Les conseils des sauveteurs en mer pour éviter et soigner les piqûres d'oursin

Au bord de l’eau ou sur les plages, les oursins parfois cachés dans les rochers opposent leurs nombreuses épines à celles et ceux qui par mégarde leur marchent dessus. Si cela vous arrive, voici les premiers gestes à faire.

Oursin tenu dans la main d'un humain
Oursin © Portuguese Gravity Unsplash

Comment recon­naître une piqûre d’our­sin ? 

Poser le pied sur un oursin revient à marcher sur un tas d’ai­guilles héris­sées… La douleur est vive et brève, et peut être suivie par une rougeur, un gonfle­ment voire un engour­dis­se­ment. Très cassantes, les épines des oursins laissent de nombreux frag­ments sous la peau. Si vous voyez des rési­dus d’épines plan­tés sous votre peau, vous avez donc très proba­ble­ment eu affaire à cet animal.  

Comment la soula­ger et la soigner ?

Si les oursins présents en France ne sont pas veni­meux, ils contiennent dans leur corps de nombreuses bacté­ries qui peuvent provoquer des risques de surin­fec­tion.  

Le premier réflexe est de préve­nir les sauve­teurs au poste de secours. Ceux-ci pour­ront vous appor­ter les premiers soins. Si vous vous trou­vez sur une plage non-surveillée, voici les premiers gestes à réali­ser :  

  • Commen­cez par nettoyer la plaie, avec de l’eau savon­neuse si possible ou à l’eau douce. Évitez l’eau de mer : celle-ci contient parfois des bacté­ries pouvant provoquer des infec­tions.  
  • Désin­fec­tez la plaie dès que vous pouvez, à l’aide de béta­dine par exemple. Le risque de surin­fec­tion étant presque systé­ma­tique, cette étape est cruciale. Lais­sez ensuite sécher à l’air libre. Ne remet­tez pas de chaus­sette ni de panse­ment. La plaie risque­rait de macé­rer et l’in­fec­tion de se déve­lop­per. 
  • Enle­vez les épines à l’aide d’une pince à épiler. Celles-ci étant très fragiles et cassantes, cette étape doit être réali­sée avec un maxi­mum de précau­tions. Assu­rez-vous d’avoir ferme­ment saisi le frag­ment avant de l’ex­traire, en tirant dans l’axe. Vous pouvez ramol­lir la peau dans un bain chaud aupa­ra­vant pour faci­li­ter leur extrac­tion.  
    • Cette étape est déli­cate mais égale­ment doulou­reuse. N’hé­si­tez pas à vous rendre auprès d’un profes­sion­nel de santé si vous n’êtes pas équipé.e (pince à épiler, désin­fec­tant) ou si vous rencon­trez des diffi­cul­tés pour les reti­rer.  
    • Certains petits frag­ments peuvent rester sous peau, sans que cela ne soit très grave.  L’im­por­tant reste de stop­per l’in­fec­tion et de soula­ger la douleur. Ces restes s’éli­minent natu­rel­le­ment lors du renou­vel­le­ment de la peau. 
  • Surveillez ensuite la bles­sure. La prio­rité est de lutter contre la surin­fec­tion. Si la plaie reste rouge ou viola­cée, doulou­reuse ou gonflée, rendez-vous rapi­de­ment chez un méde­cin. 

Les choses à ne pas faire sur une piqûre d’our­sin 

  • Ne faites pas de garrot.  
  • Uriner sur la piqûre ne sert à rien et engendre un risque d’in­fec­tion. 
    • Ne grat­tez pas la plaie avec vos doigts, une pierre ou du sable : vous risque­riez de briser les épines restées dans la peau en frag­ments encore plus petits et plus déli­cats à enle­ver  

Comment éviter les piqûres d’our­sin ? 

Le premier conseil reste de bien regar­der lorsque l’on marche sur les plages ou dans les eaux à faible profon­deur, notam­ment lorsqu’elles sont parse­mées de rochers. Le mieux étant bien entendu de porter des sandales ou des chaus­sures de plage en néoprène.  

Si vous plon­gez pour les pêcher, dans les zones et périodes auto­ri­sées, pensez bien à vous équi­per d’une four­chette pour les décol­ler des rochers et de gants de plon­gée pour les récu­pé­rer ! 

Les oursins en France 

Son nom scien­ti­fique, échi­no­derme, est dérivé du grec et signi­fie “peau héris­sée de pointes”… Ce coquillage globu­leux régale les gastro­nomes pour sa saveur noisette et iodée. Égale­ment baptisé “héris­son de mer” ou “châtaigne de mer”, on le trouve sur toutes les côtes françaises.  

En Médi­ter­ra­née, il est de couleur noire ou violette. Atten­tion, seuls ces derniers sont comes­tibles. Sur les côtes atlan­tique et de la Manche, on trouve égale­ment des oursins verts. Plus grands que les violets, ceux-ci sont les recher­chés pour leurs quali­tés gusta­tives.