Une coordination centralisée des équipes

La mobi­li­sa­tion de très nombreux moyens humains et maté­riels néces­site une logis­tique et une coor­di­na­tion rigou­reuses. C’est le rôle de la gouver­nance, du service opéra­tions et des fonc­tions support.

Les 9 000 sauve­teurs béné­voles de terrain sont coor­don­nés par un président béné­vole local. Ils béné­fi­cient de l’ac­com­pa­gne­ment quoti­dien du siège et de ses 104 sala­riés. Ceux-ci sont soute­nus par quelques cadres béné­voles spécia­li­sés dans leur domaine d’ac­ti­vité.

Loca­le­ment, les Sauve­teurs en Mer disposent des compé­tences et de l’ex­pé­rience de cadres béné­voles pour des accom­pa­gne­ments d’ordre tech­nique, admi­nis­tra­tif, logis­tique, finan­cier et de commu­ni­ca­tion.

Gouver­nance de la SNSM

La SNSM consti­tue une entité juri­dique unique. Cette asso­cia­tion loi 1901 est diri­gée par un président béné­vole, élu par le conseil d’ad­mi­nis­tra­tion parmi ses membres, pour un mandat de 6 ans renou­ve­lable.

Une équipe, compo­sée de sala­riés et de béné­voles, répond aux besoins admi­nis­tra­tifs, finan­ciers, tech­niques, logis­tiques des béné­voles impliqués dans le projet asso­cia­tif. L’en­semble de ces services est placé sous la direc­tion du président et du direc­teur géné­ral de la SNSM.

organisation de la SNSM
Orga­ni­sa­tion de la gouver­nance de la SNSM © SNSM

Le conseil d’ad­mi­nis­tra­tion de la SNSM

Le conseil d’ad­mi­nis­tra­tion est composé de 28 membres : 21 membres élus pour un mandat de 6 ans, et 7 membres dési­gnés par les minis­tères de tutelle (secré­ta­riat d’État en charge des trans­ports et de la mer au sein du minis­tère de la Tran­si­tion écolo­gique et de la Cohé­sion des terri­toires, minis­tère de l’In­té­rieur ; minis­tère des Armées ; minis­tère des Sports ; minis­tère de l’Éco­no­mie, des Finances et de la Souve­rai­neté indus­trielle et numé­rique).

Un comité direc­teur (CODIR), émana­tion du conseil d’ad­mi­nis­tra­tion, est chargé de conseiller le président dans l’éla­bo­ra­tion des orien­ta­tions stra­té­giques et les prises de déci­sion.

Les délé­ga­tions dépar­te­men­tales

Un délé­gué dépar­te­men­tal est présent dans chaque dépar­te­ment côtier et terri­toire ou dépar­te­ment d’Outre-mer. Les 26 délé­gués dépar­te­men­taux sont nommés par le président, après avis des inspec­teurs géné­raux concer­nés. Ils ont une fonc­tion de repré­sen­ta­tion du président de l’as­so­cia­tion auprès des auto­ri­tés régio­nales.

Char­nières essen­tielles entre le siège et les struc­tures locales, ils ont un rôle central : coor­di­na­tion de la vie asso­cia­tive, des entraî­ne­ments, anima­tion, commu­ni­ca­tion interne et externe, contrôle et suivi dans tous les domaines rele­vant de l’ac­ti­vité des stations et CFI. 

