Hommage à Vincent Revelin

Vincent Reve­lin était Nageur Sauve­teur à la SNSM depuis 2013. Disparu tragique­ment lors d’un exer­cice de sauve­tage dimanche 25 mars 2018, nous souhai­tions lui rendre hommage.

Vincent Reve­lin est né le 3 aout 1990 dans la Nièvre. En octobre 2013, il entre à la SNSM au Centre de Forma­tion et d’In­ter­ven­tion de Mont­bé­liard pour suivre un cursus de Nageur Sauve­teur. Diplômé en 2014, il est affecté à Damgan, puis sur les postes de la Baie d’Au­dierne. Durant ses affec­ta­tions, il avait toujours des appré­cia­tions élogieuses. En 2015, il obtient la quali­fi­ca­tion côte dange­reuse et suit une forma­tion de forma­teur. Il devient alors forma­teur premier secours.

Perfec­tion­niste, précis et bien ordonné, il cher­chait toujours l’ex­cel­lence et prenait toujours de bonnes initia­tives. C’était un garçon aimé et aimant. Il n’avait que des amis et était très appré­cié. Il avait le cœur sur la main. C’était un forma­teur solide, volon­taire et passionné.

La mer, c’était son monde.

 

Voici l’al­lo­cu­tion pronon­cée par le Président de la SNSM à l’oc­ca­sion des obsèques de Vincent Reve­lin le 3 avril 2018 à Vande­nesse (58).

"Mon Père, chères familles, chers amis,

Vous êtes, et nous sommes tous aujour­d’hui, dans l’épreuve.

La mort a fauché l’un des nôtres, à la fleur de l’âge. D’autres ont été bles­sés, dans leur chair et dans leur cœur.

L’ins­tant est plus que jamais à l’union, à l’ami­tié, à la soli­da­rité.

Les multiples messages reçus depuis 10 jours et notam­ment ceux du ministre d’État, ministre de la tran­si­tion écolo­gique et soli­daire et de la ministre en charge des trans­ports, nous montrent que ces mots expriment les valeurs qui sont les nôtres.

Les Sauve­teurs en Mer qui sont rassem­blés cet après-midi auprès de vous, chers parents, frères et sœur, compagne, amis de Vincent, sont venus nombreux, par leur présence, en appor­ter aussi le témoi­gnage.

Nous sommes là pour vous expri­mer notre très grande peine et notre compas­sion devant ce drame dont la bruta­lité vous atteint d’une douleur indi­cible. Nous la parta­geons.

Un acci­dent tragique qui plonge aussi la famille des Sauve­teurs en Mer dans la conster­na­tion car, à vos côtés, nous sommes profon­dé­ment touchés par la dispa­ri­tion d’un cama­rade emporté dans l’exé­cu­tion de sa mission.

Vincent était un des piliers du Centre de Forma­tion et d’In­ter­ven­tion de Mont­bé­liard, l’un des ces nombreux forma­teurs qui, depuis la créa­tion du centre en 1976, se sont succé­dés béné­vo­le­ment pour former plus de 2 000 jeunes Nageurs Sauve­teurs. Des forma­teurs dont il faut souli­gner la qualité de l’en­ga­ge­ment autant que la respon­sa­bi­lité et la diffi­culté de la tâche.

Nageur Sauve­teur lui-même, très quali­fié, parti­cu­liè­re­ment dyna­mique et spor­tif, appré­cié de tous pour sa rigueur, son profes­sion­na­lisme et sa bien­veillance, Vincent avait, depuis 2013, servi sur de nombreux postes de plages en Bretagne avant d’ac­cep­ter la fonc­tion de forma­teur béné­vole, en paral­lèle de ses études qu’il avait reprises.

C’est dire si l’es­prit de soli­da­rité et de géné­ro­sité qui l’ani­mait était profond et combien appré­cié par le direc­teur du CFI, Chris­tian Merguin, engagé depuis plus de 40 ans au sein de la SNSM.

En cette période où notre pays est profon­dé­ment trou­blé, et devant ce drame qui nous rassemble, je voudrais me faire l’écho de quelques mots que le Président de la Répu­blique a prononcé lors de l’hom­mage au colo­nel Beltrame la semaine dernière aux Inva­lides. 

Ils prennent ici, devant Vincent, une réson­nance parti­cu­lière. Je cite :

« L’ab­solu est là devant nous, il est dans le service, dans le don de soi, dans le secours porté aux autres, dans l’en­ga­ge­ment pour autrui qui rend utile, qui rend meilleur et qui fait gran­dir. Puisse cet enga­ge­ment nour­rir la voca­tion de toute notre jeunesse. »

Ce propos d’es­pé­rance est tota­le­ment en phase avec ce qui anime tous les Sauve­teurs en Mer, qu’ils soient embarqués, nageurs sauve­teurs, forma­teurs, béné­voles ou sala­riés, et je suis certain que Vincent en aurait approuvé le sens.

Tout l’es­prit de la SNSM est en effet dans ces mots, dans cet idéal du don de soi au service des autres, sans contre­par­tie. Cette idée forte est au cœur de l’ac­tion de tous les sauve­teurs.

Avec vous et pour vous, dans la prière, et au nom de la grande famille de la SNSM, nous voulons nous recueillir devant Vincent pour lui témoi­gner notre amitié, notre respect et lui dire qu’il ne sera pas oublié."

 

Un poste de secours rebap­tisé en son hommage

C’est le samedi 28 juillet que le poste de secours de la plage de Trez Goarem à Audierne a été baptisé très offi­ciel­le­ment du nom de Vincent Reve­lin.

C’est à l’ini­tia­tive de Jean-Philippe Dubois et Fabrice Croses, les chefs de secteur SNSM durant l’été, que la commune d’Au­dierne a accepté de donner le nom de Vincent à ce poste. En effet, Vincent était affecté ici, comme nageur sauve­teur depuis trois ans car il aimait ce terri­toire, « Penn Ar Bed », le bout du monde en breton.

Inau­gu­ra­tion de la plaque en l’hon­neur de Vincent Reve­lin: © Jean-Yves Huchet

Une céré­mo­nie simple et émou­vante a rassem­blé la famille qui avait fait le dépla­ce­ment depuis la Nièvre, une impor­tante délé­ga­tion du centre de forma­tion et d’in­ter­ven­tion SNSM de Mont­bé­liard dont son direc­teur Chris­tian Merguin, les nageurs sauve­teurs affec­tés sur le secteur d’Au­dierne ainsi que le délé­gué dépar­te­men­tal du Finis­tère et des repré­sen­tants de la station de la Baie d’Au­dierne qui appré­ciaient égale­ment Vincent.

Ce sont plus de 70 personnes qui étaient ainsi réunies. Arnaud Kurzenne, inspec­teur des nageur sauve­teur, et Jo Evenat, maire d’Au­dierne ont prononcé les discours tradi­tion­nels.

Ce poste dressé face à l’océan qui porte désor­mais le nom de Vincent Reve­lin est un bel hommage à la person­na­lité de Vincent, telle­ment appré­ciée, à son inves­tis­se­ment au sein de la SNSM, à ses quali­tés unani­me­ment recon­nues de sauve­teur et de forma­teur.

Inau­gu­ra­tion de la plaque en l’hon­neur de Vincent Reve­lin: © Arnaud Kurzenne