Programme nouvelle flotte : finalisation des navires têtes de série

Arri­vée à l’Her­bau­dière mi-juin, le premier navire NSH1 a ensuite subi une série de tests « tech­nico-opéra­tion­nels » (ETO). Pendant ce temps, les études se sont pour­sui­vies pour mettre au point les bateaux tête de série NSH2 et NSC1. Les semi-rigides têtes de série NSC2, NSC3 et NSC4 seront quant à eux, prochai­ne­ment fina­li­sés.

NSH1 : Arri­vée à l’Her­bau­dière et lance­ment des essais tech­nico-opéra­tion­nels

Le 17 juin, le SNS 17–01 Gustave Gendron-Simone Anita, premier des nouveaux navires de type NSH1, a quitté le chan­tier naval de Gujan-Mestras pour rejoindre son port de desti­na­tion à l’Her­bau­dière. Il était accom­pa­gné par l’ac­tuel canot tous temps de la station, le Georges Clémen­ceau II.

Transfert NSH1

© Thierry Leques

Sur place, les derniers essais construc­teurs – réali­sés par le chan­tier – et contrac­tuels – sanc­tion­nés par la SNSM – ont été menés. Le 15 juillet, la SNSM a pu pronon­cer l’ac­cep­ta­tion dite phase 1 du navire, avec réserves.

En paral­lèle, dès juin, les ETO (essais tech­nico-opéra­tion­nels), dernière phase de tests avant l’ac­cep­ta­tion défi­ni­tive du navire, ont débuté.

Les essais contrac­tuels, construc­teurs et régle­men­taires permettent de s’as­su­rer que le navire est conforme à la régle­men­ta­tion et aux détails du contrat établi avec le chan­tier. Les ETO permettent de véri­fier qu’il corres­pond aux exigences opéra­tion­nelles de la SNSM.

Sylvain Moynault, président du comité de mise en service opéra­tion­nelle

Pour mener à bien ces essais, un comité de mise en service opéra­tion­nelle (CMSO) a été créé. Présidé par Sylvain Moynault, inspec­teur géné­ral Sud Atlan­tique, il réunit l’équi­page de la station de l’Her­bau­dière, les membres du GT5 – groupe de travail ayant parti­cipé à la défi­ni­tion du navire –, Laurent Alla­nic, patron de la station du Croi­sic, Thomas Colin, direc­teur des ETO et Xavier Perret, ingé­nieur d’ar­me­ment en charge du suivi de proxi­mité au chan­tier. Pendant toute la durée des tests, l’équipe est en rela­tion constante avec un repré­sen­tant du chan­tier naval. De plus, les stations voisines sont, elles aussi, asso­ciées. Les sauve­teurs SNB1 et SNB2 de la station de Porni­chet ont par exemple été solli­ci­tés pour les tests de récu­pé­ra­tion de plon­geurs.

Il y a un bel état d’es­prit. Tout le monde est fier de parti­ci­per.

Sylvain Moynault, président du CMSO

91 items répar­tis en 9 caté­go­ries sont testés : la récu­pé­ra­tion de naufra­gés par l’écope dans de bonnes condi­tions météo­ro­lo­giques, la mise en œuvre du mouillage d’ur­gence du navire privé d’éner­gie… Chaque vendredi, le groupe se réunit pour faire la synthèse des essais réali­sés et program­mer ceux de la semaine suivante.

ETO NSH1

© SNSM

De l’avis de tous, le navire NSH1 est un très bon navire de sauve­tage. Même si, très logique­ment, quelques points doivent être perfec­tion­nés, les résul­tats des ETO sont extrê­me­ment satis­fai­sants. L’ex­cel­lente tenue à la mer du navire, son côté sécu­ri­sant pour les dépla­ce­ments sur le pont, sa manœu­vra­bi­lité, le niveau sonore excep­tion­nel en timo­ne­rie sont recon­nus et appré­ciés par tous.

Sylvain Moynault, président du CMSO

Parmi les éléments à revoir : l’écope, l’an­nexe et la posi­tion du touret de remorquage.

