Une vie sauvée à Nouméa par les Sauveteurs en Mer

Le lundi 16 août 2010 à 15 h 24, la station SNSM de Nouméa est aler­tée pour l’éva­cua­tion sani­taire d’un blessé à bord d’un voilier, l’"Erialk", en mouillage dans la Baie de l’Or­phe­li­nat. Témoi­gnage de Snorri, père de famille, sauvé de justesse par les sauve­teurs de Nouméa.

Ce lundi 16 août 2010, Snorri va donner un coup de main à des amis qui retapent un petit voilier dans la baie de l’Or­phe­li­nat. Les voiles sont toutes neuves, il ne manque plus qu’à fixer le lazy jack sur la première barre de flèches. Il saisit une drisse pour véri­fier sa soli­dité, met les pieds sur le mât et effec­tue une paire de trac­tions quand soudain tout lâche. Il est à peine à 2 mètres de haut et tombe violem­ment sur le dos sur un chan­de­lier. Il s’est empalé le flanc gauche. La douleur lui déchire le ventre, il se soulève avec l’aide d’un copain et se jette sur le pont sur le ventre. La plaie saigne abon­de­ment. L’alerte est aussi­tôt donnée. Lancée à 15 h 36, la vedette SNS 270 de Nouméa se met à couple du voilier à 15 h 49. L’homme blessé est vite évacué.

8 jours plus tard, Snorri sort du service de réani­ma­tion où Nico­las, patron de la vedette et Sylvie, cano­tière et secou­riste, lui ont rendu visite.

Voici ses paroles :

Quand je vous ai vu arri­ver vous aviez l’Oxy­gène, le mate­las coquille et là je me suis dit « je suis sauvé » !

"Entre gens de mer, on se comprend ! J’ai tout vu, tout entendu. Je ne pouvais plus respi­rer, j’avais mal, je voyais tout ce sang qui coulait, je ne sentais plus mes jambes, j’avais peur d’avoir quelque chose au rachis, je pensais à mes enfants que je n’avais pas vus depuis mon départ de Nouvelle Zélande. Tu m’as rassuré (dit-il à Sylvie). Le trajet Baie de l’or­phe­li­nat / Baie de la Moselle, comme sur un tapis volant, je me suis senti en sécu­rité, pas un mouve­ment, confor­table. Voyage parfait, sans bouger.

C’est vrai­ment bête, ce n’est pas moi qui devait monter sur ce mât, je voulais juste véri­fier et pas faire le guignol, comment savoir que cette poulie aller casser ! C’est sûr que c’est un bateau que mon ami remet en état et bien qu’il ait changé plein de choses, il y a encore beau­coup de travaux à faire… J’étais planté comme dans un pieu ! Je reviens de loin ! J’ai vrai­ment eu de la chance dans ma malchance, mon dos n’est pas touché, on m’a quand même enlevé un rein. Et surtout, je voulais vous remer­cier, sans vous, je ne serais plus là, vous avez vrai­ment assuré!"

Sur la photo : Nico­las – patron de la vedette – et Sylvie – cano­tière et secou­riste – auprès de la victime, Snorri, 8 jours après son acci­dent.