Hommage aux sauveteurs des Sables d'Olonne

Suite au décès de trois sauve­teurs des Sables d’Olonne lors d’une inter­ven­tion de sauve­tage le 7 juin, c’est toute une commu­nauté, en France et dans le monde, qui a rendu hommage à nos amis dispa­rus, du simple citoyen au président de la Répu­blique.

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Photo : Mélanie Bahuon

Le drame

Chris­tophe Monne­reau, le président de la station, fut l’un des quatre survi­vants de cette sortie fatale du 7 juin qui fera trois morts parmi les sauve­teurs. Il témoigne.

Un mois après le drame, Chris­tophe Monne­reau, président de la station SNSM des Sables d’Olonne, l’un des quatre survi­vants de l’équi­page du SNS 061 Patron Jack Moris­seau, témoigne pour les lecteurs de Sauve­tage. Une dernière fois, espère-t-il…

La tempête Miguel était clai­re­ment annon­cée ce vendredi matin du 7 juin. Météo France avait diffusé un commu­niqué pour expliquer qu’elle n’était pas excep­tion­nelle, bien qu’elle soit rare en cette saison. Message reçu par presque tout le monde. « Même les bateaux de 25 mètres sont restés au port », dit Chris­tophe Monne­reau. Mais il suffit d’un impru­dent. Le Carrera, un bateau de pêche de 12 mètres imma­tri­culé à Oléron, armé à la crevette, est sorti avec son seul patron à bord. En début de mati­née, Chris­tophe était au port avec Yann Chagnol­leau, le patron titu­laire de la station – un patron pêcheur de 54 ans, fraî­che­ment retraité, qui ne revien­dra malheu­reu­se­ment pas. Ils étaient avec l’équipe du Pôle de soutien de la flotte de la SNSM, venue de Saint-Malo au chevet du canot tous temps SNS 002 Cano­tier Jacques Joly, deuxième exem­plaire d’une nouvelle série, mis en service après celui de l’île de Sein et indis­po­nible depuis plusieurs mois.

Puis il y a eu cet appel télé­pho­nique entre Yann Chagnol­leau et le patron du Carrera. Yann tente de le dissua­der de rentrer au port, car c’est trop dange­reux en pleine tempête. Il lui conseille de rester au large et de tenter de faire route au sud-est pour cher­cher l’abri de l’île de Ré, dans le pertuis Breton. Après cet appel, il lui semble clair pour­tant que ce conseil ne sera pas écouté.

Le patron titu­laire commence alors à rassem­bler un équi­page de circons­tance, parti­cu­liè­re­ment amariné. Sur les sept sauve­teurs mobi­li­sés, quatre sont des patrons pêcheurs et deux des plon­geurs profes­sion­nels, dont Chris­tophe Monne­reau, 57 ans, qui comme de nombreux prési­dents de station SNSM, tient aussi à faire partie de l’équi­page. Ce jour-là, c’est Emma­nuel Hubé, patron pêcheur devenu arma­teur de plusieurs bateaux, président de l’ar­me­ment coopé­ra­tif et patron suppléant de la station, qui commande.
Tous savent que ce sera très dur mais, bien sûr, n’en­vi­sagent pas le pire. La station réalise une tren­taine d’in­ter­ven­tions annuelles, souvent l’été, par petit temps, pour porter secours à des plai­san­ciers en panne. Parfois, certaines d’entre elles sont parti­cu­liè­re­ment lourdes, et ce, en toutes saisons. Souvent pour la pêche, car la ville des Sables d’Olonne reven­dique le rang de quatrième port de pêche en France. « Il nous arrive d’al­ler jusqu’à 40 milles nautiques (74 kilo­mètres) au large », souligne Chris­tophe Monne­reau, tout en préci­sant que c’est assez excep­tion­nel.

La météo est inha­bi­tuelle pour la saison, avec un vent annoncé de force 7 et de grosses rafales qui lèvent une mer « forte à très forte », avec des vagues de 3 à 6 mètres. À la mer du vent s’ajoute la grande houle venue du large. Pour finir, les fonds remontent devant Les Sables d’Olonne et une marée de coef­fi­cient 85 commence à descendre en ce début de mati­née, tandis que la tempête monte.

La manœuvre, quant à elle, est habi­tuelle par gros temps, car les sauve­teurs savent que des bateaux vont se risquer à l’en­trée du port. Le canot se posi­tionne dans l’avant-port à l’abri de la digue, pour pouvoir aller aider dans les passes, si néces­saire. Mais ce jour-là, une fois en place, ils prennent conscience que la mer est spécia­le­ment dure. « Il n’y avait plus de passe ». Autre­ment dit, on ne voyait plus cette zone où les vagues sont habi­tuel­le­ment un peu moins fortes parce qu’il y a plus de fond. Ils savent que s’ils doivent sortir, ils ne tente­raient pas de reve­nir tout de suite. Ils se mettraient à la cape, un peu plus au large, en atten­dant que le pire de la tempête passe et que la mer remonte.
Ils sont en place depuis quelques minutes quand le CROSS les appelle : l’une des balises de détresse du Carrera a été déclen­chée. La balise n’est sans doute pas des plus sophis­tiquées : elle situe le Carrera sur la terre ferme ! « Enga­gez-vous ». À ce moment-là, un patron de la SNSM peut refu­ser la demande du CROSS s’il estime que les risques sont trop impor­tants. Est-ce déjà arrivé à la station des Sables d’Olonne ? « Peut-être une fois », dit le président Monne­reau. Mais pas de son temps. « On ne s’est pas posé la ques­tion ».