L’écope ne descend pas assez profon­dé­ment ce qui rend la récu­pé­ra­tion des victimes ou des sauve­teurs SNB1 et SNB2 compliquée. Elle devra être revue par le chan­tier. Le touret de remorquage est placé à l’ar­rière bâbord du navire : il est demandé qu’il soit déplacé à côté du biton de remorquage pour amélio­rer les condi­tions d’ex­ploi­ta­tion de l’ins­tal­la­tion.

Sylvain Moynault, président du CMSO

Les ETO sont doré­na­vant fina­li­sés grâce à une ultime sortie en mer par condi­tions dégra­dées, le 27 septembre au soir, en plein bulle­tin météo­ro­lo­gique spécial (BMS). La capa­cité du navire à affron­ter une mer forte de l’avant, au travers et par l’ar­rière tout en conser­vant une vitesse mini­mum de 21 nœuds, a été jugée très satis­fai­sante, tout comme les systèmes de commu­ni­ca­tion.  

Samedi 8 octobre, quelque 200 sauve­teurs, venus de tous les envi­rons, se sont réunis sur la presqu’île de Noir­mou­tier (Vendée) pour la béné­dic­tion du SNS 17–01 Gustave Gendron-Simone Anita. « Un grand jour pour la SNSM », s’est enthou­siasmé Emma­nuel de Oliveira, le président natio­nal de l’as­so­cia­tion. Après le baptême par l’une de ses marraines, Céline Couillon – patronne du restau­rant deux étoiles La Marine, installé à L’Her­bau­dière –, dix embar­ca­tions arbo­rant le Grand pavois ont parti­cipé à un dépôt de gerbe en mer. Thomas Voeck­ler – coureur cycliste – et Philippe Croi­zon – athlète handi­sport -, ses deux parrains, ainsi que Marie-Thérèse Le Roch – prési­dente de la fonda­tion Le Roch-Les Mousque­taires -, sa deuxième marraine, n’ont malheu­reu­se­ment pas pu être présents.

NSH1 bénédiction

© SNSM

Le 9 octobre, le navire est retourné au chan­tier naval, à Gujan-Mestras, où des travaux seront réali­sés dans le but de lever toutes les réserves émises lors de l’ac­cep­ta­tion de phase 1 et des ETO. Des essais finaux seront menés par le chan­tier et la SNSM pour véri­fier que toutes les correc­tions deman­dées ont été prises en compte. S’ils sont concluants, le chan­tier pourra propo­ser le navire à l’ac­cep­ta­tion finale et à sa récep­tion (avec trans­fert de propriété). Le bateau pourra alors retrou­ver sa station de desti­na­tion.

NSH2 et NSC1 : pour­suite des études

Comme le navire NSH1, le NSH2 doit être allégé. Des études sont toujours en cours pour conso­li­der son devis de masse (somme des poids de chacun des éléments consti­tu­tifs du navire). Il s’agit de véri­fier, avant de pour­suivre la produc­tion du bateau tête de série, que les perfor­mances atten­dues peuvent être atteintes avec la concep­tion prévue.

Les études se pour­suivent égale­ment pour les navires têtes de série NSC1. Initia­le­ment prévu mi-juin, un atelier, réalisé sur une maquette de la timo­ne­rie en bois à l’échelle 1, s’est fina­le­ment déroulé le 12 juillet. Son but : fina­li­ser, suite aux modi­fi­ca­tions appor­tées par le chan­tier, l’or­ga­ni­sa­tion de conduite du navire, les pupitres de commande, les espaces d’ac­cueil des naufra­gés, la circu­la­tion dans la timo­ne­rie…

NSC1

© SNSM

Ces travaux permettent au chan­tier de complé­ter le dossier de défi­ni­tion du navire – docu­ment présen­tant l’en­semble des archi­tec­tures des instal­la­tions et les maté­riels à bord – indis­pen­sable avant le lance­ment de la produc­tion. Il devrait être fina­lisé et approuvé par la SNSM d’ici fin novembre.

