Présentation du programme Nouvelle Flotte

Une conduite de programme inno­vante, une gamme de navires stan­dar­di­sés couvrant les missions de sauve­tage, un saut quali­ta­tif par rapport aux navires actuels et un contrat global avec un maitre d’œuvre unique.

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Le programme et ses acteurs

Le programme « Nouvelle Flotte » de sauve­tage de la SNSM fran­chit une étape impor­tante avec la signa­ture, le 17 octobre, du contrat de concep­tion et de réali­sa­tion de la gamme de navires avec le maître d’œuvre unique retenu, la Société Chan­tier Naval Couach. C’est l’oc­ca­sion pour la SNSM, maître d’ou­vrage de ce programme, de présen­ter la nouvelle gamme de navires qui va venir renou­ve­ler les capa­ci­tés de sauve­tage mises en œuvre par l’as­so­cia­tion sur les côtes métro­po­li­taines et celles d’ou­tre­mer.
Le programme porte sur le besoin de renou­ve­ler près de 140 bateaux de la flotte SNSM sur une période de 10 ans pour un montant avoi­si­nant les 100 millions d’eu­ros.

Le contrat porte sur une première tranche ferme de l’ordre de 25 millions d’eu­ros pour la four­ni­ture de 35 bateaux sur cinq ans, puis sur une seconde tranche option­nelle du même montant, pour le même nombre de navires et égale­ment sur cinq ans.
Dans la mesure où les finances de la SNSM le permet­traient, le contrat prévoit la mise à dispo­si­tion de la SNSM d’une capa­cité indus­trielle de produc­tion lui permet­tant de satis­faire l’en­semble de ses besoins de renou­vel­le­ment, à savoir 140 bateaux sur 10 ans.

La SNSM assure la maîtrise d’ou­vrage du programme. La Société Chan­tier Naval Couach assure la maîtrise d’œuvre de concep­tion et de réali­sa­tion de la gamme de navires et les pres­ta­tions asso­ciées. Les prin­ci­paux inter­ve­nants coopé­rants sont le cabi­net d’ar­chi­tec­ture navale Barreau-Neuman, la société Z-Nautic et sa marque AKA pour les navires semi-rigides et Numeca, bureau d’étude CFD (simu­la­tion numé­rique méca­nique des fluides).

Nouvelle flotte de la SNSM – NSH2

 

Les inno­va­tions dans la conduite du programme

La conduite du programme « Nouvelle Flotte » a fait l’objet d’un ensemble d’in­no­va­tions – mana­gé­riales et tech­niques – tant en ce qui concerne l’ex­pres­sion des besoins, la concep­tion géné­rale des navires que leurs utili­sa­tions.

Un nouveau concept de mana­ge­ment en équipe de programme inté­grée

La démarche mise en œuvre à toutes les étapes du programme Nouvelle Flotte de Sauve­tage s’est voulue trans­ver­sale et parti­ci­pa­tive. Dans ce but et dès le début des travaux, fin 2014, un groupe de travail pluri­dis­ci­pli­naire (GT5) a été mis en place asso­ciant de nombreux sauve­teurs issus des stations de sauve­tage et des centres de forma­tion et d’in­ter­ven­tion (CFI), des parti­ci­pants des services et des direc­tions de la SNSM (forma­tion, tech­nique, achat, inspec­tion géné­rale) mais aussi d’ac­teurs insti­tu­tion­nels du sauve­tage comme la Direc­tion des Affaires Mari­times.

Ce groupe a été la cheville ouvrière des réflexions menées sur l’op­ti­mi­sa­tion et l’ho­mo­gé­néi­sa­tion de la Flotte de sauve­tage de la SNSM à travers une revue de ses missions, une analyse fine des inter­ven­tions réali­sées et de l’évo­lu­tion de l’ac­ci­den­to­lo­gie selon les zones géogra­phiques, ainsi qu’une revue du dispo­si­tif global. En utili­sant les outils de l’ana­lyse fonc­tion­nelle et de l’ana­lyse de la valeur, ces travaux ont permis de mettre au point un Programme Fonc­tion­nel pour la Nouvelle Flotte, basé sur une gamme simpli­fiée et cohé­rente de navires, et expli­ci­tant les exigences asso­ciées à chacun des modèles réfé­rents, tant hautu­riers que côtiers.