Le réflexe du sauve­tage, c’est la soli­da­rité incon­di­tion­nelle des gens de mer. Peut-être plus encore au sein d’un équi­page de marins profes­sion­nels qui vont souvent secou­rir d’autres profes­sion­nels. Peut-être plus aux Sables d’Olonne, une ville où la culture mari­time est telle­ment ancrée que « même quand on part en vacances, on a besoin de retrou­ver la mer », comme l’avait raconté la compagne de Yann Chagnol­leau dans une inter­view à la radio avant le drame.

Ils sortent donc. Par la passe prin­ci­pale, celle qui longe la côte, mais qui est aussi la plus profonde. La mer est dantesque. De travers. Sur une vidéo amateur, on voit le canot serpen­ter entre les vagues pour essayer de trou­ver son chemin. Quand leur écran de navi­ga­tion leur dit qu’ils ont passé les deux bouées prin­ci­pales sur tribord, ils espèrent avoir fait le plus dur. Ils ont fran­chi la passe. Ils mettent alors cap à l’ouest, face au vent et à la mer. Et c’est là que le drame arrive. Les vagues sont telle­ment hautes et proches les unes des autres qu’ils craignent cette sensa­tion de chute, du sommet de la vague au fond du trou, qu’on a parfois dans ce genre de mer.

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Canot tous temps SNS 061 « Patron Jack Moris­seau » © Nate Keller – L’œil de Nate

Mais c’est une autre mons­truo­sité qui les attend. Sur l’avant. Une masse sombre dont on ne voit pas le sommet. « Bais­sez-vous », n’a pu s’em­pê­cher de dire le patron Emma­nuel Hubé, qui tient la barre. Une des rares phrases échan­gées dans cette sortie où peu de mots ont été pronon­cés. « On a senti une puis­sance énorme face à nous ; on a entendu un coup de canon ». D’un seul coup, les trois pare-brises avant, du verre Secu­rit d’un centi­mètre d’épais­seur, explosent. Des tonnes d’eau s’en­gouffrent dans le bateau. Ils ont de l’eau jusqu’à la taille. Mais le canot flotte et les moteurs tournent. Le compar­ti­ment moteur est doté de portes étanches que Chris­tophe Monne­reau se souvient avoir fermées lui-même.

La situa­tion est vite analy­sée. L’équi­page estime que sa seule chance de s’en sortir est d’al­ler s’échouer sur la plage. Le barreur arrive à faire virer le canot. Chris­tophe Monne­reau, qui a trouvé une provi­den­tielle VHF portable flot­tant près de lui, appelle le CROSS pour deman­der une évacua­tion par héli­co­ptère. Les membres d’équi­page, silen­cieux, essayent d’éco­per l’eau, en ouvrant la porte de la passe­relle. La situa­tion est d’au­tant plus incon­for­table que l’élec­tri­cité crépite avec l’eau et empêche l’équi­page de s’ac­cro­cher aux objets métal­liques !

Assez vite, il appa­raît que « le bateau ne veut pas ». Il ne répond plus assez, ni à la barre, ni aux deux moteurs. Et inexo­ra­ble­ment, il se met travers à la lame, rece­vant les vagues de côté. Une première fois, il est couché. La deuxième fois, il est retourné. Envahi par les eaux, vitres cassées, le canot auto­re­dres­sable ne se redresse plus.
Deux groupes dans l’équi­page. Ceux qui sont coin­cés à l’in­té­rieur, et ceux qui étaient dehors ou arrivent à sortir. Des trois à l’in­té­rieur, seul Emma­nuel Hubé, patron pour l’in­ter­ven­tion et barreur du canot, survi­vra. Il se retrouve on ne sait comment dans une bulle d’air formée dans le poste avant du canot retourné, d’où il arrive même à appe­ler le CROSS depuis son portable pour se signa­ler.

Yann Chagnol­leau et Alain Guibert, eux, sont tous deux restés coin­cés sous la coque du bateau retourné. À l’ex­té­rieur, Jérôme Monne­reau, le fils du président, 25 ans seule­ment, lui aussi patron pêcheur, coincé près de la porte par son gilet gonflé, arrive à s’en défaire et trouve un rescue tube, une « frite », près du canot retourné. David Bossard, 46 ans, patron d’une entre­prise de scaphan­driers aux Sables d’Olonne, reste accro­ché au bastin­gage et pense un temps pouvoir remon­ter à bord pour aider ses collègues. Il finit par lâcher devant la force des éléments. Dimi­tri Moulic, 37 ans, méca­ni­cien de marine, arrivé depuis un an et demi à la station, a égale­ment été éjecté du canot.

