : aquas­tress (victime consciente, fati­guée, angois­sée, pas de détresse respi­ra­toire ni d’in­ha­la­tion liqui­dienne).
  • Stade 2 : petite noyade (victime consciente, gêne respi­ra­toire sans détresse, toux, tachy­car­die, inha­la­tion liqui­dienne).
  • Stade 3 : grande noyade (troubles de la conscience ou incons­cience, détresse respi­ra­toire avec désa­tu­ra­tion, hypo­ten­sion arté­rielle possible).
  • Stade 4 : anoxie (victime incons­ciente, détresses respi­ra­toire et circu­la­toire, arrêt cardio-respi­ra­toire).

 


Les passes d’Ar­ca­chon repré­sentent une zone déli­cate, pour la navi­ga­tion comme pour la baignade

 

Carte du bassin d'Arcachon
Bassin d’ar­ca­chon © Plages.tv

Le courant de marée, combiné à la houle du large et au courant litto­ral nord-sud, change constam­ment la posi­tion des bancs de sable. De fait, les passes sont rela­ti­ve­ment étroites et, surtout, très mouvantes, ce qui néces­site une extrême prudence. « Les prin­ci­paux dangers sont le fort courant laté­ral et le banc, qui, décou­vrant à marée basse, génère un courant de baïne. Les nombreux passages d’em­bar­ca­tions et les corps morts consti­tuent d’autres risques pour les baigneurs. Les esti­vants ont égale­ment l’ha­bi­tude de plon­ger et sauter depuis la jetée, dans un « trou » profond d’à peine 1,20 mètre à marée basse », précise le chef de poste François Loiseau.