Au bilan de la démarche, l’en­semble des stations ont été solli­ci­tées dans le cadre d’une enquête de type « satis­fac­tion utili­sa­teurs », desti­née à iden­ti­fier les points d’amé­lio­ra­tion des navires actuels en lien avec le retour d’ex­pé­rience (RETEX).

Plus de 20 stations et CFI ont parti­cipé, direc­te­ment et acti­ve­ment, aux travaux conduits par le GT5 et ses groupes d’ap­pro­fon­dis­se­ment sur certaines théma­tiques dont « Facteurs humains », « Archi­tec­ture élec­trique-élec­tro­nique des navires », « Soutien tech­nique et logis­tique ». Les repré­sen­tants de 6 stations (Goury, L’Aber Wrac’h, La Turballe, Lège Cap-Ferret, Le Lavan­dou, Les Saintes) ont été et sont membres perma­nents du GT5 lors des travaux conduits.

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Réunion de travail du GT5


Ce même groupe trans­ver­sal consti­tuera le noyau dur de l’équipe de programme inté­grée, mobi­li­sée lors de la réali­sa­tion, avec le maître d’œuvre d’en­semble, des phases de concep­tion détaillée et de produc­tion des navires de la Nouvelle Flotte.


Sécu­rité des sauve­teurs et des personnes secou­rues

La Nouvelle Flotte est conçue dans le souci perma­nent de garan­tir la sécu­rité des sauve­teurs en mer et celle des personnes secou­rues, tout en assu­rant le respect des obli­ga­tions règle­men­taires et de leurs évolu­tions, ainsi que la prise en compte des retours d’ex­pé­riences sur la flotte actuelle.

La sécu­rité des sauve­teurs et des personnes secou­rues recouvre un grand nombre d’as­pects, dont :

  • Tenue à la mer du navire dans de fortes condi­tions de mer et vent, protec­tion et manœu­vra­bi­lité en approche de cailloux ou dans des endroits resser­rés,
  • Effi­cience des dispo­si­tifs de sauve­tage pour les diffé­rentes missions, et notam­ment lors de récu­pé­ra­tion de naufra­gés, de remorquage, d’hé­li­treuillage, de trans­fert de maté­riels sur le navire secouru, de manœuvre portuaire à couple,
  • Gestion des flux de circu­la­tion sur le pont, protec­tion contre la chute à la mer, dispo­ni­bi­lité des équi­pe­ments de sécu­rité indi­vi­duelle et collec­tive,
  • Sureté de fonc­tion­ne­ment des instal­la­tions, dispo­ni­bi­lité des équi­pe­ments critiques (dont propul­sion, navi­ga­tion, commu­ni­ca­tions), gestion des situa­tions dégra­dées et main­tien de capa­ci­tés en cas d’ava­ries.

Un renfor­ce­ment Qualité par rapport aux navires d’an­cienne géné­ra­tion

En complé­ment de leur respect des règle­men­ta­tions liées à leur sécu­rité, les navires seront conçus, construits, livrés avec plans de forma­tion et de main­te­nance défi­nis, et surveillés confor­mé­ment aux règles et stan­dards, inter­na­tio­na­le­ment recon­nus, d’une société de clas­si­fi­ca­tion agréée et recon­nue par le Minis­tère français chargé de la Marine Marchande, le Bureau VERI­TAS.

La volonté de la SNSM a été de contrac­tua­li­ser avec un chan­tier indus­triel, appliquant des procé­dures qualité rigou­reuses et trans­pa­rentes, répon­dant à ses exigences en matière de maîtrise qualité, coûts et délais, mais aussi d’as­su­rance qualité four­nis­seurs, de docu­men­ta­tions, de gestion de confi­gu­ra­tion des navires, de suivi des risques d’ob­so­les­cences et de service après-vente.

