COVID-19 : les Sauveteurs en Mer ont participé à un rapatriement aéroporté de patients d'Outre-Mer vers la métropole

Pour la première fois depuis le début de la pandé­mie, la situa­tion sani­taire préoc­cu­pante à La Réunion et Mayotte, a néces­sité un rapa­trie­ment de plusieurs malades de la COVID-19 vers la métro­pole.

En coor­di­na­tion avec le SAMU d’Île-de-France, l’ARS et en lien avec le Minis­tère de la Santé, SOS Inter­na­tio­nal et plusieurs asso­cia­tions, la SNSM, repré­sen­tée par un sauve­teur du Centre de forma­tion et d’in­ter­ven­tion de Paris – Île-de-France (CFI) SNSM, a parti­cipé la semaine dernière à cette nouvelle opéra­tion aéro­por­tée, nommée mission HIPPO­CAMPE.

Après les missions CHAR­DON en TGV médi­ca­li­sés menées au prin­temps dernier pour désen­gor­ger les hôpi­taux surme­nés, les Sauve­teurs en Mer ont été à nouveau mobi­li­sés cette fois-ci pour une opéra­tion dans les airs.

Les secou­ristes de la mission hippo­campe Photo © Kévin De Cruz

Récit d’une inter­ven­tion peu commune, par Kévin De Cruz, Sauve­teur en Mer engagé dans la mission

Rendez-vous fixé mardi 2 mars à 17 h au SAMU de Paris, pour un départ groupé vers l’aé­ro­port pari­sien de Roissy Charles de Gaulle. Test PCR néga­tif et ordre de mission du SAMU en poche, Kévin De Cruz se prépare au décol­lage vers La Réunion avec la ving­taine de méde­cins et infir­miers dépê­chés, et les secou­ristes béné­voles des autres asso­cia­tions enga­gées (Protec­tion Civile, Croix Rouge, Ordre de Malte et FFSS). L’objec­tif : rapa­trier quatre malades en réani­ma­tion en avion vers la métro­pole. Une première. L’unique critère pour parti­ci­per à cette mission excep­tion­nelle : avoir déjà œuvré pour la mission CHAR­DON avec les TGV médi­ca­li­sés.

Les process à bord étant sensi­ble­ment les mêmes, il était impor­tant que les secou­ristes enga­gés soient déjà au fait.

Raconte Kévin.

Mardi soir 20 h 30, décol­lage : 11 h de vol pour rejoindre La Réunion, pendant lesquelles nous avons pris le temps de prépa­rer le maté­riel médi­cal et l’amé­na­ge­ment de l’avion, comme par exemple abais­ser les sièges pour accueillir les bran­cards de patients ou mettre en place des zones sécu­ri­sées avec des sas de décon­ta­mi­na­tion etc. Arrivé mercredi midi, j’ai eu l’op­por­tu­nité de rencon­trer un homo­logue de la SNSM sur place, François Bacqué, délé­gué dépar­te­men­tal de la SNSM de Mayotte et La Réunion, avec qui nous avons discuté sur les pratiques de secou­risme et de sauve­tage notam­ment. Jeudi, place au brie­fing avec les auto­ri­tés et le SAMU pour accueillir au mieux les patients dans l’avion. Équipes médi­cales en place, bran­car­dages effec­tués et malades instal­lés, l’avion fait route inverse, retour vers la métro­pole pour un vol de nuit avec à son bord quatre malades de la COVID-19. Tout au long du voyage, la surveillance est constante. Chaque secou­riste épaule un méde­cin qui lui a été attri­bué. Nous faisons des roule­ments toutes les deux heures à bord. C’est éprou­vant, mais très forma­teur et enri­chis­sant. Arri­vés vendredi matin à Paris, les patients sont pris en charge à la sortie de l’avion par le SAMU pour être trans­fé­rés vers l’hô­pi­tal. Fin de mission après 72 heures en terres réunion­naises.

Kévin, qui a plus l’ha­bi­tude d’in­ter­ve­nir en mer et sur les plages, a parti­cipé à des opéra­tions à terre récem­ment, et est très recon­nais­sant d’avoir pu vivre cette mission inédite dans les airs aux côtés des équipes du SAMU. Animé par l’idée d’être au service des autres, ce secou­riste a de nombreuses cordes à son arc : sauve­teur l’été sur les plages de Pala­vas-les-Flots, forma­teur BNSSA pour les jeunes sauve­teurs, pompier volon­taire mais aussi éduca­teur spor­tif en acti­vité aqua­tique de métier.

Et même si les missions CHAR­DON en TGV en début de pandé­mie étaient un pas vers l’in­connu, il recon­nait aujour­d’hui, non sans modes­tie :

Une meilleure assu­rance et une expé­rience hors norme et excep­tion­nelle, avec le concours et la très bonne coor­di­na­tion de plusieurs acteurs du secou­risme.

Photo © Kévin De Cruz

Les Sauve­teurs en Mer mobi­li­sés pendant la pandé­mie

Évacua­tions sani­taires, renfort dans les centres médi­caux et hospi­ta­liers, présence télé­pho­nique dans les centrales d’ap­pels, livrai­sons de vaccins, médi­ca­ments ou nour­ri­ture aux plus fragi­les… Depuis le début de la pandé­mie, les Sauve­teurs en Mer se mobi­lisent partout en France métro­po­li­taine et en Outre-Mer pour aider le person­nel soignant, les plus fragiles et plus géné­ra­le­ment tous les conci­toyens. Ils se tiennent prêts à répondre à toute solli­ci­ta­tion du CROSS, du MRCC, des préfets, du SAMU etc. En pleine période de crise sani­taire, les sauve­teurs béné­voles de la SNSM, fidèles à leur enga­ge­ment, conti­nuent de porter secours et assis­tance 24 h / 24, en mer, comme sur terre et désor­mais en soutien pour des rapa­trie­ments par les airs !

Les secou­ristes de la mission hippo­campe – Photo © Kévin De Cruz