Ils sont donc quatre à se retrou­ver à la mer, persua­dés que leur dernière heure est venue. Bien que pris pendant près d’une demi-heure dans une énorme lessi­veuse, et convain­cus de finir écra­sés sur les rochers sur la côte, ils respirent néan­moins entre les vagues. L’ins­tinct de survie. Et le temps d’ar­ri­ver au bord, à l’ap­proche des roches, les vagues mons­trueuses sont deve­nues simple­ment très grosses, comme si la mer avait décidé de donner leur chance aux quatre sauve­teurs tota­le­ment épui­sés qu’elle avait pous­sés jusque-là. Pour­tant, ce ne fut pas le cas pour Dimi­tri Moulic. Les pompiers, inter­ve­nus très vite, ne réus­si­ront pas à le rani­mer.

Un peu plus loin, la mer dépo­sait le canot retourné sur la roche, la coque quasi­ment intacte.

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Le lende­main du drame, les sauve­teurs se réunissent face à la plage du Tanchet autour de l’épave du « Patron Jack Moris­seau » – Photo : Méla­nie Bahuon | Neutral Grey

 

Le bateau

Le destin a voulu que le Jack Moris­seau vienne mourir là où il avait fait toute sa carrière. En effet, le nouveau canot tous temps des Sables d’Olonne, le SNS 002 Cano­tier Jacques Joly, deuxième d’une nouvelle série, est indis­po­nible du fait de problèmes tech­niques depuis janvier 2019. La station avait alors récu­péré le « canot de réserve » de la façade atlan­tique, ce bon vieux Jack Moris­seau, âgé de trente-trois ans. Il portait le nom d’un ancien sauve­teur des Sables d’Olonne, victime d’un naufrage en 1967 dans cette station qui a connu plus d’un drame. Certes, trente-trois ans, cela peut sembler vieux pour un canot de sauve­tage. Mais c’était un canot costaud. Comme tous les bateaux de la SNSM, il avait passé ses visites annuelles et avait son permis de navi­ga­tion en règle. Les pare-brises avant étaient conformes aux normes en vigueur. Seule­ment, la vague qui les a brisés était d’une hauteur et d’une force excep­tion­nelles, de celles qui arrivent parfois à casser les vitres proté­geant la passe­relle d’une frégate de la Marine natio­nale. Mais celles-ci sont bien plus hautes sur l’eau…

Le drame, c’est que l’étan­chéité de la passe­relle des canots tous temps est essen­tielle pour qu’ils puissent se remettre à l’en­droit en cas de chavi­rage. Elle assure « norma­le­ment » une flot­ta­bi­lité instable du bateau retour­né… qui l’oblige à « recha­vi­rer » dans le bon sens. Le bris des vitres de la passe­relle et les tonnes d’eau qui se sont engouf­frées à l’in­té­rieur l’au­ront rendue tota­le­ment impos­sible.

Très vite après l’ac­ci­dent, la coque a été déman­te­lée et reti­rée. « C’est moi qui l’ai demandé, explique Chris­tophe Monne­reau. Je ne suppor­tais pas qu’il devienne un objet de curio­sité morbide ».

 

L’équi­page

Quand trois des leurs dispa­raissent, quand Yann, Alain et Dimi­tri ne sont plus là, c’est toute la famille des sauve­teurs qui est meur­trie. En parti­cu­lier la famille proche : les membres de la station SNSM qui ont perdu trois amis. Dans les stations, on préfère les photos de groupe aux portraits. Le jour où celle-ci a été prise pour illus­trer le calen­drier 2020 de la station, les trois dispa­rus étaient là.

Trois des autres membres de l’équi­page de ce jour fatal étaient présents égale­ment. Chris­tophe, son fils Jérôme – qu’il a telle­ment eu peur de perdre –, et son collègue plon­geur David Bossard, ancien pompier volon­taire. Manquait seule­ment Emma­nuel Hubé.

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Une partie de l’équipe de la station des Sables d’Olonne, quelques semaines avant le drame. De gauche à droite : David BOSSARD, Olivier THIBAUD, Quen­tin RAYNARD, Jérôme MONNE­REAU, Dimi­tri MOULIC, Tony LAURENT, Luc FERRE, Chris­tophe MONNE­REAU, Thierry LE CLAIR, Mathieu BARRAN­GER, Chris­tine THOMAS, Charles DUPONT, François BERGER, Alain GUIBERT, Louis BUTAUD, Yann CHAGNOL­LEAU. Accrou­pis : Maxime LAURENT, Bernard THOMAS.

De nombreuses stations de la SNSM s’ouvrent à des béné­voles qui aiment la mer mais n’en font pas forcé­ment leur métier, les marins profes­sion­nels étant deve­nus moins nombreux. Rien de tel aux Sables d’Olonne, comme le montrent les acti­vi­tés profes­sion­nelles des sept embarqués ce jour-là. La station peut comp­ter sur un recru­te­ment plus clas­sique, et qui ne se tarit pas.