En outre, pour chaque navire tête de série (pour chaque modèle réfé­rent de la gamme), sont prévus des essais tech­nico-opéra­tion­nels des navires d’une durée de 3 mois, à mener par la SNSM avant récep­tion contrac­tuelle. Ces essais permet­tront de quali­fier chacun des modèles, en appor­tant des garan­ties sur leur adéqua­tion aux exigences et à l’em­ploi opéra­tion­nel prévu, et ce avant le lance­ment de la fabri­ca­tion série des navires.

Une flotte respec­tueuse de l’en­vi­ron­ne­ment

La SNSM, soucieuse du respect de l’en­vi­ron­ne­ment et de la gestion des risques asso­ciés, s’est atta­chée à ce qu’une atten­tion parti­cu­lière soit portée aux aspects envi­ron­ne­men­taux. Les navires sont conçus de façon à mini­mi­ser les impacts envi­ron­ne­men­taux tout au long du cycle de vie (et en parti­cu­lier pour faci­li­ter leur trai­te­ment en fin de vie) et à inté­grer le souci d’éco­no­mie éner­gé­tique sur leur durée d’uti­li­sa­tion.

Les navires et leurs équi­pe­ments sont conformes aux pres­crip­tions régle­men­taires rela­tives à la protec­tion de l’en­vi­ron­ne­ment. Une carto­gra­phie des substances dange­reuses, permet­tant la maitrise des risques sera établie pour chacun des navires.

L’évo­lu­tion des exigences régle­men­taires a en outre été anti­ci­pée, en parti­cu­lier concer­nant les normes anti­pol­lu­tion de l’Or­ga­ni­sa­tion Mari­time Inter­na­tio­nale (OMI) pour certaines zones.

La prise en compte des facteurs humains

La flotte est conçue dans un souci de prise en compte des facteurs humains pour :

  • Opti­mi­ser les équi­pages (effec­tif, compé­tences requises pour l’ex­ploi­ta­tion, répar­ti­tion et rôles des opéra­teurs), tout en prenant en compte l’évo­lu­tion de la socio­lo­gie des sauve­teurs et l’im­por­tance crois­sante de la forma­tion,
  • Assu­rer l’ef­fi­ca­cité des inter­ven­tions de sauve­tage et de main­te­nance, tout en prenant en compte les risques liés à la fatigue de l’équi­page, et à la sécu­rité.

Cette exigence, essen­tielle pour la SNSM, impacte notam­ment le design du navire, l’er­go­no­mie de la passe­relle et autres locaux, les aména­ge­ments et les inter­faces entre acti­vi­tés et entre équi­piers, l’or­ga­ni­sa­tion des manœuvres, les inter­faces homme-machine, mais aussi la main­te­na­bi­lité des instal­la­tions.

La contrac­tua­li­sa­tion avec un maître d’œuvre d’en­semble dans le cadre d’une approche indus­trielle

À l’is­sue de ses travaux de spéci­fi­ca­tion et faisa­bi­lité, la SNSM a décidé de modi­fier profon­dé­ment sa stra­té­gie d’ac­qui­si­tion et de recou­rir à un Maître d’œuvre d’en­semble unique (MOE), en vue d’as­su­rer la cohé­rence de la gamme de navires ainsi qu’aux impor­tants besoins prévi­sion­nels de renou­vel­le­ment de sa flotte dans les prochaines années.

La respon­sa­bi­lité du MOE unique couvre, pour tous les navires de la gamme, l’ar­chi­tec­ture navale, la concep­tion, la réali­sa­tion, les essais et vali­da­tions, la livrai­son, la forma­tion, le soutien en vue du main­tien en condi­tion opéra­tion­nelle, cela dans le cadre d’une obli­ga­tion de résul­tats.

Le choix d’un chan­tier, de niveau indus­triel, assure égale­ment à la SNSM une capa­cité et une flexi­bi­lité de produc­tion, adap­tée à ses besoins, mais aussi à ses contraintes budgé­taires, tout en lui offrant une visi­bi­lité sur une période de 10 ans, en termes de qualité, prix et délais.
 

 

Tech­no­lo­gies et sauve­tage

Les éléments les plus remarquables des navires réali­sés sont les suivants.

