Le club des cinq... Présidentes

Les navi­ga­trices ont fendu les vagues, vaincu les océans… et les vieux loups de mer ont dû recon­naitre leurs compé­tences. Dans leur sillage, les équi­pières ont rejoint les équi­pages des canots et vedettes, alors qu’elles œuvraient déjà dans les bureaux des stations comme secré­taires ou tréso­rières. Puis, une prési­dente est appa­rue dans un orga­ni­gramme, puis 2, puis 3 et 5 aujour­d’hui, 3 en métro­pole et 2 outre­mer.

Rappe­lons qu’un président ou une prési­dente de station est proposé par la station, avec l’aval du délé­gué dépar­te­men­tal et de l’ins­pec­teur de zone, et qu’il (ou elle) est ensuite nommé par le président natio­nal, pour un mandat de 6 ans.

 

Après Sein, la troi­sième prési­dente à Barfleur !

C’est l’Ile de Sein qui a connu les deux premières prési­dentes, Margue­rite Kerlo­ch’ de 1972 à 1994, et José­phine Chicard, de 1998 à 2006. Puis Marian­nick Papillon a pris la barre à Barfleur en 2006. La mer, c’est son quoti­dien, non seule­ment lorsqu’elle ouvre les volets de sa maison sur le port de Barfleur ou vend la pêche de son mari, mais aussi toute la famille navigue, à la pêche et à la SNSM. Son mari est patron de la vedette, un fils, Stéphane, patron suppléant, un autre fils et deux petits-fils sont cano­tiers. Les respon­sa­bi­li­tés, Marian­nick connaît puisqu’elle est aussi prési­dente de la Coopé­ra­tive des Pêcheurs de Barfleur.

 

Suivi de Cava­laire

Dans le Var, la station de Cava­laire existe depuis 1986 et Annie Rous­sil­hon a fait partie de ceux qui l’ont créée, avant de deve­nir vice-prési­dente en 1993. Elle aussi est tour­née quoti­dien­ne­ment vers la mer puisqu’elle est direc­trice du port de plai­sance et de ski nautique, elle n’est jamais éloi­gnée de la Médi­ter­ra­née, sauf peut-être pour le ski de montagne, qu’elle appré­cie égale­ment.

En 2009, la station a connu des « coups de vent contraire » alors qu’elle comp­tait pour­tant quelques 500 dona­teurs et l’Ami­ral Méheut a solli­cité Annie Rous­sil­hon pour prendre la prési­dence et retrou­ver une navi­ga­tion sereine. Mission accom­plie ! A priori, « tout roule » dit-elle, tout se passe bien, tant avec le patron de la vedette que les équi­piers, les réunions sont régu­lières et la commu­ni­ca­tion bien établie ; la forma­tion est suivie et deux nouvelles équi­pières viennent d’être accueillies.

Annie Rousill­hon – (Cava­laire)

Encore le Coten­tin

Pour Géral­dine Chré­tienne, à Jullou­ville, le poste de sauve­tage à toujours fait partie de son hori­zon puisque ses parents tenaient un commerce de plage juste derrière. Dès l’en­fance, elle préfé­rait y passer son temps plutôt que de profi­ter des plai­sirs balnéaires. Elle a inté­gré la station en 1991. Elle se souvient encore de sa première recherche en mer, à l’âge de 16 ans, et de la femme rame­née, saine et sauve, après 4 heures de recherche.

En 1994 elle accepte les fonc­tions de tréso­rière, et puis en 2011 la respon­sa­bi­lité de prési­dente. L’es­prit d’équipe est pour elle une prio­rité, et elle consi­dère que ses fonc­tions au sein de l’équi­page faci­litent l’exer­cice de la prési­dence. Etant égale­ment conseillère muni­ci­pale, elle est vrai­ment à un carre­four rela­tion­nel entre la Mairie, la station, les perma­nents et les saison­niers, puisque la station accueille 10 Nageurs-Sauve­teurs pendant la saison esti­vale.

Géral­dine Chré­tienne – (Jullou­ville)

Saint-Gilles de la Réunion

A la Réunion, la station de Saint-Gilles, est diri­gée par Sandra Timo­thée depuis décembre 2011. Cette maman d’une fillette de 4ans, dont le compa­gnon n’est autre que le Patron du semi-rigide SNS 674–1, est elle aussi, entiè­re­ment tour­née vers la mer. Borde­laise d’ori­gine, elle vie à la Réunion depuis 21 ans et elle y exerce la forma­tion de forma­trice permis mer. Passion­née de pêche au gros depuis l’âge de 14 ans, puis de jet-ski, elle pratique aussi le wake-board et le kite­surf et bien entendu la navi­ga­tion de plai­sance, « depuis toujours » précise-t-elle. Voici plusieurs années qu’elle est devenu cano­tière à la station, et patron suppléant depuis début 2011. Au bureau, elle est assis­tée d’une autre cano­tière Corinne Fredy qui assume les fonc­tions de secré­taire.

 

Et encore la Réunion

De l’autre côté de l’île, la station de Sainte-Marie s’est égale­ment choi­sie une prési­dente en mars 2012. Cécile Dupré, native de la Réunion, a un inves­tis­se­ment mari­time rela­ti­ve­ment récent puisqu’elle a été profes­seur d’an­glais et éleveur de chevaux dans le sud de la France avant de retrou­ver son île. En 2008, à l’oc­ca­sion d’une sortie en mer avec des amis sauve­teurs de la SNSM, elle est conquise, se met à navi­guer et devient cano­tière. Elle aussi s’ap­plique à être à l’écoute de tous, à tisser des liens entre tous les membres de la station. Très solli­ci­tée par les médias au début, elle reste bien consciente que « son travail s’exerce au quoti­dien, loin des yeux de la presse ».

 

Des prési­dentes moti­vées

S’il fallait déga­ger un trait commun à ces respon­sables de station, ce serait la moti­va­tion, toutes sont passion­nées par le sauve­tage en mer, par leur rôle d’écoute de tous les inter­ve­nants, et par l’es­prit d’équipe qu’elles doivent entre­te­nir. Certaines ont accepté les fonc­tions comme un défis et sont flat­tées de la confiance qui leur a été accor­dée même si un équi­page « reste quand même un monde d’hommes » recon­nait l’une d’elles, avec pour­tant de plus en plus de cano­tières qui assument parfai­te­ment grâce à une profes­sion­na­li­sa­tion de plus en plus grande des sauve­teurs de la SNSM.


Yves Le Gac

 

Chiffres clefs 2014

4 400 sauve­teurs embarqués béné­voles

Inter­ven­tions 7/7j, 24/24h, en 16 minutes

5 957 personnes secou­rues

3 488 inter­ven­tions de sauve­tage

6 272 heures d’in­ter­ven­tion

24 % d’in­ter­ven­tions de nuit