Les commis­sions et comi­tés

Les comi­tés orga­niques

  • Le comité des finances se réunit avant chaque Conseil d’ad­mi­nis­tra­tion afin d’ana­ly­ser la situa­tion finan­cière de l’as­so­cia­tion et d’étu­dier toute ques­tion ayant une inci­dence sur les équi­libres finan­ciers de la SNSM.
  • Le comité juri­dique suit les affaires conten­tieuses et appelle l’at­ten­tion de la gouver­nance sur toute situa­tion expo­sant l’as­so­cia­tion à un risque juri­dique.
  • Le comité consul­ta­tif des béné­voles permet au Conseil d’ad­mi­nis­tra­tion de recueillir l’avis des béné­voles préa­la­ble­ment à la mise en œuvre des réformes et projets nouveaux.
  • Le comité médi­cal, composé de méde­cins réfé­rents auprès des délé­gués dépar­te­men­taux, apporte une exper­tise et propose les évolu­tions néces­saires à la prise en charge des bles­sés dans le cadre des inter­ven­tions de sauve­tage, des évacua­tions et des trans­ports sani­taires, mais égale­ment en ce qui concerne les sujets rela­tifs à l’ap­ti­tude médi­cale des sauve­teurs ou à la préser­va­tion de leur santé dans le cadre des inter­ven­tions de sauve­tage.
  • Le comité des risques dresse une carto­gra­phie des risques pour l’as­so­cia­tion, évalue leurs impacts, leurs proba­bi­li­tés d’oc­cur­rence et d’échéance. Il propose des actions préven­tives au Conseil d’ad­mi­nis­tra­tion.
  • Le comité des adhé­sions instruit les demandes d’adhé­sion, de renou­vel­le­ment d’adhé­sion ou de démis­sion, et arrête chaque année la liste à jour des membres actifs de l’as­so­cia­tion, en vue de l’as­sem­blée géné­rale.
  • Le comité des récom­penses analyse les propo­si­tions de récom­penses et leur grada­tion. Elles sont expri­mées par l’en­semble des prési­dents des stations de sauve­tage, les direc­teurs des centres de forma­tion et d’in­ter­ven­tion, ainsi que les délé­gués dépar­te­men­taux.
  • Le comité de préven­tion et de réso­lu­tion des conflits contri­bue à une réso­lu­tion juste et harmo­nieuse des conflits qui peuvent naître au sein des équipes béné­voles et qui n’ont pas trouvé de réso­lu­tion lors d’une média­tion à l’éche­lon local ou dépar­te­men­tal.

Les commis­sions à carac­tère tech­nique

  • La commis­sion de la forma­tion s’as­sure de la perti­nence des parcours et des conte­nus des forma­tions propo­sés aux sauve­teurs, au regard de leurs compé­tences et des carac­té­ris­tiques des inter­ven­tions de la SNSM.
  • La commis­sion de la flotte et des infra­struc­tures a pour mission de défi­nir, pour les soumettre à l’ap­pro­ba­tion du Conseil d’ad­mi­nis­tra­tion, les carac­té­ris­tiques de la flotte de sauve­tage afin qu’elle réponde au juste besoin de nos inter­ven­tions, garan­tisse la sécu­rité des sauve­teurs comme des personnes secou­rues et que sa main­te­nance soit faci­li­tée, compte tenu de la complexité crois­sante des équi­pe­ments embarqués.
  • La commis­sion des audits arrête la liste de la tren­taine de struc­tures locales qui feront l’objet d’un audit dans l’an­née par un groupe d’au­di­teurs béné­voles, sous la respon­sa­bi­lité du tréso­rier natio­nal.
  • La commis­sion sécu­rité parti­cipe à l’ana­lyse des retours d’ex­pé­rience (RETEX) à la suite d’in­ci­dents ou acci­dents, émet des avis sur les docu­ments en cours d’éla­bo­ra­tion en lien avec la sécu­rité et contri­bue à la démarche de préven­tion de la SNSM.
  • La commis­sion tenue et équi­pe­ment concourt à la prépa­ra­tion des orien­ta­tions et déci­sions dans le domaine des tenues des équi­pages et de leurs équi­pe­ments de sauve­tage et de survie, en entraî­ne­ment et en inter­ven­tion. Elle exprime un avis sur les nouveaux équi­pe­ments en service et leur utili­sa­tion. Elle suit la mise en place de réfé­ren­tiels. Elle est force de propo­si­tion pour des projets de tenues et d’équi­pe­ments inno­vants.

Les services du siège de la SNSM

Le siège de la SNSM est situé à Paris, au 8 cité d’An­tin, dans le 9e arron­dis­se­ment. Il centra­lise les services permet­tant le bon fonc­tion­ne­ment de l’as­so­cia­tion.

Le Pôle natio­nal de forma­tion de Saint-Nazaire et le Pôle de soutien de la flotte de Saint-Malo font partie du siège.

L’évo­lu­tion de la SNSM et la plan de déve­lop­pe­ment « Cap2030 »

Les stations de sauve­tage de la SNSM sont nées au XIXe siècle de la seule volonté de béné­voles qui rési­daient sur les côtes du litto­ral. Histo­rique­ment compo­sée en grande part de sauve­teurs souvent retrai­tés, issus des profes­sions mari­times et portant secours prin­ci­pa­le­ment aux pêcheurs en diffi­culté en mer, la SNSM voit aujour­d’hui s’en­ga­ger des béné­voles plus jeunes, majo­ri­tai­re­ment actifs et prove­nant de tous les hori­zons socio-profes­sion­nels. Les béné­fi­ciaires de leurs actions sont essen­tiel­le­ment des plai­san­ciers et pratiquants d’ac­ti­vi­tés nautiques, et des esti­vants qui, par millions, fréquentent chaque été le litto­ral et les plages, sous la surveillance de nos nageurs sauve­teurs. Cette évolu­tion requiert de savoir répondre à des enjeux nombreux : moder­ni­sa­tion et renou­vel­le­ment de la flotte de sauve­tage, forma­tion des sauve­teurs, progres­sion des équi­pe­ments de sécu­rité, renfor­ce­ment de l’accom­pa­gne­ment des services centraux.

