Programme nouvelle flotte : la production continue

Alors que la phase d’étude se termine, la phase de produc­tion s’in­ten­si­fie pour tous les navires de la gamme. Point d’avan­ce­ment.

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Nouvelle flotte livrée Starck SNSM © Couach

La phase de produc­tion s’ac­cé­lère

Depuis la fin d’an­née, tous les navires tête de série de la gamme sont entrés en phase de produc­tion. Parmi les évène­ments marquants : l’in­fu­sion et le démou­lage de la première coque NSH1 et le lance­ment de la fabri­ca­tion de la première coque NSH2.

Zoom sur le navire NSH1

La produc­tion de la coque du navire tête de série NSH1 a débuté en octobre avec le drapage, c’est-à-dire la mise en place, dans le moule, des couches de fibre de verre et de maté­riaux consti­tuant la struc­ture. Elle s’est pour­sui­vie, le 25 novembre dernier, avec l’in­fu­sion de la coque. L’in­fu­sion consiste à mettre sous vide les tissus de drapage avant de les impré­gner avec une résine, aspi­rée par la dépres­sion créée dans le moule. Cette étape, qui requiert un très haut niveau de savoir-faire, a duré douze heures. Parti­cu­la­rité : l’in­fu­sion a été réali­sée en une seule fois, les raidis­seurs (éléments de renfort de la struc­ture) étant infu­sés en même temps que l’en­ve­loppe (le fond de coque). Ce procédé, parfai­te­ment maîtrisé par le chan­tier Couach, permet de produire une pièce mono­bloc très robuste qui assure une plus grande longé­vité. En consé­quence, les nouveaux bateaux devraient pouvoir rester opéra­tion­nels pendant quarante ans, au lieu de trente aujour­d’hui.

Moule de coque du navire NSH1
Moule de coque du navire NSH1 © Couach

 

Drapage du moule de coque
Drapage du moule de coque © Couach

 

Infusion de la coque
Infu­sion de la coque © Couach

L’in­fu­sion a été suivie d’une phase de prépa­ra­tion pendant laquelle les cloi­sons – produites en paral­lèle de la coque – ont été montées à l’in­té­rieur.

Enfin, le 17 décembre, la coque a été démou­lée, en présence des béné­voles de la station de L’Her­bau­dière, à laquelle le navire est destiné. 

Démoulage de la coque
Démou­lage de la coque © Claude Weber
Démoulage de la coque
Démou­lage de la coque © Claude Weber
Démoulage de la coque
Démou­lage de la coque © Claude Weber
Sauveteurs de la SNSM et techniciens du chantier Couach devant la première coque de bateau de la nouvelle flotte de la SNSM
Les sauve­teurs de la station de L’Her­bau­dière devant la coque © Claude Weber

Vision­nez ci-dessous la vidéo du démou­lage de la première coque NSH1, le nouveau navire de sauve­tage des Sauve­teurs en Mer :

Actuel­le­ment, la coque est peinte aux couleurs de la livrée Starck, rete­nue par la station de L’Her­bau­dière. Commen­cera ensuite une phase d’as­sem­blage : la coque sera pré-équi­pée, avec la mise en place des circuits hydrau­liques et élec­triques, des moteurs, des réser­voirs…

En paral­lèle, le moule de pont a été livré au chan­tier en décembre. Le moule de timo­ne­rie sera, quant à lui, livré le 23 janvier. Prochaine étape : le lance­ment de la produc­tion du pont et de la timo­ne­rie. L’as­sem­blage final des éléments est prévu en mai.

Zoom sur le navire NSH2

Le premier navire NSH2 est égale­ment entré en phase de produc­tion. Le drapage est en cours, avec la pose du gel-coat (couche de protec­tion exté­rieure) et la mise en place des tissus. L’in­fu­sion de la coque commen­cera en février, pour un démou­lage prévu début mars.

Les moules de pont et de timo­ne­rie, en fini­tion chez leur fabri­cant, la société SMM/Ouest Compo­sites, seront livrés au chan­tier fin février.

Zoom sur le navire NSC1 et NSC2

Le moule de coque du navire NSC1 devrait être livré au chan­tier courant mars. La produc­tion de la première coque débu­tera en avril.

Le 6 janvier, une réunion de travail a permis de détailler l’en­semble des obser­va­tions concer­nant l’er­go­no­mie inté­rieure de la timo­ne­rie modu­laire du futur NSC2. La fabri­ca­tion de la coque, du pont et de la timo­ne­rie est actuel­le­ment en cours. Pour ce navire, en coque alumi­nium, aucun moule n’est néces­saire. 

Zoom sur les navires NSC3 et NSC4

La phase de tests se pour­suit pour les navires tête de série des NSC3 et NSC4. Les essais indus­triels par le construc­teur et les essais règle­men­taires avec les Affaires mari­times sont réali­sés en ce moment. Suivront des phases de tests contrac­tuels, puis de forma­tion et d’es­sais opéra­tion­nels effec­tués par la SNSM avec la parti­ci­pa­tion des béné­voles des stations auxquelles ces unités seront affec­tées et du comité chargé de propo­ser au Président natio­nal de la SNSM la mise en service opéra­tion­nel des navires.