Une gamme de navires stan­dar­di­sés, person­na­li­sables selon les zones d’in­ter­ven­tion

Pour répondre à la diver­sité des zones et condi­tions d’in­ter­ven­tion et aux pratiques locales des sauve­teurs, les navires de la Nouvelle Flotte prennent en compte, dès leur concep­tion, la capa­cité d’in­té­gra­tion d’un certain nombre d’op­tions.

Le spectre va d’op­tions majeures (maté­riau de coque en compo­site ou alumi­nium, système de propul­sion avec ligne d’arbre ou hydrojet) à des options d’ins­tal­la­tions ou de moyens opéra­tion­nels asso­ciés (dispo­si­tifs de trans­port et mise et l’eau, propul­sion hybride) ou d’équi­pe­ments complé­men­taires (groupe élec­tro­gène, caméra infra­rouge, panneaux solaires, réalité augmen­tée…).

Un système inno­vant de récu­pé­ra­tion des naufra­gés

L’en­semble des navires de la gamme du NSH1 au NSC1, est équipé d’un système de récu­pé­ra­tion avec une « écope » située à l’ar­rière du navire. Celui-ci présente de nombreux avan­tages, en parti­cu­lier :

  • Récu­pé­ra­tion rapide et sécu­ri­sée du naufragé en compa­rai­son aux autres systèmes actuels.
  • Sécu­rité des sauve­teurs qui dans la mesure du possible restent dans le navire, harna­chés.
  • Plage de départ et retour de l’eau adap­tée pour les ou plon­geurs.
  • Limi­ta­tion de l’im­pact du roulis.
  • Très bonne visi­bi­lité du barreur sur la zone de récu­pé­ra­tion depuis le poste exté­rieur.

Ce système d’écope permet d’as­su­rer le trans­fert hori­zon­tal du naufragé (sur plan dur ou barquette) sur la vaste plage arrière, grâce à une double liberté de mouve­ment de la plate-forme : trans­la­tion verti­cale et rota­tion, à assis­tance hydrau­lique.

En outre, afin de faci­li­ter la mise en œuvre du système, un embrayage glis­sant est prévu de base sur ces navires pour limi­ter l’ex­cès de puis­sance et faci­li­ter toutes les manœuvres au ralenti. Des cuves anti­rou­lis (Open Frahm Tanks), ouvertes sur le tableau arrière, ont en outre été inté­grées pour limi­ter encore davan­tage l’im­pact du roulis à basse vitesse ou à l’ar­rêt.

Une archi­tec­ture de navire « connecté » au service des opéra­tions de sauve­tage

Cette archi­tec­ture permet aux sauve­teurs de gérer au mieux l’in­for­ma­tion au sein des opéra­tions de sauve­tage grâce à un système de commu­ni­ca­tion inté­gré permet­tant de faire tran­si­ter les services et données en VHF, en 4G, en MF/HF ou via satel­lite.

Le volume des échanges prévi­sibles, les services à forte valeur ajou­tée offerts (données, images) en font de véri­tables navires « en réseau », effaçant en partie la fron­tière actuelle entre la terre et la mer. Ainsi seront faci­li­tés les échanges avec les CROSS (dont patterns de recherche) et avec les autres acteurs présents sur zone (commu­ni­ca­tions, trans­mis­sions de données, trai­te­ment de l’in­for­ma­tion).

Des dispo­si­tifs de sécu­rité et d’anti-intru­sion sont prévus afin d’ai­guiller, filtrer et contrô­ler tous les flux numé­riques. Ce dispo­si­tif permet­tra égale­ment d’évi­ter les mises à jour intem­pes­tives des équi­pe­ments, incon­ce­vables en cours de mission de sauve­tage.