Il a fallu, dans un premier temps, trou­ver les ressources finan­cières garan­tis­sant la péren­nité de l’en­ga­ge­ment des béné­voles de la SNSM, et préser­ver son effi­ca­cité comme son effi­cience. Après une phase de dialogue de plusieurs années, l’État – premier respon­sable du sauve­tage – a porté sa contri­bu­tion annuelle à 10,5 millions d’eu­ros et prévu d’af­fec­ter à la SNSM 5 % de la future taxe sur les éoliennes en mer.

L’ins­ti­tu­tion d’une Jour­née natio­nale des Sauve­teurs en Mer, l’at­tri­bu­tion du label Grande cause natio­nale 2017 au sauve­tage en mer et l’am­pli­fi­ca­tion de nos inves­tis­se­ments en commu­ni­ca­tion et déve­lop­pe­ment ont permis d’étendre la noto­riété de l’as­so­cia­tion de façon signi­fi­ca­tive, de tripler le nombre de dona­teurs parti­cu­liers et d’ini­tier de nouveaux parte­na­riats avec des entre­prises mécènes. À la fin de l’an­née 2019, la SNSM comp­tait ainsi plus de 150 000 dona­teurs et avait collecté plus de 24 millions d’eu­ros auprès du public et des entre­prises.

Cet accrois­se­ment des ressources publiques et privées a offert les moyens de prépa­rer les étapes indis­pen­sables à l’in­ten­si­fi­ca­tion du soutien des béné­voles, dont le temps dispo­nible est de plus en plus contraint, chacun souhai­tant légi­ti­me­ment préser­ver le meilleur équi­libre entre vie profes­sion­nelle, vie fami­liale et enga­ge­ment asso­cia­tif.

Les sauve­teurs sont désor­mais dotés d’équi­pe­ments indi­vi­duels de sécu­rité modernes et perfor­mants, adap­tés aux spéci­fi­ci­tés de nos acti­vi­tés.

Amélio­rer le soutien de la flotte

Une nouvelle flotte de sauve­tage verra le jour en 2021, avec la mise à l’eau des premières têtes de série d’une gamme de six bateaux qui répond à nos exigences de sécu­rité et d’ef­fi­ca­cité. Dans les prochaines années, ce sont ainsi près de 100 millions d’eu­ros qui devront être inves­tis grâce à l’aide des dona­teurs parti­cu­liers, des entre­prises et des collec­ti­vi­tés terri­to­riales.

La nouvelle flotte et un nouvel atelier de répa­ra­tion – le Pôle de soutien de la flotte (PSF) –, inau­guré à Saint-Malo en 2018, ont été l’oc­ca­sion de repen­ser le modèle de soutien, avec la mise en place d’un système de suivi infor­ma­tisé par lequel les sauve­teurs disposent de l’en­semble des docu­men­ta­tions tech­niques et régle­men­taires de leurs navires, gèrent leurs plans de main­te­nance,
commandent des pièces de rechange au PSF – dont le maga­sin ne cesse d’ac­croître son acti­vité – et suivent les pannes et inci­dents touchant de mêmes modèles de navires, pour les retours d’ex­pé­rience et les évolu­tions néces­saires de maté­riels.

Former les sauve­teurs, un enjeu stra­té­gique

Depuis toujours, la forma­tion des sauve­teurs se déroule dans les stations de sauve­tage, par compa­gnon­nage des nouveaux par les anciens. Si le compa­gnon­nage est – et restera – la pierre angu­laire de la forma­tion des sauve­teurs, il tend à montrer ses limites dans un envi­ron­ne­ment toujours plus exigeant, plus judi­cia­risé, a fortiori dans d’un contexte où les trois-quarts des sauve­teurs proviennent de profes­sions autres que mari­times.

