Virginie Lenamouric, sauvée par la SNSM pendant la Volvo Ocean Race

Pendant la dernière étape de la Volvo Ocean Race, Virgi­nie Lena­mou­ric est à bord d’un semi-rigide avec son mari, sa fille et un ami. Soudain, un maxi­tri­ma­ran les percute. Un témoi­gnage recueilli par Yann Bellon pour Secours Mag.

Virginie Lenamouric
Virginie Lenamouric secourue par la SNSM sur la Volvo Ocean race en 2015
Semi-rigide la la SNSM assurant la sécurité d'une course en mer
Semi-rigide assu­rant la sécu­rité de la Volvo Ocean Race en 2015

Témoi­gnage d’une resca­pée

"Jour de départ de la 9e et dernière étape de la Volvo Ocean Race. J’ai embarqué dans un semi-rigide en compa­gnie de mon mari, commis­saire de course béné­vole. Notre fille Lolita et un ami se trouvent égale­ment à bord. Le temps est superbe. La mer est calme malgré l’ef­fer­ves­cence causée par les nombreux bateaux sur le plan d’eau.

Soudain, un cri reten­tit. Un maxi­tri­ma­ran de 40 mètres nous percute par l’ar­rière. Le bout du safran de ce masto­donte des mers a heurté de plein fouet mes deux jambes. Je n’ai rien vu venir. Sous la violence du choc, je suis éjec­tée. Incons­ciente, j’ai basculé la tête en avant. Ma fille se jette immé­dia­te­ment à l’eau. Elle est secou­riste, et m’évite la noyade en main­te­nant mon visage hors de l’eau.

Retrou­vez le témoi­gnage de Virgi­nie et de sa fille Lolita dans l’épi­sode 2 de la saison 1 de nos podcasts « Canal 16, la radio des Sauve­teurs en Mer » :

Coor­di­na­tion entre sauve­teurs et soignants déci­sive

Cinq minutes ne se sont pas écou­lées depuis la colli­sion et déjà deux bateaux de la SNSM sont sur les lieux, tandis que trois méde­cins de la course posent un garrot sur ma jambe gauche. L’ar­tère fémo­rale a été section­née. Heureu­se­ment, les sauve­teurs de la SNSM ont pour la première fois des panse­ments israé­liens. Je suis héli­treuillée au centre hospi­ta­lier de Lorient. Pendant le trans­port, les méde­cins qui m’ac­com­pagnent se coor­donnent avec le chirur­gien de garde. Le brie­fing de mon opéra­tion est réalisé au télé­phone pour ne pas perdre de temps. Lors de mon arri­vée au bloc, tout est prêt. Ma jambe gauche ne peut être sauvée, mais après six heures d’in­ter­ven­tion les méde­cins parviennent à sauve­gar­der ma jambe droite malgré trois frac­tures ouvertes.

La SNSM assu­rait la sécu­rité du départ de la Volvo Ocean Race en 2015

Je peux à nouveau marcher

Le 21 juin, je sors du coma. Psycho­logues et psychiatres m’an­noncent la perte de ma jambe gauche. J’ai du mal à y croire car j’éprouve la sensa­tion du membre fantôme. Très vite, j’in­ter­roge les méde­cins : pour­rais-je remar­cher un jour ? Leur réponse est posi­tive. Après six semaines d’hos­pi­ta­li­sa­tion, j’en­tame un long travail de réédu­ca­tion au centre de Kerpape. Aujour­d’hui équi­pée d’une prothèse fémo­rale, un genou high tech bourré d’élec­tro­nique, je pour­suis ma réédu­ca­tion. Je peux à nouveau marcher.

Des amis gagnés

Après l’ac­ci­dent, j’ai revu les secou­ristes et méde­cins qui m’ont sauvé la vie. Certains sont deve­nus des amis. Les sauve­teurs de la SNSM qui, la plupart du temps ne recroisent pas les personnes auxquelles ils ont porté secours, ont été très heureux de me revoir. Ce sont des êtres admi­rables qui ont contri­bué à ma recons­truc­tion."

Virgi­nie Lena­mou­ric secou­rue par la SNSM sur la Volvo Ocean race en 2015

    

Témoi­gnage recueilli par Yann Bellon pour le n°39 de Secours Mag de juillet-août 2017.

 

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