Deux navires têtes de série NSC1 seront ensuite réali­sés : l’un avec un système de propul­sion en ligne d’arbre (avec hélice et safran), l’autre avec une propul­sion hydrojet. Le premier est destiné à la station d’Ar­ca­chon. Sa produc­tion devrait débu­ter début janvier 2023 pour une livrai­son prévue fin septembre de la même année. La réali­sa­tion du deuxième, qui rejoin­dra la station de Cava­laire-sur-Mer, débu­tera quelques mois plus tard pour une livrai­son esti­mée à la fin de l’an­née 2023.

NSC2, NSC3 et NSC4 : fina­li­sa­tion des têtes de série

En mai, le semi-rigide NSC2 s’était vu déli­vré un permis de navi­ga­tion provi­soire, avec quelques pres­crip­tions. Depuis, elles ont été trai­tées et des essais réali­sés. Le permis de navi­ga­tion défi­ni­tif devrait donc prochai­ne­ment être accordé et le navire pourra être présenté à la SNSM pour accep­ta­tion de phase 1. Suivront, à partir d’oc­tobre, cinq semaines d’es­sais tech­nico-opéra­tion­nel (ETO) à Saint-Nazaire en asso­ciant sa future station d’Agon-Coutain­ville à l’is­sue desquels la SNSM pourra procé­der à l’ac­cep­ta­tion finale du bateau.

NSC2

© Stéphane Lagoutte – MYOP

Le semi-rigide NSC2 sera fourni avec une remorque opéra­tion­nelle, un maté­riel déve­loppé spéci­fique­ment pour faci­li­ter sa mise à l’eau. La fabri­ca­tion de la remorque est termi­née. Elle est à présent en cours d’ac­cep­ta­tion par la SNSM.

Remorque NSC2

© SNSM

Le semi-rigide tête de série NSC3 sera prochai­ne­ment présenté à la SNSM pour accep­ta­tion finale. Les commandes des unités suivantes seront ainsi passées avant la fin de l’an­née.

Ce bateau s’était vu déli­vrer un permis de navi­ga­tion asso­cié à une caté­go­rie de navi­ga­tion infé­rieure à ce qui était prévu (4ème caté­go­rie au lieu de 3ème caté­go­rie). Sa zone de navi­ga­tion était ainsi limi­tée à cinq mille nautiques des côtes. Des discus­sions entre le chan­tier naval et les Affaires Mari­times ont eu lieu et le bateau est fina­le­ment auto­risé à aller jusqu’à six mille nautiques des côtes dans le cadre de missions de sauve­tage. Afin de lever la contrainte pour les autres missions, il faudra attendre la mise à jour de la divi­sion 222 – texte qui encadre la sécu­rité des navires –, prévue pour la fin de l’an­née.

NSC3

© Marianne Cossin

Le réser­voir souple, conçu spéci­fique­ment pour le semi-rigide NSC4, a été homo­lo­gué et les essais contrac­tuels, régle­men­taires et construc­teurs sont termi­nés. Le Chan­tier Naval Couach pourra présen­ter l’em­bar­ca­tion à la SNSM pour accep­ta­tion finale d’ici fin octobre. Actuel­le­ment, le centre de sécu­rité des navires (CSN) et le Bureau Véri­tas se rendent chez les diffé­rents sous-trai­tants afin de véri­fier le niveau de qualité des chaines de produc­tion. L’objec­tif : garan­tir la repro­duc­ti­bi­lité du navire. Les commandes des premières unités de la série seront passées avant la fin de l’an­née.

NSC4

© Stéphane Lagoutte – MYOP

Des réunions pour prépa­rer la produc­tion en série

Des réunions mensuelles sont orga­ni­sées entre la SNSM et le Chan­tier Naval Couach pour faire le point sur l’avan­ce­ment du programme, trai­ter des ques­tions tech­niques en suspens, reve­nir sur le plan­ning et évoquer le prix final des navires de série, dans un contexte de forte infla­tion.

L’objec­tif est de comman­der 10 NSH1 et 10 NSC2 avant la fin de l’an­née. Par ailleurs, en raison des tensions actuelles sur les appro­vi­sion­ne­ments, la SNSM et le Chan­tier Naval Couach se sont accor­dés sur la commande anti­ci­pée de certains maté­riels.