Trois heures d’intervention pour une fausse alerte à Saint-Jean-de-Luz

Les sauve­teurs de la station SNSM de Saint-Jean-de-Luz sont solli­ci­tés le matin du 28 janvier 2021 suite au déclen­che­ment d’une balise de détresse sur un bateau de pêche. Récit d’une fausse alerte, qui a entraîné une inter­ven­tion de sauve­tage de trois heures.

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La fausse alerte du déclenchement de la balise a mobilisé l'équipe SNSM durant trois heures, au petit matin ©Philippe Bacquet

À 6 h 30 du matin le 28 janvier 2021, le CROSS Étel et les sauve­teurs de la station SNSM de Saint-Jean-de-Luz sont mobi­li­sés pour une alerte. Une balise de détresse d’un navire de pêche bayon­nais, l’Aïta, a été déclen­chée.

Quelques minutes plus tard, les sauve­teurs SNSM arrivent sur zone avec le SNS 094 Pierre Loti II. Le patron de la station, Didier Osa, explique la situa­tion : « le CROSS Étel nous a indiqué deux géolo­ca­li­sa­tions diffé­rentes de balise : l’une sur le chalu­tier, l’autre au domi­cile du proprié­taire. Nous étions donc dans l’in­cer­ti­tude. Nous avons cher­ché sur le bateau – lequel était amarré à un autre endroit que d’ha­bi­tude –, la balise de détresse et le problème inhé­rent durant trois heures. Fina­le­ment, nous sommes repar­tis bredouilles, sans avoir pu iden­ti­fier un quel­conque souci tech­nique car la balise n’était pas à bord !  » 

Quelques jours aupa­ra­vant, elle avait déjà commencé à émettre, ce qui avait valu l’in­ter­ven­tion de la police sur place. Pour éviter de nouvelles décon­ve­nues et aussi qu’elle ne soit volée, le proprié­taire de l’Aïta avait décidé de la garder.

D’après le proprié­taire du navire de pêche, la balise sortait de révi­sion et ne pouvait vrai­sem­bla­ble­ment pas dysfonc­tion­ner.

Il n’est pas rare de voir des proprié­taires de bateaux reti­rer leurs balises quand ils ne naviguent pas. Les vols arrivent souvent.

Didier Osa, le patron titu­laire de la station de sauve­tage en mer SNSM de Saint-Jean-de-Luz, donne les conseils suivants aux navi­gants pour prendre soin de leurs balises : « Il y a une conduite précise à tenir. Les balises de détresse ont un carnet d’en­tre­tien.  »

Chaque année, des visites d’en­tre­tien doivent être réali­sées par le fabri­cant sous contrôle de l’ins­pec­teur radio afin de vali­der le bon fonc­tion­ne­ment des balises.

Il recom­mande égale­ment de véri­fier régu­liè­re­ment l’état des batte­ries, car celles-ci peuvent s’oxy­der.

Conclu­sion de l’his­toire, cette inter­ven­tion aurait pu être évitée. « Il s’agis­sait d’une fausse alerte  », comme le souligne juste­ment le patron.

Chaque année, les fausses alertes sont source de nombreuses inter­ven­tions des Sauve­teurs en Mer. En 2019, les inter­ven­tions sur des signaux de détresse repré­sen­taient 15,62 % des fausses alertes. En effet, les sauve­teurs inuti­le­ment mobi­li­sés sont alors indis­po­nibles pour une autre inter­ven­tion, durant laquelle des vies humaines pour­raient être mises en péril. Il est donc essen­tiel de véri­fier régu­liè­re­ment le fonc­tion­ne­ment de son maté­riel et de penser à préve­nir spon­ta­né­ment le CROSS en cas de déclen­che­ment intem­pes­tif.

Nos sauve­teurs sont équi­pés et entraî­nés pour effec­tuer ce type de sauve­tage. Grâce à votre soutien, vous les aidez à être présents la prochaine fois !


Les conseils des Sauve­teurs en Mer

  • Il est primor­dial d’en­tre­te­nir régu­liè­re­ment son maté­riel à bord, ainsi que ses balises de détresse. En cas de diffi­culté en mer, cela peut vous sauver la vie.
  • Avant de partir en mer, il est essen­tiel de préve­nir des personnes de confiance, restées à terre.

Le maté­riel de sécu­rité indis­pen­sable à bord

En fonc­tion de la navi­ga­tion pratiquée, il est impor­tant de prendre le maté­riel de sécu­rité adapté. Dans toutes les situa­tions, il faut impé­ra­ti­ve­ment s’équi­per de :

  • Une VHF, qui est un élément de sécu­rité essen­tiel. Elle permet d’ap­pe­ler les secours en cas de besoin, d’écou­ter ce qui se passe autour du bateau et de porter secours ou assis­tance en cas d’ap­pel d’un autre navire ;
  • Le maté­riel permet­tant de se loca­li­ser correc­te­ment : carte papier ou appli­ca­tion de carto­gra­phie, compas, ou GPS ;
  • Un couteau et un mini­mum d’ou­tils appro­priés au bateau ;
  • Une paire de gants pour éviter de se brûler si le déclen­che­ment de feux à main est néces­saire ;
  • Une montre ;
  • Une boîte de pièces de rechange, dont un filtre à carbu­rant, des ampoules élec­triques ;
  • Des batte­ries de rechange pour faire fonc­tion­ner la radio, une lampe de poche et des appa­reils de navi­ga­tion portable ;
  • Une couver­ture de survie isother­mique ;
  • Une gaffe (longue tige en bois utili­sée pour récu­pé­rer les cordages tombés à l’eau).

Par ailleurs, il est essen­tiel que toutes les personnes à bord connaissent le fonc­tion­ne­ment et le lieu de stockage des équi­pe­ments de sécu­rité.
 

Article rédigé par Alexis Haton.


Équi­page engagé

SNS 094 Pierre Loti II 

Patron : Didier Osa

Patron suppléant : Cédric Lehoerff

Nageur de bord : Alexandre Belas­cain

Radio : Erwan Bouais­sier

Méca­ni­cien : Fran­cis Ostiz

Plon­geur : Beñat Perugor­ria

Équi­piers : Bixente Lecuona, Pierre Olaza­bal