Secourus sur leur radeau de sauvetage par la SNSM de Saint-Martin

En pleine nuit, deux marins sont en péril, victimes d’une voie d’eau, en pleine mer des Caraïbes, sans gilet ni VHF fiable. Un large dispo­si­tif de secours est déployé pour sauver les naufra­gés, réfu­giés sur leur radeau alors que leur bateau coule. Récit direct de l’in­ter­ven­tion par Anke Roosens, patronne à la station SNSM de Saint-Martin.

Un radeau avec deux marins réfugiés à bord au milieu de la mer à Saint-Martin
Le radeau sur lequel les naufragés sont restés pendant plusieurs heures en attendant les secours. © SNSM

Fin décembre 2021, un bateau, avec deux marins à bord, fait route d’île en île dans les Caraïbes. En pleine nuit, à 3 h 30 du matin, l’un des hublots cède soudai­ne­ment. L’em­bar­ca­tion se remplit rapi­de­ment d’eau. Ils lancent un MAYDAY RELAY au centre régio­nal opéra­tion­nel de surveillance et de sauve­tage de la zone Antilles-Guyane (CROSS-AG) et lui livrent quelques infor­ma­tions : ils ne possèdent pas de gilet de sauve­tage à bord et le bateau est en train de couler à envi­ron 7 milles à l’ouest de Saint-Martin. La commu­ni­ca­tion coupe brusque­ment ! Le CROSS tente de reprendre contact avec les marins, sans succès. Devant l’ur­gence vitale, il lance un message d’alerte à tous les navires de la zone pour retrou­ver les deux victimes.

L’équipage SNSM de la station de Saint-Martin, composé de six personnes
L’équi­page SNSM de la station de Saint-Martin était composé de six personnes. © SNSM

Avec mon équi­page de la station SNSM de Saint-Martin, nous appa­reillons le semi-rigide SNS 978–1 Rescue Star. Un bateau de croi­sière, proche de la zone du sinistre, débute les recherches. Une fois arri­vés sur zone, nous sommes rejoints par d’autres embar­ca­tions situées à proxi­mité, parti­ci­pant égale­ment aux recherches. Chaque bateau se voit affec­ter une zone précise à quadriller par le CROSS afin de maxi­mi­ser les chances de loca­li­ser le bateau qui est toujours en train de couler. Nous scru­tons les eaux à l’aide de jumelles ther­miques et balayons les vagues avec nos projec­teurs. Malheu­reu­se­ment, nous ne voyons pas de signe de vie et pour­sui­vons les recherches. Un héli­co­ptère de San Juan à Porto Rico vient nous prêter main forte. 

Carte maritime de l'île de Saint-Martin aux Antilles
La zone de recherche a été quadrillée pendant plusieurs heures par la SNSM et les embar­ca­tions situées à proxi­mité, venues prêter main forte. © SNSM

Il est 06 h 20, le jour commence à se lever. Cela fait presque deux heures que nous ratis­sons le péri­mètre, en vain. Par chance, un yacht loca­lise enfin un petit radeau de survie, avec deux personnes à bord, perdu en pleine mer. Deux équi­piers du yacht parviennent à s’en appro­cher et nous confirment que ce sont bien les deux naufra­gés. Le bateau, quant à lui, a coulé et est complè­te­ment immergé. 

Le CROSS-AG demande au yacht, plus stable et confor­table que notre semi-rigide, de prendre les deux marins à son bord, pendant que notre équi­page, ayant rejoint la zone, récu­père le radeau de survie. Nous accom­pa­gnons le yacht jusqu’à Simp­son Bay, où les deux resca­pés sont trans­fé­rés à bord de notre SNS 978–1 Rescue Star. Nous les condui­sons vers la gare mari­time de Mari­got où les pompiers attendent pour les prendre en charge et les trans­fé­rer à l’hô­pi­tal. Par chance, les deux marins ont pu sortir de l’hô­pi­tal à temps pour profi­ter serei­ne­ment du passage à l’an 2022 !

Nos sauve­teurs sont formés et entraî­nés pour effec­tuer ce type de sauve­tage. Grâce à votre soutien, vous les aidez à être présents la prochaine fois !

Article rédigé par Anke Roosens et Alexis Haton.


Équi­page engagé

Semi-rigide SNS 978–1 Rescue Star

Patron : Anke Roosens

Méca­ni­cien : Emma­nuel Guy

Équi­piers : Denis Falcone, Nico­las Obry, Nike Palaj, Claude Rosier