Pour assu­rer la dispo­ni­bi­lité d’un équi­page trois cent soixante-cinq jours par an, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, il faut plus d’une tren­taine de personnes, presque le double des sauve­teurs visibles sur cette photo. La dispa­ri­tion de deux jeunes retrai­tés de la pêche, dont le patron titu­laire, et d’un jeune mécano super dispo­nible et enthou­siaste, est un coup dur pour le collec­tif. Mais on est dans l’une de ces villes où la SNSM est une insti­tu­tion essen­tielle de la vie locale. D’an­ciens membres de la station sont déjà reve­nus pour assu­rer la relève. Parmi eux, Patrice Fauge­ron, patron pêcheur, a accepté de reprendre la respon­sa­bi­lité de patron titu­laire de la station. Ceux qui ont été trop secoués par l’ac­ci­dent peuvent bien sûr quit­ter l’équi­page tout en restant dans la station.

Quand nous sommes repas­sés aux Sables d’Olonne, un mois après le drame, il manquait un élément essen­tiel à la station pour retrou­ver son équi­libre dans l’ac­tion : un bateau. Qu’on leur prête un canot tous temps pour reprendre l’en­traî­ne­ment et les sorties ! C’est ce que deman­dait Chris­tophe Monne­reau, le président. « Nous sommes le seul canot tous temps entre Oléron et l’île d’Yeu », explique-t-il, inquiet pour les autres, ceux qu’il faudrait aller sauver.

 

L’adieu de la France

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Alain GUIBERT, Dimi­tri MOULIC et Yann CHAGNOL­LEAU.

Dès 9 h 30 ce jeudi 13 juin, un cortège infor­mel vêtu des polaires orange des Sauve­teurs en Mer, marche, déter­miné, en direc­tion du prieuré Saint-Nico­las des Sables d’Olonne, où le président de la Répu­blique a donné rendez-vous, à 11 h, pour rendre hommage à l’équi­page du canot tous temps SNS 061 Patron Jack Moris­seau. Des écharpes orange aussi, celles des repré­sen­tants du siège natio­nal de la SNSM, président en tête. Sur la pointe, à la sortie du port, sur l’em­pla­ce­ment de l’an­cien fort, une chapelle et le monu­ment aux dispa­rus en mer. Lieu symbo­lique. La céré­mo­nie aura lieu en plein air, tribune offi­cielle dos à la mer. Sécu­rité très présente, président de la Répu­blique oblige, mais bien­veillante à l’égard de ces autres gardiens de la sécu­rité des Français que sont les Sauve­teurs en Mer.

L’at­tente des offi­ciels est vécue sans impa­tience. Elle permet de se retrou­ver en famille, celle des Sauve­teurs en Mer, de se serrer la main. Ils sont plusieurs centaines qui viennent de partout en France : Atlan­tique, Manche, Médi­ter­ra­née. Les centres de forma­tion et d’in­ter­ven­tion (CFI) qui forment les jeunes nageurs sauve­teurs char­gés de surveiller les plages pendant la saison esti­vale sont égale­ment présents : Orléans, Paris, Mont­bé­liard… Le CFI des Sables d’Olonne est d’ailleurs extrê­me­ment présent. Il a tout fait pour éviter aux amis de la station d’avoir à s’oc­cu­per des ques­tions logis­tiques, en sus de leur peine. Les jeunes nageurs ont tenu à être présents avant d’al­ler prendre leur poste sur les plages.

Derrière toutes ces présences, une formi­dable soli­da­rité. Des stations se sont orga­ni­sées pour venir à plusieurs dans un auto­car. Des muni­ci­pa­li­tés ont mis des moyens de trans­port à leur dispo­si­tion. Des maires ont tenu à accom­pa­gner leurs sauve­teurs. Et tous tiennent à préci­ser que là-bas, chez eux, ceux qui ne sont pas aux Sables d’Olonne orga­nisent des céré­mo­nies, des minutes de silence, des rassem­ble­ments de canots. Même chose en outre-mer, d’où parviennent de multiples messages.

Les vedettes des stations envi­ron­nantes sont là aussi, bien sûr. Tout à l’heure, on comp­tera six bateaux aux super­struc­tures orange amar­rés à couple dans le port, comme pour se tenir chaud et se murmu­rer on ne sait quels souve­nirs du Jack Moris­seau – avec lequel ces navires ont parti­cipé à des sauve­tages – des fêtes aussi.

Le souve­nir d’autres drames (voir par ailleurs) donne une gravité parti­cu­lière à certaines présences : CFI de Mont­bé­liard (2018), station de l’Aber Wrac’h (1986), station d’Etel (1958). Quand les équi­pages de l’île d’Yeu et de Trévi­gnon-Concar­neau se rencontrent, ce sont des fêtes vécues en commun qui les unissent, mais aussi la mémoire des drames : c’est jusqu’à l’île de Rague­nez, juste à côté de Trévi­gnon, qu’avait dérivé dans la tempête glaciale le canot à rames de l’île de Sein en janvier 1917.

