S’entraîner : une nécessité pour les Sauveteurs en Mer

Plusieurs fois par semaine, les Sauve­teurs en Mer s’en­traînent, pour main­te­nir savoir-faire et réac­ti­vité lors d’opé­ra­tions de sauve­tage. Au Tréport, les sauve­teurs ont délaissé momen­ta­né­ment la mer pour un exer­cice en eaux vives, adapté aux évacua­tions lors d’inon­da­tions.

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Cet exercice atypique a pour but d’apprendre à nager dans des eaux aux forts courants, d’extraire des personnes isolées, et d’utiliser le matériel spécifique dans cet environnement. © Dominique Féron - Ulterior Portus

Le samedi, c’est jour de marché dans la paisible loca­lité du Tréport. Le 13 juin 2020, les prome­neurs rejoints par le maire et plusieurs élus ont assisté à un exer­cice très spec­ta­cu­laire à l’en­trée du port de pêche.
Ici, La Bresle, qui sert de limite entre la Seine-Mari­time et la Somme, se jette dans le port de commerce. Son trop-plein est déversé dans le port par une écluse qui créée un fort courant.

Pour la première fois, dix cano­tiers se sont entraî­nés en eaux vives.
« Nous sommes agréés par la Sécu­rité civile pour inter­ve­nir lors des inon­da­tions dans l’ar­rière-pays et du déclen­che­ment du plan d’ur­gence ORSEC – Orga­ni­sa­tion de la réponse de sécu­rité civile – ce qui arrive de plus en plus souvent », explique le président de la station, Éric Cheval­lier.


Ce premier exer­cice avait donc pour but de déve­lop­per la cohé­sion et l’es­prit d’équipe. Outre l’uti­li­sa­tion de maté­riels inédits, spéci­fiques aux eaux douces, les sauve­teurs inter­viennent souvent en baie de Somme où il y a beau­coup de courant. "Main­te­nant, avec les équi­pe­ments modernes, tomber à l’eau est moins drama­tique. Les hommes apprennent à se lais­ser déri­ver pour sortir du courant et ainsi être récu­pé­rés. Nous inter­ve­nons égale­ment pour porter assis­tance à des personnes isolées par la marée en pied de falaise où il y a un ressac impor­tant."

Un exer­cice très instruc­tif, qui sera repro­duit pour former une autre équipe. Ceci grâce à l’ai­mable auto­ri­sa­tion des auto­ri­tés portuaires et de la chambre de commerce, gestion­naire du port.

Des entraî­ne­ments tout au long de l’an­née

La station du Tréport existe depuis plus d’un siècle. Actuel­le­ment équi­pée d’une vedette de deuxième classe de nouvelle géné­ra­tion, la SNS 209 JC Fortini, longue d’11,95 mètres, avec deux moteurs Cater­pillar de 400 chevaux chacun, elle se situe entre la station de Dieppe, équi­pée d’un canot tous temps, et celle de Cayeux-sur-Mer et son semi-rigide. Sous la direc­tion du patron Bruno Fortini, les dix-neuf cano­tiers s’en­traînent régu­liè­re­ment pour pouvoir inter­ve­nir en toutes circons­tances.

« Nous parti­ci­pons à de nombreux exer­cices inter-stations avec Dieppe, Saint-Valéry-en-Caux, Cayeux… et bien sûr avec l’hé­li­co­ptère de la Marine natio­nale, le Guépard Whis­key basé au Touquet », précise le président.

Les inter­ven­tions sont essen­tiel­le­ment des recherches de victimes à la mer et de bateaux en diffi­culté. Parfois en appui avec les moyens lourds qui sont basés à Dieppe et à Boulogne-sur-Mer. La station est donc toujours en alerte avec son équipe de cano­tiers soli­daires et moti­vés.

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Savoir lire le plan d’eau pour y évoluer en toute sécu­rité, l’un des enjeux de l’exer­cice. © Domi­nique Féron – Ulte­rior Portus

Nos sauve­teurs s’en­traînent toute l’an­née pour être prêts à inter­ve­nir en toutes circons­tances. Grâce à votre soutien, vous les aidez à être prêts lors d’opé­ra­tions de sauve­tage !

Article rédigé par Jacky Lebu­ho­tel, paru dans le maga­zine Sauve­tage n°153 (3ème trimestre 2020).