La SNSM à la recherche d'un kite-surfeur disparu

Le 3 juillet 2020, d’im­por­tants moyens de secours ont été déployés à la Tranche-sur-Mer pour tenter de retrou­ver un kite-surfeur porté disparu. Impos­sible à loca­li­ser dans la nuit, l’homme a fina­le­ment réussi à rejoindre la plage après 7 heures dans une eau à 17°C…

""
À bord de la vedette "SNS 144 IMA ANTIOCHE", les sauveteurs quadrillent la zone © Sébastien Richard

Le 3 juillet 2020, vers 16 heures, Chris­tian, la soixan­taine spor­tive, décide de profi­ter du vent pour faire du kite-surf à La Tranche-sur-Mer. Ce vacan­cier n’est pas novice en la matière et maîtrise le manie­ment de son engin. Deux bonnes heures plus tard, un boudin de son aile se perce et elle devient inuti­li­sable. Le vent a molli, il est seul sur le plan d’eau, à près d’un kilo­mètre de la côte, avec un courant qui le pousse vers le large.

À 21 heures, son épouse, inquiète de ne pas le voir rentrer, alerte les secours. Le Centre Régio­nal Opéra­tion­nel de Surveillance et de Sauve­tage (CROSS) Étel diffuse immé­dia­te­ment un mayday relay et engage un impor­tant dispo­si­tif de recherche : les héli­co­ptères Dragon 17 de la Sécu­rité civile et Raffut Sar de l’Ar­mée de l’air, les moyens nautiques de la station SNSM de La Rochelle-Pallice et un bateau léger de sauve­tage des pompiers.

Jean-Louis Bras­seur, patron de la vedette SNSM, Grégoire Pascaud, patron du semi-rigide, et leurs équi­pages scrutent en perma­nence les flots sombres dans l’es­poir d’aper­ce­voir le kite-surfeur.

On sait qu’une vie est en jeu alors on cherche, pendant des heures, zone après zone.

explique Jean-Louis Bras­seur.

Mais dans la nuit, autant cher­cher un piquant d’our­sin dans un herbier de posi­do­nies !

Un sauveteur en opération scrute son écran de navigation
À bord de la vedette, les sauve­teurs quadrillent la zone de recherche trans­mise par le CROSS et visible sur le logi­ciel de navi­ga­tion ci-dessus. ©SNSM

Toujours accro­ché à sa voile, main­tenu à flot par son gilet, Chris­tian aperçoit un hélico qui part dans la mauvaise direc­tion et, au loin, le gyro­phare de la vedette SNSM. Il nage pour ne pas se refroi­dir. Sa combi­nai­son en néoprène et son casque le protègent de l’hy­po­ther­mie mais il n’a aucun moyen de signa­ler sa présence, faute d’équi­pe­ment lumi­neux. La nuit est tombée, il pense à l’inquié­tude de sa femme. Rassem­blant son éner­gie, il largue son maté­riel et nage vers le phare. À 1 heure du matin, épuisé, il atteint la plage.

Un retour mira­cu­leux, après 7 heures passées dans l’eau

Je ne tenais pas sur mes jambes, je suis resté 20 bonnes minutes sur le sable avant d’ar­ri­ver à me lever pour marcher jusqu’au parking.

Il prend sa voiture et arrive à son domi­cile à 2 heures du matin. Son épouse informe le CROSS de ce retour mira­cu­leux après un séjour de 7 heures dans l’eau. Les pompiers préve­nus se présentent au domi­cile de Chris­tian, sa tempé­ra­ture interne ayant dange­reu­se­ment chuté, il sera hospi­ta­lisé en obser­va­tion plusieurs heures.

Peu après 2 heures, le dispo­si­tif de recherche est donc levé. Soula­gés de savoir l’homme en vie, les Sauve­teurs en Mer de La Rochelle peuvent rega­gner le port après des heures de tension et de veille atten­tive. À 2 h 30, les SNS 144 et 741 sont à quai.

Conscient d’être un mira­culé, Chris­tian recon­naît l’er­reur de n’avoir pas pris le dispo­si­tif lumi­neux obli­ga­toire qui lui aurait permis de se signa­ler aux secours. Mais ce genre de mésa­ven­ture ne se repro­duira pas puisqu’il a acheté le brace­let étanche DIAL de la SNSM qui permet de déclen­cher les secours et d’être loca­lisé rapi­de­ment.

Depuis son bain forcé de 7 heures, Chris­tian a beau­coup discuté avec des surfeurs et kite-surfeurs qui fréquentent le spot de la Tranche-sur-Mer.

Beau­coup ont connu des galères car le courant est fort dans ce secteur.

D’où l’im­por­tance d’être bien équipé !

Nos sauve­teurs sont entraî­nés et équi­pés pour effec­tuer ce type de sauve­tage. Grâce à votre soutien, vous les aidez à être présents la prochaine fois !

Article de Marjo­rie Biran, paru dans le Maga­zine Sauve­tage n°153 (3ème trimestre 2020).

 


DIAL, le dispo­si­tif indi­vi­duel d’alerte et de loca­li­sa­tion

""
Brace­let DIAL SNSM © DR

Dans ces situa­tions, le brace­let de sauve­tage DIAL de la SNSM aurait été d’une grande utilité, évitant les temps de recherche des secours, ainsi que les risques d’hy­po­ther­mie et de noyade. Dans ce brace­let en sili­cone se trouve une balise étanche, qui contient un système de posi­tion­ne­ment GPS et une carte SIM multio­pé­ra­teurs, rechar­geable sans abon­ne­ment, permet­tant de commu­niquer en perma­nence sa posi­tion à un proche et de l’aler­ter en cas de diffi­cul­tés, par simple pres­sion. L’alerte et la posi­tion peuvent être
relayées faci­le­ment vers le CROSS, au 196 – le numéro est préen­re­gis­tré dans l’ap­pli­ca­tion – ou au 112 depuis la zone terrestre. DIAL et ses acces­soires sont en vente sur la boutique de la SNSM au prix de 149 euros. Egale­ment en vente sur le site de Decath­lon.

 


Équi­pages enga­gés

Vedette SNS 144 IMA Antioche

Patron : Jean-Louis Bras­seur

Patron suppléant : Alain Coulon­geat

Méca­ni­cien : Patrick Auger

Équi­piers : Jean-Luc Gouin, Philippe Hury et Alexandre Mas

Équi­pier stagiaire : Louis Vala­die Poiroux

Semi-rigide SNS 741 Marie-Anne

Patron : Grégoire Pascaud

Équi­piers : Olivier Blanc, Nico­las Buhot-Launay et Laurent Schwenk