La SNSM mobilisée pour le départ du Vendée Globe 2020

Par suite d’un arrêté préfec­to­ral et au grand dam des marins en partance pour trois mois de soli­tude, les jetées étaient vides de spec­ta­teurs pour le coup d’en­voi de cette neuvième édition du Vendée Globe, ce 8 novembre 2020. Malgré l’ab­sence du public, les équipes de la SNSM, indis­so­ciables de l’évé­ne­ment depuis ses débuts, ont assuré leur rôle de préven­tion et d’as­sis­tance en amont de la course jusqu’à la ligne de départ.

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La vedette SNS 217 Président Louis Trichet des Sables d’Olonne a participé au dispositif de sécurité du Vendée Globe, au plus proche des skippers. ©Bruno Sand

Lancée le 26 novembre 1989, la compé­ti­tion autour du monde en soli­taire, sans escale et sans assis­tance attire habi­tuel­le­ment plus de deux millions
de visi­teurs dès l’ou­ver­ture du village (mi-octobre) et jusqu’au retour des concur­rents.

Passant au large des caps de Bonne Espé­rance (Afrique), Leeu­win (Austra­lie) et Horn (Amérique du Sud) via les océans Atlan­tique, Indien et Paci­fique, les skip­pers doivent gérer leur navi­ga­tion et les bateaux dans des zones de désert mari­time. Chacun des trente trois soli­taires de l’édi­tion 2020 navigue à bord d’un voilier mono­coque de 18 m, pour certains équi­pés de foils.

Un exer­cice « gran­deur réelle » un mois avant le départ

Afin d’as­su­rer le meilleur niveau de prépa­ra­tion et de coor­di­na­tion des équipes de secours, une simu­la­tion d’in­ter­ven­tion a été mise en place en octobre dernier. Le scéna­rio convenu fut d’or­ga­ni­ser le sauve­tage d’un navire à passa­gers, victime d’un incen­die en machine au large des Sables d’Olonne, au cours duquel deux membres d’équi­page ont été bles­sés et des passa­gers trau­ma­ti­sés. Sylvain Moynault, inspec­teur géné­ral Atlan­tique Sud au sein de la SNSM, précise : « Il s’agis­sait d’ac­ti­ver et de faire jouer ensemble tous les acteurs concer­nés : SAMU mari­time, Centre de consul­ta­tion médi­cale mari­time, marins-pompiers, la SNSM, ainsi que l’équi­page du navire, sous la direc­tion de la préfec­ture mari­time Atlan­tique, l’opé­ra­tion étant coor­don­née par le CROSS Étel. »

L’exer­cice a été riche d’en­sei­gne­ments et la syner­gie des hommes et des moyens idéale.

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Un mois avant le départ de la course, les équipes ont réalisé un exer­cice « gran­deur réelle ». ©Préfec­ture mari­time d’At­lan­tique

D’im­por­tants moyens mobi­li­sés le 8 novembre 2020

La flotte, pour assis­ter en toute sécu­rité les trente-trois mono­coques depuis le port jusqu’en mer, est impres­sion­nante. Outre les soixante-six semi-rigides de l’or­ga­ni­sa­tion, quarante-six semi-rigides des équipes, deux gros navires de remorquage, des plon­geurs profes­sion­nels, des navires de la police et des Affaires mari­times étaient présents.

La SNSM avait mobi­lisé le SNS 002 Cano­tier Jacques Joly, la SNS 217 Président Louis Trichet et trois semi-rigides du centre de forma­tion et d’in­ter­ven­tion (CFI) de Vendée. Sa mission : si néces­saire, assu­rer la préven­tion et les secours au départ.

Bruno Wojcie­chowski, direc­teur SNSM du CFI, était sur zone. Il commente pour Sauve­tage : « Compte tenu de l’épais brouillard, le départ a été reporté plusieurs fois. Diffi­cile pour les nerfs. Et puis le soleil s’est levé sur une mer plate, les trente-trois IMOCA* sont sortis de la brume et la
course a repris ses droits.
 »

Même si nous étions conscients d’avoir parti­cipé à un grand moment, le retour au port le long des jetées vides de public fut à la fois triste et beau.

* Les voiliers IMOCA sont des mono­coques de 60 pieds (18,288 mètres), desti­nés aux courses océa­niques en soli­taire ou en double.

Article rédigé par Philippe Payen dans le maga­zine Sauve­tage n°155 (1er trimestre 2021)