L’ou­ver­ture à la mise en œuvre de moyens modernes de recherche ou de conduite

La plate­forme des navires hautu­riers et du premier navire côtier de la gamme est adap­tée à la mise en œuvre de drones aériens, en tant qu’aides pour les sauve­teurs :

  • Mission de recherche de naufra­gés : pour élar­gir le champ de vision via l’al­ti­tude au-dessus de l’eau, ou pour maîtri­ser l’ap­proche d’une zone de navi­ga­tion complexe (présence de débris, fond de crique etc…).
  • Mission de trans­port : pour mise à dispo­si­tion d’une bouée auto-gonflable de sauve­tage auprès d’un naufragé à la mer à la mer, voire pour envoi d’une ligne de passage pour la remorque sur un navire échoué.
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Drone de sauve­tage expé­ri­menté à la station des Saintes

D’autres aides sont prévues tels que caméra ther­mique (pour recherche d’homme à la mer, mais aussi pour sécu­ri­ser certaines manœuvres de nuit), réalité augmen­tée à dispo­si­tion du barreur (projec­tion de données de pilo­tage sur le pare-brise de la timo­ne­rie), …

En outre, un suivi moderne de certaines instal­la­tions, notam­ment les moteurs, permet­tra de dispo­ser rapi­de­ment, par flux numé­rique, de leurs données de fonc­tion­ne­ment, afin d’en faci­li­ter leur main­te­nance prédic­tive.

 

Les phases du programme

Les navires Hautu­riers NSH1 et NSH2 et côtier NSC1

Pour tous les navires hautu­riers et côtiers, la réali­sa­tion du programme comprend les prin­ci­pales phases suivantes :

  • Concep­tion, produc­tion et vali­da­tion des navires Têtes de série :
    • Phases études détaillées : avec une très forte inter­ac­ti­vité entre la SNSM, le Bureau d’études de Couach, le cabi­net d’ar­chi­tec­ture navale Neuman-Barreau et les prin­ci­paux four­nis­seurs.
    • Phase indus­tria­li­sa­tion.
    • Phase de produc­tion.
    • Phase de mise à l’eau et essais (dyna­miques et statiques, règle­men­taires et contrac­tuels).
    • Phase de forma­tion des équi­pages et livrai­son du navire.
  • Essais tech­nico-opéra­tion­nels sur une période de 3 mois, par un certain nombre de station SNSM et le Pôle de forma­tion de la SNSM.
  • Récep­tion de chaque navire Tête de série, jalon contrac­tuel avant le lance­ment de la série de navires corres­pon­dante.

Les navires têtes de série seront livrés en début d’an­née 2021 pour le premier modèle hautu­rier (NSH1), un mois plus tard pour le premier modèle côtier (NSC1 et deux mois plus tard le second modèle hautu­rier (NSH2). Sur la base des mêmes prin­cipes, les têtes de série des navires côtiers suivants (NSC2, NSC3 et NSC4) seront livrées de huit à douze mois après le début des travaux.

 

Les navires de sauve­tage

Les prin­ci­pales missions des navires de sauve­tage

Les navires de sauve­tage de la SNSM mis à la dispo­si­tion des sauve­teurs, permettent la réali­sa­tion effi­ciente et sécu­ri­sée de diffé­rentes missions, en confor­mité avec la voca­tion et les statuts de la SNSM :

  • La recherche et le sauve­tage des personnes en mer.
  • La mise en sécu­rité des personnes, pouvant impliquer un concours tech­nique au navire (déséchoue­ment, voie d’eau, remorquage) permet­tant d’évi­ter le trans­bor­de­ment des personnes entre le navire secouru et le moyens SNSM.
  • La patrouille mari­time ou de surveillance avec prépo­si­tion­ne­ment de moyens nautiques sur zone.

La nouvelle gamme de navires

La Nouvelle Flotte est struc­tu­rée autour de deux caté­go­ries de navires, permet­tant une couver­ture d’in­ter­ven­tion de  sauve­tage « de la dune au large » :

  • Des navires de sauve­tage hautu­riers (NSH) tout d’abord, aptes à inter­ve­nir au large de façon perfor­mante et sûre par gros temps. Ils offri­ront des capa­ci­tés permet­tant de répondre à l’en­semble des missions de sauve­tage.
  • Des navires de sauve­tage côtiers (NSC), unités plus légères desti­nées à inter­ve­nir, de façon très réac­tive et à grande vitesse, de préfé­rence dans la bande des dix nautiques.

