Marie Lebouteiller, Sauveteuse en Mer à Paris

Entrée à la SNSM en 2011, Marie Lebou­teiller est depuis 2014 membre béné­vole du centre de forma­tion SNSM de Paris – Île-de-France, implanté sur la base nautique de Sèvres.

Lever 5 heures, départ 5 h 30, arri­vée sur la base nautique de Sèvres 6 heures. À l’heure où les Pari­siens font encore de beaux rêves et profitent de leur mati­née domi­ni­cale, Marie est déjà sur le pont, prépa­rant son IRB (bateau pneu­ma­tique de sauve­tage) pour accom­pa­gner l’une des plus grandes mani­fes­ta­tions d’avi­ron pari­siennes, La Traver­sée. Mille rameurs, deux cents embar­ca­tions remon­tant la Seine jusqu’à l’île Saint-Louis.

Force est de recon­naître que la Seine, elle connaît. Et plutôt bien. Le dimanche 3 décembre, au cœur de l’hi­ver, elle sera une nouvelle fois sur ses eaux pour assu­rer la sécu­rité de la course de paddle orga­ni­sée par le Nautic de Paris. Elle était déjà présente en 2015 et en 2016, et ne manque­rait pour rien au monde cette épreuve rassem­blant chaque année des milliers de parti­ci­pants.

Pour moi, c’est un privi­lège, un spec­tacle incroyable. C’est vrai qu’il faudra que je me lève très tôt. Mais ce n’est pas vrai­ment un problème.

Point de longs discours pour affir­mer qu’à 25 ans, Marie Lebou­teiller a la pêche. Et un enthou­siasme commu­ni­ca­tif doublé d’un sourire XXL qui ne doit pas cacher son sens de la rigueur et de l’or­ga­ni­sa­tion. En fait, pour cette jeune fille origi­naire de Gran­ville, la mer s’est impo­sée natu­rel­le­ment ; d’au­tant que tous ses étés, elle les passait sur la plage de Jullou­ville. C’est là qu’elle fait ses premiers pas à la voile, dès l’âge de 12 ans, en cata­ma­ran, un New Cat 12 offert par ses parents.

Surveillance d'une manifestation sur la Seine par les Sauveteurs en Mer
Surveillance d’une mani­fes­ta­tion sur la Seine par les Sauve­teurs en Mer

C’est toujours sur cette même plage qu’elle découvre le travail de la SNSM. « J’avoue que les sauve­teurs me faisaient rêver. En entrant à la SNSM, je m’ima­gi­nais bien y travailler l’été, une bonne façon d’ai­der mes parents à finan­cer mes études. » Des rêves à la réalité, il n’y a qu’un pas que Marie fran­chit en septembre 2010 en parti­ci­pant à une réunion d’in­for­ma­tion orga­ni­sée par le centre de forma­tion et d’in­ter­ven­tion (CFI) de la Manche, situé à Saint-Martin-de-Bréhal. L’ef­fet est immé­diat. Marie passe son PSE 1 et son PSE 2 (premier secours en équipe de niveaux 1 et 2), son permis bateau, son Certi­fi­cat Restreint de Radio­té­lé­pho­niste (CRR), puis – récom­pense suprême – son Brevet Natio­nal de Sécu­rité et de Sauve­tage Aqua­tique (BNSSA).

Sans doute est-il bon de préci­ser que la petite Normande est comme un pois­son dans l’eau. Car si l’été elle navigue en mer, l’hi­ver elle nage en eau douce dans la piscine de Gran­ville. Mieux, elle pratique la nata­tion en compé­ti­tion, affi­chant un net penchant pour le 200 mètres crawl. C’est durant l’été 2011 qu’elle fait ses premières armes sur la plage de Jullou­ville. En 2012, elle occupe les fonc­tions d’adjoint au chef de poste avant de se voir attri­buer en 2013 le rôle de chef de poste, où son sens de l’or­ga­ni­sa­tion lui permet de gérer sans diffi­culté son équipe de dix sauve­teurs.

Je n’en ai gardé que de bons souve­nirs, se souvient-elle. On formait une petite famille. Mais je n’ai pas oublié ce 14 juillet où j’ai été confron­tée à un arrêt cardiaque sur une personne âgée. Il faisait grand beau temps. J’ai mis quatre jours à m’en remettre.

En fait, aider les autres, Marie Lebou­teiller le cultive au quoti­dien. Elle en a même fait son métier, ergo­thé­ra­peute, qu’elle exerce dans le cadre de l’As­sis­tance publique des hôpi­taux de Paris. Il est vrai qu’après son bac, elle était partie pour faire des études de méde­cine. Elles s’ar­rê­te­ront à la fin de la première année, ultime étape avant de prépa­rer le diplôme d’er­go­thé­ra­pie durant trois ans à Créteil.

Adieu la Norman­die. Bonjour Paris, où elle rejoint les rangs du centre de forma­tion et d’in­ter­ven­tion SNSM de la capi­tale en 2014, répon­dant toujours présente pour parti­ci­per aux dispo­si­tifs de premier secours lors de mani­fes­ta­tions spor­tives ou cultu­relles. Bien évidem­ment, forme oblige, elle conti­nue de pratiquer la nata­tion après le boulot. Deux fois par semaine à la piscine du 12ème arron­dis­se­ment. La plus proche de son domi­cile.

Une partie des bénévoles du centre de formation SNSM de Paris
Une partie des béné­voles du centre de forma­tion SNSM de Paris

Et les loisirs, dans tout ça ? Marie avoue un faible pour les concerts elec­tros. Avec modé­ra­tion, cepen­dant. Ques­tion de budget. En revanche, c’est sans modé­ra­tion qu’elle met son temps libre au service des autres. Chapeau Marie !

D’après un portrait rédigé par Bernard Rubin­stein, paru dans le maga­zine « Sauve­tage » n°142