Un ketch échoué sur l'île de Patrias : un skipper et son chien secourus

Un skip­per et son chien ont été secou­rus par les Sauve­teurs en Mer de la station SNSM de Pauillac le 17 septembre 2016.

L’île de Pati­ras (4,5 km de long et 1 km de large) est située au milieu de l’es­tuaire de la Gironde, en face de la commune de Pauillac. C’est là, le 17 septembre, qu’un ketch de 14 m – Céci­lia – est venu s’échouer à marée descen­dante en plein nuit au Nord-Ouest du phare de l’île. Les condi­tions météo étaient bonnes : vent faible, tempé­ra­ture à 19°.

L’alerte, donnée par un témoin de l’échouage, a immé­dia­te­ment été relayée, à 0 h 10, par le CROSS Etel auprès de la station SNSM de Pauillac. Dans un premier temps, le skip­per profes­sion­nel du voilier qui navigue en compa­gnie de son chien, ne demande pas assis­tance. Mais, ses propos confus et une élocu­tion diffi­cile instil­lent le doute dans les esprits. Faut-il quand même inter­ve­nir ? Pas dans l’im­mé­diat car, en raison du fort coef­fi­cient (108), la vedette SNS 290 Pichon Baron échouant en fin de jusant, ne peut sortir du port qu’à une heure de flot.

 

L’eau enva­hit le voilier

La suite est racon­tée par le patron, Fran­cis Bosq. « À 1 h 10, préoc­cupé par la posi­tion donnée par le skip­per, après véri­fi­ca­tion sur mon ordi­na­teur, je pense que le voilier pour­rait être échoué sur les amas rocheux formant une digue allant de l’île de Pati­ras à l’an­cien îlot de Trom­pe­loup. Je rappelle le CROSS pour qu’il demande des préci­sions au skip­per sur la nature des fonds et le visuel à l’en­tour de son bateau. » Mais, il lui est impos­sible d’ob­te­nir ces rensei­gne­ments de la part du naufragé. Celui-ci ne semble pas suffi­sam­ment lucide pour préci­ser sa posi­tion. Il répète néan­moins que tout va bien à bord, que la marée remonte et que le bateau se redresse. Dans l’at­tente d’être renfloué, le ketch a été sécu­risé par les béné­voles de la station de Pauillac.

Pour­tant, à 03 h 10, le CROSS demande à la SNS 290 d’ap­pa­reiller immé­dia­te­ment. Cette fois, le skip­per réclame assis­tance : l’eau enva­hit le voilier. Dix minutes plus tard, le Céci­lia est en visuel des sauve­teurs. « Il est échoué sur la digue, en travers au courant de flot avec une forte gîte côté flot. Les pierres sont encore décou­vertes autour du bateau. » La prudence impose aux sauve­teurs d’at­tendre un peu avant d’al­ler au contact, sous peine de talon­ner. Pendant ce temps, ils rassurent le marin assis sur le pont et dépourvu de gilet de sauve­tage. Le CROSS annonce alors l’ar­ri­vée de l’hé­li­co­ptère de la Sécu­rité civile.

A 4 h 10, l’ac­cos­tage du voilier est enfin possible. « Un équi­pier embarque à bord pour aider le skip­per à quit­ter son bateau. L’eau arrive au pont du voilier. La vedette est à hauteur parfaite pour le trans­fert de l’homme et de son chien. A 4 h 15, ils sont à bord. L’hé­li­co­ptère arrive au-dessus de nous. »

A vitesse réduite, la SNS 290 fait route vers Pauillac, en attente de l’am­bu­lance. A 4 h 45, le naufragé très choqué est confié à l’équipe médi­cale et évacué vers la poly­cli­nique. Son chien est pris en charge par le radio du bord, en atten­dant le retour de son maître. Dans l’at­tente d’être renfloué, le ketch a été sécu­risé, amarré à un arbre sur l’île de Pati­ras.

 

Nos béné­voles sont entraî­nés et équi­pés pour effec­tuer ce type de sauve­tage. Grâce à votre soutien, vous les aidez à être présents la prochaine fois !

 

Article de Fran­cis Salaün, paru dans le Maga­zine Sauve­tage n° 138 (3e trimestre 2016).

 

Équi­page de la SNS 290

Patron : Fran­cis Bosq

Radio : Daniel Bernard

Cano­tier : Alain Crou­zal