Les conseils des sauveteurs en mer pour éviter et soigner les piqûres de méduse

Si les piqûres de méduse ne sont en France pas mortelles, elles peuvent être parti­cu­liè­re­ment doulou­reuses. Si cela vous arrive, voici les choses à faire et celles à ne pas faire.

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© Clint Patterson - Unsplash

Comment recon­naître une piqûre de méduse ? 

Vous ressen­tez dans l’eau une brûlure ou pensez faire une réac­tion aller­gique ? La première chose dont il faut vous assu­rer est que vous avez bien eu affaire à une méduse. 

Premier indice, le type de douleur ressen­tie : le contact avec une tenta­cule provoque l’im­pres­sion d’une décharge élec­trique. Celle-ci s’ac­com­pagne ensuite de vives déman­geai­sons et d’une sensa­tion de brûlure.  

Deuxième indice, la lésion : géné­ra­le­ment rouge, éten­due sur 3 ou 4 cm, elle laisse appa­raître la trace de la tenta­cule sur la peau ainsi que des fila­ments urti­cants char­gés en cellules veni­meuses. Cette cica­trice dispa­raî­tra d’elle-même au bout de 2 à 4 semaines. Il faudra pendant cette période éviter de l’ex­po­ser trop au soleil. 

Comment soula­ger la douleur et la soigner ? 

En cas de piqûre, la première chose à faire est de rester calme et de sortir de l’eau, la douleur pouvant empê­cher certaines personnes de nager. Hors rares réac­tions aller­giques, les piqûres de méduses ne sont pas dange­reuses.  

Si la plage est surveillée, rendez-vous au poste de secours où les sauve­teurs présents pour vous appor­ter les premiers soins. Si vous n’êtes pas dans une zone surveillée, voici les recom­man­da­tions à suivre : 

  • Rincez abon­dam­ment avec de l’eau de mer, si possible tiède, sans frot­ter 
  • Enle­vez les fila­ments urti­cants collés à la peau. Pour cela, appliquez du sable chaud et fin sur la plaie puis grat­tez douce­ment à l’aide d’un carton rigide (une carte postale par exemple) ou d’une carte bancaire. Vous pouvez utili­ser égale­ment une pince à épiler si vous en avez une. 
  • Rincez à nouveau à l’eau de mer 
  • Si vous le pouvez, ou de retour chez vous, désin­fec­tez la plaie avec un anti­sep­tique et appliquez ensuite une pommade anti-inflam­ma­toire.  
  • Enfin, si vous consta­tez que la zone piquée enfle ou que vous avez du mal à respi­rer, contac­tez immé­dia­te­ment les secours les plus proches.  

Une fois votre plaie trai­tée, pensez à préve­nir les sauve­teurs-nageurs du poste de secours ou les auto­ri­tés afin qu’ils ou elles alertent les baigneurs présents sur la plage.  

Les choses à ne pas faire sur une piqûre de méduse ? 

Ces conseils sont tout aussi impor­tants que les précé­dents.  

  • Ne rincez surtout pas la piqûre avec de l’eau douce. Cela ferait écla­ter les cellules restantes, libé­rant le venin et … la douleur. 
  • Évitez tout contact avec la plaie : ne la touchez pas, ne vous grat­tez pas, n’es­sayez pas de la sucer pour en aspi­rer le venin. 
  • Ne tentez pas de l’in­ci­ser pour la faire saigner.  
  • Uriner sur la plaie ne sert à rien sinon à provoquer d’éven­tuels risques de surin­fec­tion. 
  • N’ap­pliquez pas d’al­cool. 
  • Ne posez pas de garrot. 

Enfin, soyez parti­cu­liè­re­ment vigi­lant avec les méduses mortes échouées sur la plage, dont les cellules urti­cantes conti­nuent de piquer. Ne lais­sez surtout pas vos enfants jouer avec. 

Pourquoi les méduses piquent et comment les éviter ? 

Les piqûres de méduse sont en augmen­ta­tion parce qu’elles sont en France de plus en plus nombreuses. Le thon, son premier préda­teur, se fait de plus en plus rare en mer Médi­ter­ra­née, victime de la surpêche. Il en va de même pour d’autres plus petits pois­sons, comme la sardine ou le hareng, qui se régalent des œufs et larves de méduses et parti­cipent habi­tuel­le­ment à limi­ter l’ac­crois­se­ment de leurs popu­la­tions. Enfin, les modi­fi­ca­tions clima­tiques provoquent une hausse de la tempé­ra­ture de l’eau et leur offrent des condi­tions de vie et de repro­duc­tion de plus en plus favo­rables. 

Puisque nous devons vivre avec, voici quelques conseils pour les éviter :  

  • Évitez les zones très fréquen­tées par les méduses en vous rensei­gnant au préa­lable auprès des sauve­teurs-nageurs du poste de secours, des rive­rains ou des autres vacan­ciers. 
  • Soyez égale­ment atten­tif aux signaux d’aver­tis­se­ments présents sur les plages (panneau ou drapeau rouge).  
  • En cas de doute ou si vous voyez des méduses échouées sur la plage, mettez des chaus­sures de plage, notam­ment aux enfants, ainsi que des combi­nai­sons de nage ou de plon­gée pour aller dans l’eau.  
  • Ne vous éloi­gnez pas des zones surveillées : les sauve­teurs sont formés pour recon­naître la présence de bancs de méduse et pour­ront vous les signa­ler… avant que vous entriez en contact avec elles.

Les méduses en France 

Rassu­rez-vous, les méduses présentes en France sont loin des monstres de près de 40 mètres que l’on peut croi­ser dans les eaux austra­lien­nes… On retrouve prin­ci­pa­le­ment sur nos litto­raux trois espèces de méduses : 

  • Dans la Manche ou la Mer du Nord, la méduse Auré­lie se distingue par sa couleur bleue ou rose. Elle est légè­re­ment urti­cante.  
  • Sur la côte Atlan­tique, vous aurez plus de proba­bi­lité de rencon­trer la méduse rhizo­sto­ma­pulmo, ou poumon de mer, aux reflets bleu­tés et égale­ment faible­ment urti­cante. 
  • La méduse péla­gique, prin­ci­pa­le­ment présente en mer Médi­ter­ra­née est celle qui provoque les réac­tions urti­cantes les plus violentes. De couleur orange ou violette, tache­tée de rouge, elle se plait dans les eaux chaudes. En raison du réchauf­fe­ment de l’océan, on commence ainsi à la retrou­ver sur la côte Atlan­tique. 

Article publié le 28 janvier 2021, mis à jour le 1 juillet 2021.