De nombreuses options dispo­nibles

Pour répondre aux besoins spéci­fiques des stations, des options ont été inté­grées au programme, évaluées et chif­frées en amont de la concep­tion des navires. 

Zoom sur les options propo­sées sur les navires NSH1, NSH2 et NSC1

Les options prin­ci­pales :

Les stations peuvent choi­sir le maté­riau qui compo­sera la coque du navire – CVR (compo­site verre-résine) ou alumi­nium – et le système de propul­sion – propul­sion en ligne d’arbre avec hélice et safran ou propul­sion par hydrojet.

Les options d’équi­pe­ments :

Paral­lè­le­ment, de nombreux équi­pe­ments sont dispo­nibles. Exemples : un propul­seur d’étrave, un groupe élec­tro­gène, une caméra infra-rouge, des panneaux solaires sur le toit, une capa­cité de remorquage élar­gie, une annexe…

Zoom sur les options propo­sées sur les navires NSC2 et NSC3

Des options peuvent être égale­ment choi­sies pour les NSC2 et NSC3. Par exemple, le NSC2 peut être équipé d’un système de redé­mar­rage après retour­ne­ment et le NSC3 d’un mât rabat­table, ou d’un radar de navi­ga­tion.

L’objec­tif est de permettre aux stations d’adap­ter leur embar­ca­tion aux spéci­fi­ci­tés de leur zone et aux types d’in­ter­ven­tions réali­sées. La défi­ni­tion des options très en amont permet une gestion opti­male des aspects tech­niques et finan­ciers liés à chacun des navires.

Gérard Rivoal, chargé de mission auprès du direc­teur géné­ral, en charge du programme nouvelle flotte, des infra­struc­tures et des inno­va­tions.

Zoom sur la propul­sion par hydrojet

La propul­sion par hydrojet, propo­sée aux stations dans le cadre du programme nouvelle flotte, est une alter­na­tive à la propul­sion tradi­tion­nelle en ligne d’arbre avec hélice et safran. Actuel­le­ment, seuls quelques navires de la flotte de la SNSM en sont dotés alors qu’en Europe, elle équipe la plupart des nouveaux navires de sauve­tage. C’est le cas par exemple au Pays-Bas, au Royaume-Uni ou en Norvège où les missions, les zones d’in­ter­ven­tions et les profils d’ac­ti­vité sont compa­rables à ceux de la SNSM.

La propul­sion par hydrojet est une propul­sion par jet d’eau. Le prin­cipe : un moteur entraine une pompe qui aspire l’eau de mer par un conduit d’as­pi­ra­tion avant de la reje­ter par un conduit de rejet avec une forte pres­sion, assu­rant ainsi la propul­sion du navire.

propulsion nouvelle flotte
© Couach

  

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© Couach

La propul­sion par hydrojet présente de nombreux avan­tages qui lui permettent de riva­li­ser avec la propul­sion en ligne d’arbre. L’hy­drojet permet en premier lieu d’at­teindre faci­le­ment des vitesses élevées avec un bon rende­ment propul­sif. En paral­lèle, l’am­pli­tude de l’orien­ta­tion laté­rale du jet, addi­tion­née à la course de la pelle, lui confère une manœu­vra­bi­lité sans égale, à faible vitesse.

À titre illus­tra­tif : l’exemple de la vedette Shan­non de la RNLI

En raison de l’ab­sence d’ap­pen­dices (safrans, héli­ces…), le faible tirant d’eau (hauteur de la partie immer­gée de la coque) permet de navi­guer dans des zones de faible profon­deur. Enfin, elle est plus silen­cieuse qu’une propul­sion tradi­tion­nelle.

Le navire tête de série NSC1 destiné à la station de Cava­laire-sur-Mer sera équipé d’une propul­sion par hydrojet. C’est aussi la solu­tion rete­nue par les stations de l’Aber-Wrac’h et de Lège-Cap-Ferret, futures utili­sa­trices du NSH1. 

Gérard Rivoal, chargé de mission auprès du direc­teur géné­ral, en charge du programme nouvelle flotte, des infra­struc­tures et des inno­va­tions.

Pour équi­per les navires de la nouvelle flotte, le maître d’œuvre a sélec­tionné le four­nis­seur austra­lien Doen WaterJets, un des leaders sur le marché de la concep­tion et de la fabri­ca­tion de systèmes de propul­sion par hydrojet, réputé pour la qualité de ses équi­pe­ments. 

À suivre

Dans les prochaines semaines, la phase de produc­tion se pour­sui­vra pour les navires NSH1, NSH2, NSC1 et NSC2. La phase de forma­tion et d’es­sais opéra­tion­nels se dérou­lera pour les navires tête de série NSC3 et NSC4.