Tous les navires doivent répondre à de fortes exigences de sécu­rité tant au niveau des opéra­tions de sauve­tage (récu­pé­ra­tion de naufra­gés, remorquage, accos­tage du navire secouru, ..) que de la conduite du navire (tenue à la mer, manœu­vra­bi­lité, dispo­ni­bi­lité des instal­la­tions critiques, …).  Les aspects ergo­no­mie et facteurs humains ont aussi été un axe impor­tant : mini­mi­sa­tion de la fatigue de l’équi­page, perti­nence des aména­ge­ments, faci­lité d’ac­cès aux équi­pe­ments pour leur entre­tien, etc.

La flotte de navires hautu­riers s’ar­ti­cule autour de deux modèles :

  • Le NSH1, d’en­vi­ron 17 mètres de long, adapté aux zones océa­niques.
  • Le NSH2, de 14,5 mètres de long, pour des inter­ven­tions dans toutes les zones néces­si­tant une grande flexi­bi­lité de manœuvre (cailloux, faible fonds, zones côtières, …) ou présen­tant des contraintes impor­tantes d’ac­cueil (port, abri) ou de mises en œuvre (zones de marnage).

La flotte de navires côtiers est, quant à elle, consti­tuée de quatre modèles :

  • Le NSC1, d’en­vi­ron 12 mètres de long, sera le moyen prin­ci­pal d’une station à voca­tion côtière, capable d’at­teindre une vitesse de 28 nœuds par temps maniable.
  • Les semi-rigides ensuite, avec le NSC2 d’en­vi­ron 8,50 mètres à timo­ne­rie modu­lable, sont capables de missions jusqu’à douze nautiques au large. Pouvant inter­ve­nir seul ou en asso­cia­tion avec un Navire de sauve­tage hautu­rier (NSH), il est trans­por­table par voie routière.
  • Le NSC3, d’en­vi­ron 6,4 mètres, est un moyen léger « proje­table » par voie routière (remorque atte­lée à un véhi­cule 4×4), pouvant être mis à l’eau à partir d’une plage ou d’une zone peu aména­gée d’ac­cès à la mer.
  • Le NSC4, en variantes pneu­ma­tique ou jet-ski, enfin, complète la gamme en tant que moyen de surveillance et d’in­ter­ven­tion en zones de plages.

 

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 navires-cotiers-snsm

 

L’or­ga­ni­sa­tion indus­trielle

Le Chan­tier Naval Couach

Implanté sur le bassin d’Ar­ca­chon depuis 1897, le Chan­tier Naval Couach conçoit, produit, livre et main­tient en opéra­tion des navires de grande plai­sance, et des navires profes­sion­nels de surveillance et inter­ven­tion : plus de 3000 navires mis à l’eau par le Chan­tier, sillonnent les mers du monde. Aujour­d’hui, plus de 200 employés s’at­tèlent au déve­lop­pe­ment et la construc­tion des navires pour les nouveaux programmes et contri­buent ainsi à perpé­tuer l’aven­ture du Chan­tier démar­rée avant même le siècle dernier.

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Chan­tier naval Couach

Le dépar­te­ment Recherche & Déve­lop­pe­ment et Bureau d’Etudes

En étroite colla­bo­ra­tion avec les archi­tectes navals Barreau-Neuman, les ingé­nieurs R&D et Bureau d’Etude de Couach déve­lop­pe­ront les navires de la nouvelle flotte de la SNSM. Plus de 30 000 heures d’étude sont prévues pour opti­mi­ser l’en­semble des carac­té­ris­tiques et des perfor­mances des navires.

Sont prévues des « plateaux étude », avec l’Equipe Programme de la SNSM, pour appré­hen­der et opti­mi­ser les aspects : cohé­rence de gamme, tenue à la mer, ergo­no­mie, archi­tec­ture réseaux, gestion des situa­tions dégra­dées.

Les capa­bi­li­tés et outils de concep­tion du cabi­net d’ar­chi­tec­ture navale et du chan­tier, tels que calcul par éléments finis, modé­li­sa­tion, prédic­tion de perfor­mance, ainsi que l’ex­per­tise du chan­tier sur les maté­riaux compo­sites permet­tront de dessi­ner les navires répon­dant aux exigences de la SNSM.