L’équipe du Pôle de soutien de la flotte de Saint-Malo, qui gère une impor­tante partie de l’en­tre­tien des canots et vedettes, n’est pas encore remise de son émotion. Elle avait quitté l’équi­page du Jack Moris­seau une demi-heure avant le drame.

De multiples liens parti­cu­liers s’en­tre­lacent. Certains ont parti­cipé à un stage commun au Pôle natio­nal de forma­tion de Saint-Nazaire. D’autres ont échangé des expé­riences sur leurs vedettes et canots du même modèle. Une partie de l’équi­page de Sète était venu aux Sables il y a quelques mois, par exemple, pour s’ini­tier au nouveau canot tous temps, du même type que le Cano­tier Jacques Joly qui allait lui être attri­bué.

Forcé­ment, quand un tel drame arrive, les sauve­teurs prennent un peu plus conscience des risques liés à leur acti­vité. Au Havre, le patron d’équi­page, psycho­logue de métier, a orga­nisé une réunion en station pour en parler. De jeunes nageurs sauve­teurs du CFI des Sables assurent qu’ils n’hé­si­te­ront pas à embarquer un jour, mais ils prennent un temps de réflexion avant de répondre. « La Grive », surnom d’un ancien sous-patron de l’île d’Yeu, pense que sa femme et ses enfants ont désor­mais conscience des risques qu’il a pris, et conclut : « c’est au moins une chose de bien que j’ai faite ».

Un thème est fréquent dans les conver­sa­tions : « il faut un événe­ment comme celui-ci pour qu’on prenne conscience de ce qu’on fait ». Et les ques­tions d’ar­gent reviennent, lanci­nantes. Il va falloir commen­cer à en mettre de côté pour un nouveau navire. « Si on pouvait consa­crer tout notre temps libre aux entraî­ne­ments plutôt qu’à des kermesses pour collec­ter de l’ar­gent ». Tout à l’heure, après la céré­mo­nie, on enten­dra deux voix criant : « on a besoin de sous, Monsieur le Président » ; et : « il faut qu’on arrête de faire la manche ».

Soudain, le silence se fait, sans que personne n’ait rien eu à dire : l’équi­page des Sables d’Olonne arrive, entouré des familles. Le président de la Répu­blique a déjà rencon­tré les proches des dispa­rus, il y a un moment, dans la plus rigou­reuse inti­mité. Il arrive avec Richard Ferrand, président de l’As­sem­blée natio­nale, élu du Finis­tère, qui a fait ovation­ner les Sauve­teurs en Mer par les dépu­tés le lundi, et François de Rugy, ministre de la Tran­si­tion écolo­gique et soli­daire, qui a la mer dans ses attri­bu­tions. Sont égale­ment présents le chef d’état-major de la Marine, l’ami­ral Chris­tophe Prazuck, et le secré­taire géné­ral de la Mer, Denis Robin.

Le premier à prendre la parole est Yannick Moreau, maire des Sables d’Olonne. Il insiste sur l’iden­tité mari­time de la ville. Ici, « la mer n’est pas seule­ment un paysage de vacances ». Les sablais étaient quinze mille, lundi, pour la marche blanche en l’hon­neur des sauve­teurs dispa­rus. Il parle de l’équi­page : « des marins au sang salé, frater­nels. Des hommes simples, pudiques. La mer c’est la vie, c’est la mort. Nos joies, nos peines. Les naufrages nous rassemblent, font remon­ter le besoin de collec­tif, de soli­da­rité, le besoin de commu­nier ».

Puis les familles ont souhaité que soit lu un poème dont le titre dit tout : « SNSM, quatre lettres que l’on aime ». La musique des équi­pages de la flotte inter­prète un extrait des Cent Suisses.

Le président de la Répu­blique décore de la Légion d’hon­neur les quatre survi­vants. « C’était le même courage, le même équi­page », venait de dire le maire. Il se dirige alors vers la tribune pour son allo­cu­tion, puis dépose la même déco­ra­tion sur les trois cercueils drapés de trico­lore, arri­vés en début de céré­mo­nie, portés par leurs cama­rades sauve­teurs.

Le ciel, gris tout à l’heure, a viré au bleu parsemé de nuages blancs, comme pour se faire pardon­ner la tempête du fatal vendredi 7 juin. Bien que la mer soit peu agitée, une vague arrive à hisser une gerbe d’écume derrière la tribune offi­cielle, comme pour un dernier adieu.

Pendant la minute de recueille­ment, les sirènes des canots présents devant la pointe expriment la peine et le respect de tous les présents. La musique joue tout douce­ment Amazing Grace, comme pour les accom­pa­gner. L’émo­tion est intense.