La créa­tion d’une Direc­tion natio­nale de la forma­tion (DNF), en 2009, a posé les bases de parcours de forma­tion struc­tu­rés. En quelques années, la DNF s’est étof­fée pour inté­grer la forma­tion des patrons d’équi­page, des forma­teurs, des plon­geurs auto­nomes, des pilotes d’em­bar­ca­tions rapides, des nageurs sauve­teurs affec­tés sur des plages à forts courants et fortes vagues, etc. Des réfé­ren­tiels de forma­tion de niveau très profes­sion­nel ont été mis au point par des groupes de travail majo­ri­tai­re­ment compo­sés de sauve­teurs et de forma­teurs béné­voles expé­ri­men­tés. Un module de forma­tion de base des équi­piers embarqués, complé­ment essen­tiel au compa­gnon­nage, commence à être déployé au plus près des stations de sauve­tage.

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La forma­tion des sauve­teurs est un enjeu majeur pour l’ave­nir de la SNSM © Léo Joachim – CFI Manche

Collé­gia­lité et démo­cra­tie

Ces évolu­tions-clés ont eu pour consé­quence l’aug­men­ta­tion du nombre et de l’in­ci­dence des déci­sions prises par les organes centraux – conseil d’ad­mi­nis­tra­tion et siège pari­sien. Mais la SNSM est une asso­cia­tion, pas une entre­prise. Les membres béné­voles qui siègent en assem­blée géné­rale en sont les seuls « action­naires ».

Le drame du 7 juin 2019, aux Sables d’Olonne, qui a vu périr en mer trois sauve­teurs béné­voles, a provoqué une émotion consi­dé­rable. Le Président de la Répu­blique a rendu un hommage natio­nal aux sauve­teurs dispa­rus et resca­pés, le Gouver­ne­ment s’est atta­ché à accen­tuer son accom­pa­gne­ment, le Sénat a mis en place une mission d’in­for­ma­tion.

Consul­tés par le président Emma­nuel de Oliveira, les béné­voles ont large­ment approuvé les prin­ci­pales orien­ta­tions qui seront discu­tées en assem­blée géné­rale et mises en œuvre pour les dix années à venir. Ils ont redit de façon claire leur atta­che­ment à l’as­so­cia­tion natio­nale SNSM, personne morale une et indi­vi­sible. Ils ont, en revanche, souli­gné l’im­por­tance d’un élar­gis­se­ment signi­fi­ca­tif de la base des membres appe­lés à voter en assem­blée géné­rale – quand seuls les prési­dents des stations et direc­teurs des centres de forma­tion le peuvent aujour­d’hui – et d’une plus grande collé­gia­lité dans la prépa­ra­tion des déci­sions prises par le
conseil d’ad­mi­nis­tra­tion, au sein duquel ils souhaitent une meilleure repré­sen­ta­ti­vité des béné­voles issus des struc­tures locales, au-delà donc de la moitié des membres du conseil, comme c’est le cas actuel­le­ment.

Les sauve­teurs aspirent à une meilleure recon­nais­sance de leurs actions, de leurs compé­tences et quali­fi­ca­tions, par la SNSM elle-même, par l’État et par le grand public. Ils demandent un soutien accru en forma­tion, au plus près de leurs implan­ta­tions locales, pour leur permettre d’exer­cer leurs missions en confiance, et un renfor­ce­ment de l’ap­pui tech­nique, parti­cu­liè­re­ment dans le contexte actuel de trans­fert par l’État aux arma­teurs de la respon­sa­bi­lité de la sécu­rité des navires.

Vers une gouver­nance plus démo­cra­tique 

La SNSM va donc révi­ser ses statuts, et en parti­cu­lier la compo­si­tion de son assem­blée géné­rale et de son conseil d’ad­mi­nis­tra­tion, afin de répondre à ces attentes, qui fondent la vie démo­cra­tique de notre asso­cia­tion.

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Logo du nouveau plan de moder­ni­sa­tion de la SNSM « Cap 2030 »

En paral­lèle, le nouveau plan de moder­ni­sa­tion Cap 2030, qui touche aux ques­tions opéra­tion­nelles, au soutien tech­nique et à la forma­tion comme à l’or­ga­ni­sa­tion de la prise de déci­sions, sera discuté dans les mois qui viennent. L’am­bi­tion est de prépa­rer la SNSM pour les dix prochaines années.

Orga­ni­sa­tion appre­nante, la SNSM est vivante et sait s’adap­ter aux évolu­tions de son envi­ron­ne­ment. Les enjeux de préser­va­tion de ce modèle béné­vole d’ex­cep­tion sont multiples et néces­sitent le concours de tous : des sauve­teurs eux-mêmes, pour prendre ensemble les meilleures déci­sions pour leur avenir, de l’État et des collec­ti­vi­tés terri­to­riales, dans leurs rôles, et des dona­teurs, parti­cu­liers comme entre­prises, sans lesquels cette belle aven­ture au service de la sécu­rité de tous ne saurait perdu­rer.