Mana­ge­ment de projet

Une même équipe projet, compo­sée de ressources pluri­dis­ci­pli­naires, pilote le programme depuis l’avant-projet jusqu’à la récep­tion des navires têtes de série par le client, puis lors de la produc­tion en série. Les fonc­tions Études, Achats, Indus­tria­li­sa­tion, Qualité, Produc­tion, Logis­tique sont réunies sur un même plateau et se rencontrent quoti­dien­ne­ment pour permettre des prises de déci­sions opéra­tion­nelles rapides.

La gouver­nance du projet s’ins­crit dans la procé­dure de Mana­ge­ment de Projet du Chan­tier. Le projet est découpé en huit phases : pour chaque phase, les livrables de chaque fonc­tion sont prédé­fi­nis, en réponse aux exigences contrac­tuelles et aux proces­sus rigou­reux du chan­tier, et sont vali­dés par la Direc­tion lors des réunions mensuelles de revue de phases.

Démarche Qualité Totale

Le chan­tier a mis en place une démarche qualité totale en vue d’une certi­fi­ca­tion selon la norme ISO 9001 en 2020.
La gestion de la qualité du projet Nouvelle Flotte est gérée en adéqua­tion avec les Spéci­fi­ca­tions détaillées de Mana­ge­ment d’As­su­rance Qualité de la SNSM, docu­ment contrac­tuel préci­sant le plan d’as­su­rance qualité de concep­tion, produc­tion, produits et four­nis­seurs.

Le dépar­te­ment Qualité de Couach est respon­sable de l’as­su­rance qualité tout le long du proces­sus et assure la trans­pa­rence vis-à-vis de la SNSM sur l’avan­ce­ment du projet. Par exemple, lors des phases de produc­tion des navires, tous les points de contrôle du plan de surveillance du proces­sus de produc­tion sont enre­gis­trés sur un serveur en ligne, permet­tant à la SNSM de suivre en temps réel l’avan­ce­ment de la réali­sa­tion des navires.

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Capa­cité Indus­trielle : modèle pour le programme Nouvelle Flotte

Les navires NSH et NSC1 seront produits sur le même site, à Gujan : plus de 2000 m2 d’ate­liers, dédiés à la SNSM, hébergent la produc­tion de ces 3 navires.

Le proces­sus est découpé en trois phases prin­ci­pales : la phase dite « compo­site » (drapage, infu­sion et détou­rage), la phase d’as­sem­blage et la phase d’es­sais et vali­da­tions. Les phases de produc­tion emploie­ront en moyenne 25 opéra­teurs par mois et par navire.

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L’ou­til indus­triel est dimen­sionné pour accep­ter une augmen­ta­tion de cadence et une inter­chan­gea­bi­lité des modèles de navires, afin de permettre d’im­por­tantes flexi­bi­li­tés sur la livrai­son des navires. Les procé­dés de fabri­ca­tion sont maîtri­sés et permettent de livrer jusqu’à 16 navires NSH / NSC1 par an.

Les navires NSC2 et NSC3 de la marque AKA sont assem­blés sur le site de Z-Nautic à Aygue­vives (Haute Garonne).  À titre d’exemple, pour le NSC3 :

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Le programme des forma­tions

A travers un travail colla­bo­ra­tif entre le Chan­tier Naval Couach et le Pôle natio­nal de forma­tion (PNF) de la SNSM, avec mutua­li­sa­tion de leurs expé­rience et savoir-faire, un ambi­tieux programme de forma­tion pour les équi­pages, les forma­teurs des centres de forma­tions SNSM, les tech­ni­ciens du Pôle de soutien et les experts tech­niques de la SNSM permet­tra une appro­pria­tion et maîtrise de ces nouveaux navires, dans le cadre de la sécu­rité des équi­pages et du main­tien en condi­tion opéra­tion­nelle de la Nouvelle Flotte.

 

Photos et vidéos de la nouvelle flotte