Puis ce furent les applau­dis­se­ments. Très longs applau­dis­se­ments pour les trois cercueils, les quatre survi­vants et les familles quit­tant les lieux. Applau­dis­se­ments de leurs cama­rades sauve­teurs repris par les anonymes présents aux balcons des immeubles, puis plus tard encore sur le passage des sauve­teurs quit­tant la céré­mo­nie.
Dans l’après-midi, un mini­bus aux couleurs des sauve­teurs passe devant une classe de primaire en sortie scolaire. « Merci les sauve­teurs », crient spon­ta­né­ment les enfants. Ici, la commu­nauté mari­time n’est pas un vain mot.

 

Poème lu lors de la céré­mo­nie d’hom­mage aux Sables d’Olonne

"SNSM

Quatre lettres que l’on aime

Sauve­teurs des mers

Ils sont volon­taires

 

Des gens béné­voles

Toujours présents et dispo­nibles

Leur bateau s’en­vole

Et va vers sa cible

 

Ces hommes et ces femmes

Ont tous dans leur âme

De la bravoure et du courage

Pour sauver des vies du naufrage

 

Qu’est-ce qui les anime autant

L’amour de la mer bien sûr

Mais surtout les coups durs

Que rencontrent les navi­gants

 

La passion et le dépas­se­ment de soi

Ne sont pas trai­tés avec émoi

Quand vous les obser­vez

Vous remarquez leur soli­da­rité

 

L’hu­mi­lité qu’ils dégagent

Est à la hauteur de leur rage

Quand ils fendent les vagues

Leur bateau est une dague

 

Ils inspirent le respect

Et quand certains les critiquent

C’est magique

Ils restent circons­pects

 

Affron­ter les éléments

Avec quelques fois la peur au ventre

N’a d’égal que leur dévoue­ment

Mais surtout il faut qu’ils rentrent

 

Marins de la SNSM

Sachez que vous êtes l’em­blème

Des nouveaux héros

Solides comme les coraux"

– John Goz, dona­teur.

 

Un hommage natio­nal et inter­na­tio­nal

En France et à l’étran­ger, ce drame a touché des milliers de personnes. Retour sur l’hom­mage de toute une commu­nauté.

Hommage des béné­voles de la SNSM

Unis par la même passion pour la mer, le même sens de l’en­ga­ge­ment et du secours à autrui, les huit mille béné­voles de la SNSM ont tenu, chacun à leur manière, à rendre hommage à leurs frères péris en mer. La plupart sont sortis en mer pour tirer des feux à main, faire réson­ner les cornes de brume et dépo­ser des gerbes de fleurs. Certains ont égale­ment écrit des mots et des poèmes. L’un d’entre eux a dédié une compo­si­tion musi­cale en l’hon­neur de Yann, Dimi­tri et Alain.

« Ces membres béné­voles de la SNSM sont morts en accom­plis­sant leur devoir. Ils rejoignent dans le respect que nous leur témoi­gnons le colo­nel Arnaud Beltrame, les premiers-maîtres Cédric de Pier­re­pont et Alain Berton­cello. Ils ont fait leurs ces mots de Lacor­daire : 'il n’y a partout sur la terre qu’une chose pour être heureux et pour être esti­mable, c’est d’ac­com­plir ses devoirs et partout il en coûte pour être heureux.' Et à n’en pas douter ces hommes étaient heureux. » – DONEC, illus­tra­teur du maga­zine Sauve­tage.

« Il y a des douleurs diffi­ciles surtout lorsque l’on perd un des nôtres… Que nous gardons en souve­nirs la plus belle des choses, le don de soi. Amitiés et courage. Et que vive encore long­temps la SNSM. » – Yaël MARC, ancienne béné­vole.

« […] Et toute la Famille orange est ébran­lée, car nous savons tout l’en­ga­ge­ment faisant abstrac­tion de soi que repré­sente toute sortie en mer.
À vous trois… À vous quatre qui aurez à remettre les bottes et les gants avec toute leur dignité et tout l’hon­neur que nous portons ce jour comme chaque jour de l’an­née en orange. De la part de nous tous en orange. »
 – Karine, prési­dente de la station de Menton.

« Une céré­mo­nie d’hom­mage s’est tenue hier à 17 heures à Nouméa. Nous avons tous conscience que les mots ont peu de poids quand un des nôtres a été si dure­ment touché par l’ad­ver­sité. Main­te­nant, prenons un temps de silence, de recueille­ment pour les trois membres de notre famille qui en tentant de sauver une vie ont offert la leur. Les stations SNSM de Nouvelle-Calé­do­nie sont à vos côtés en ces moments si diffi­ciles, où nous devons tous rassem­bler des forces et du courage pour surmon­ter notre chagrin. » – Yann Bouvet, délé­gué SNSM pour la Nouvelle-Calé­do­nie.

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Hommage aux sauve­teurs des Sables d’Olonne à Menton – Photo : Andrea Gottardo.

 

Hommages de sauve­teurs étran­gers

De la Nouvelle-Zélande aux États-Unis, en passant par le Canada, l’Al­le­magne, l’An­gle­terre, les Pays-Bas ou encore le Dane­mark, la tradi­tion­nelle soli­da­rité des gens de mer s’est illus­trée.

« De la part de tout le person­nel du Centre de coor­di­na­tion du sauve­tage à Tren­ton, au Canada, nous vous adres­sons nos plus sincères condo­léances pour la perte des membres de l’équi­page du bateau de sauve­tage qui ont péri aujour­d’hui en tentant de porter secours à un confrère marin. C’est un jour triste pour le monde du sauve­tage. » – Cana­dian Coast Guard, Sauve­tage en mer, Canada (traduit de l’an­glais).

« Il s’agit, sans aucun doute, de la chose la plus terrible qui puisse se produire, que des personnes coura­geuses, désin­té­res­sées et admi­rables sortent en pleine tempête pour secou­rir un marin, pour ne jamais reve­nir. Je ne peux imagi­ner combien la commu­nauté des Sables d’Olonne a pu être touchée par cette tragé­die et je leur adresse, ainsi qu’à leurs familles et à toute la SNSM, toute ma sympa­thie pendant cette période doulou­reuse. » – Paul Bois­sier, sauve­tage en mer, Royaume-Uni (RNLI) (traduit de l’an­glais).

 

Hommages du monde mari­time

Émues par ce drame, des person­na­li­tés du monde mari­time ont fait parve­nir à la SNSM leurs témoi­gnages de soutien et d’ami­tié, qu’ils soient sur terre ou sur les mers loin­taines.

« Nous avons besoin des Sauve­teurs en Mer… Ils ont aussi besoin de nous… peut-être encore plus ces jours-ci. » – François Gabart, skip­per.

« Au cœur de la tempête, ils sont partis pour accom­plir ce pour quoi ils étaient béné­voles : secou­rir autrui. Je salue leur courage et leur abné­ga­tion, et rends hommage à leur enga­ge­ment envers les autres. » – Capi­taine de vais­seau Marc-Antoine de Saint Germain, comman­dant du porte-avions Charles de Gaulle.

 

Hommages de dona­teurs

Toute l’an­née, des parti­cu­liers soutiennent l’ac­ti­vité de la SNSM par des dons. En cette période de drame, ils partagent leurs peines.

« Je soutiens toujours (finan­ciè­re­ment) le béné­vo­lat de ces hommes qui sont toujours 'sur le pont’ pour sortir d’autres d’un mauvais pas, car je passe avec ma famille toutes mes vacances sur le bord de l’At­lan­tique. Je partage votre grande peine à tous, et aussi celle des familles concer­nées. » – M.R., dona­trice.

« Je pense bien à tous ces hommes et femmes qui sont prêts à tout donner, leur confort, leur dispo­ni­bi­lité, leurs moments de liberté, leur immense compé­tence, leurs hautes quali­tés morales de discer­ne­ment, de courage, d’ab­né­ga­tion… et hélas, jusqu’à leur vie même. Je pense à leurs familles, leurs parents, leurs amis qui acceptent cette incer­ti­tude. À tous je leur dis que je partage leur peine. À tous ceux qui sont prêts à tant donner pour arra­cher aux dangers de la mer ceux qui s’y risquent pour leur travail ou pour leur plai­sir, je dis que je ne pour­rai jamais les remer­cier… tout en espé­rant ne jamais avoir besoin d’eux. » – M.H., dona­teur.

 

Hommages de parte­naires

Parte­naires privés, mécènes, et struc­tures de sauve­tage amies ont démon­tré leur amitié et leur soli­da­rité envers la SNSM.

« Toutes nos pensées vous accom­pagnent et vont vers les victimes et leurs proches dans ce moment doulou­reux. Dites-nous si on peut faire quelque chose. » – Anne-Valé­rie Troy, Total.

« Soyez assu­rés que nous nous effor­ce­rons de porter encore plus haut et plus fort le message auprès des navi­ga­teurs de plai­sance et de tous ceux qui pratiquent la mer d’une manière ou d’une autre de sorte qu’ils fassent preuve, à leur tour et à leur manière, de soli­da­rité envers les sauve­teurs qui veillent sans relâche pour se porter à leur secours à la première alerte. » – Philippe Héral, Yacht Club de France.

« J’ai vécu cette tragé­die comme un drame person­nel, parce que 'mes frères d’ar­mes’ sauve­teurs sont concer­nés. » – Jean-Luc Manser, capi­taine, Pompiers Alsace Soli­da­rité.

« L’en­ga­ge­ment des béné­voles de la SNSM force le respect. Malgré ce drame, je sais que vos équipes conti­nue­ront de prendre la mer pour porter secours aux personnes en détresse comme elles le font depuis 1967. » – François Richez, Protec­tion civile.

 

Hommage de parti­cu­liers

Des hommes et des femmes, de toute la France, qui parfois ne connais­saient pas la SNSM, ont retrans­crit leur soutien et leur sympa­thie aux Sauve­teurs en Mer.

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Aux Sables d’Olonne, Michel Jobard, spécia­liste du beach-art, a réalisé une œuvre éphé­mère en hommage à « ces hommes excep­tion­nels » – Photo : Laurent Foreau.

« En ce 7 juin, je suis arri­vée à la salle de la piscine, tout en regar­dant la tempête, bien à l’abri. J’ai vu le bateau de la SNSM au loin dans cette mer déchaî­née, ballotté comme un bouchon. Puis je l’ai perdu de vue… Puis sont venus les deux autres héli­co­ptères, je me suis dit 'c’est grave…' Je n’ai pas imaginé une minute que vous, les sauve­teurs, étiez les victimes. Pour moi, c’était impen­sable. Quel choc, quelle tris­tesse quand j’ai su que votre vedette avait chaviré faisant trois morts. Je suis boule­ver­sée par ce drame et par son injus­tice. » – M.D., sablaise.

« Je vous sais forts et dévoués, vous allez surmon­ter et sauver encore tant de personnes en diffi­culté, mais je sais aussi jusqu’au fond de vos cœurs, qu’une bles­sure restera à jamais. La vieille dame que je suis a tant d’ad­mi­ra­tion pour vous. » – Une vieille dame.

« Nous sommes tous fiers de nos sauve­teurs dévoués et coura­geux. Ils sauvent tant de vies que nous leur devons le plus grand respect. Soyez forts, la commu­nauté des marins de tous bords est avec vous… » – F.T., marin sablais.

« Jusqu’à présent peut-être je ne me rendais pas assez compte de votre courage et il faut malheu­reu­se­ment des drames comme celui-ci pour que l’on se rende compte de votre dévoue­ment. » – A.D., normande.

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Touché par les événe­ments, Erwan Le Gall, ensei­gnant en cinéma et cinéaste breton, a exprimé en dessin son hommage aux sauve­teurs et à l’uni­vers marin.

 

"Quand les autres marins

Restent au port prudem­ment

Il y en a certains

Qui se moquent du temps.

Lorsque leur est parvenu

Une demande de secours

Qu’ont-ils répondu ?

Nous sommes là toujours.

Ce n’est pas leur métier

Juste une voca­tion

Pour tous ces volon­taires, sauver

Est une tradi­tion.

Malgré la mer démon­tée

Malgré un vent très fort

Ils ont dit : « Faut y aller »

Ils sont partis encore.

Tout comme derniè­re­ment

Lorsqu’ils sont sortis

Faute à un incons­cient

Trois l’ont payé de leurs vies.

C’est une catas­trophe, un véri­table drame

Cette fois-ci l’eau salée a bien le goût des larmes."

– Philippe Dela­rocque.

 

Simple dona­teur, simple navi­ga­teur,

Nous leur devons les honneurs.

 

Par gros temps, par grand vent, ils sont là, risquant de passer de vie à trépas.

Pour moi, pour nous tous. Sans distinc­tion aucune, ils sont là.

Parce que sauver une vie est dans leurs gènes,

Ils rendent fière la race humaine.

 

Simple dona­teur, simple navi­ga­teur,

Nous leur devons les honneurs.

 

L’orange est leur couleur. Nous les portons dans nos cœurs.

L’ab­né­ga­tion et l’al­truisme sont leurs moteurs.

Notre recon­nais­sance est leur carbu­rant.

Pour nous, sans peur, ils bravent les éléments.

 

Simple dona­teur, simple navi­ga­teur,

Nous leur devons les honneurs.

 

Femmes et hommes de tous âges, ils ne sont que courage.

Sachons les soute­nir, sachons les remer­cier,

Eux dont la raison d’être est de sauver.

'SNSM’ rime avec 'aime’,

Ils repré­sentent les belles valeurs humaines.

 

Simple dona­teur, ou grand navi­ga­teur,

Nous leur devons les honneurs."

– Alain Coudert, béné­vole.

 

Hommages de repré­sen­tants poli­tiques

De nombreux repré­sen­tants poli­tiques, aux niveaux local, régio­nal et natio­nal, ont rendu hommage aux Sauve­teurs en Mer.

« N’ou­blions pas le sacri­fice de ces héros anonymes qui donnent leur vie pour secou­rir autrui. Une pensée pour eux et leurs proches. » – Didier Mandelli, séna­teur de Vendée.

« Honoré et ému d’avoir rendu ce matin hommage aux sauve­teurs de la SNSM qui ont consenti au sacri­fice ultime pour tenter de sauver une vie. Les Sauve­teurs en Mer n’écoutent que leur courage et leur sens du devoir quand ils prennent la mer. Des marins. Des héros. » – François de Rugy, ancien ministre de la Tran­si­tion écolo­gique et soli­daire.

« La France est rede­vable à tous ceux qui, quoti­dien­ne­ment, bravent le danger pour aider les autres. » – Jacque­line Gourault, ministre des Terri­toires et des Collec­ti­vi­tés terri­to­riales.

 

D’après un dossier rédigé par Jean-Claude Hazera et Enora Khol­khal, paru dans le maga­zine Sauve­tage n°149.