Éjectée, la passagère d’un Jet-Ski® victime d’un grave traumatisme pelvien

Cet été, les nageurs sauve­teurs du poste Saint-Maurice, à Pala­vas-les-Flots, ont secouru une jeune femme éjec­tée d’un scoo­ter des mers. Para­ly­sée par la douleur, la victime, atteinte de bles­sures pelviennes, a été rame­née sur la plage avant d’être conduite à l’hô­pi­tal.

Lors d’une intervention sur Jet-Ski®, la victime est ramenée au poste de secour
Lors d’une intervention sur Jet-Ski®, la victime est ramenée au poste de secours, allongée sur la planche, et sécurisée par un sauveteur © Maxime Huriez

L’été en Médi­ter­ra­née, c’est loisirs nautiques à profu­sion. La loca­tion de scoo­ters des mers, notam­ment, remporte un vif succès. Grisés par la vitesse, souvent peu aguer­ris, les pilotes et, surtout, les passa­gers de ces engins nautiques s’ex­posent à de graves acci­dents.

Lundi 5 juillet 2021, en milieu d’après-midi, la flamme verte flotte sur le poste de secours des nageurs sauve­teurs de la plage Saint-Maurice, à Pala­vas-les-Flots. Il fait 26 °C, une légère brise souffle et, dans l’eau, les vacan­ciers barbotent genti­ment. À 15 h 30, Quen­tin et Nico­las repèrent un bateau à moteur qui pénètre bien trop rapi­de­ment dans la bande des 300 mètres. Les deux nageurs sauve­teurs tentent immé­dia­te­ment de mettre fin à l’ar­deur du plai­san­cier, dont le compor­te­ment est dange­reux pour les baigneurs. Mais, en réalité, le pilote vient aler­ter les secours. Une jeune femme, éjec­tée à l’ar­rière d’un Jet-Ski®, est en état de choc et ne bouge plus. 

Nico­las Hedouin, adjoint chef de poste, raconte : « Le pilote du Jet-Ski® SNSM s’est équipé, un nageur s’est posi­tionné derrière lui et moi sur la planche de sauve­tage. Une fois que nous arri­vons sur place, je suis largué à la nage, pendant que le pilote et l’équi­pier sécu­risent l’em­bar­ca­tion, qui est légè­re­ment au-delà de la bande des 300 mètres. » La jeune femme est consciente mais para­ly­sée par une douleur à l’entre-jambe. Son mari, choqué, explique l’ac­ci­dent. Éjec­tée vers l’ar­rière suite à une accé­lé­ra­tion brutale, la victime s’est retrou­vée expo­sée aux pres­sions très élevées du jet du propul­seur. Sa puis­sance a arra­ché son maillot de bain. 

«  Avec déli­ca­tesse mais non sans diffi­culté, nous soule­vons la victime pour la dépo­ser sur la planche, afin de la rame­ner sur la plage », complète Quen­tin Da Silva, l’un des sauve­teurs. La manœuvre n’est pas aisée, mais les nageurs sauve­teurs, quinze ans d’ex­pé­rience à eux trois, réus­sissent à rega­gner la plage sans heurt pour ména­ger la jeune femme. À l’ar­ri­vée, la victime, nue, prise de vomis­se­ments, est recou­verte d’une serviette. La cheffe de poste tente de la rassu­rer et fait un bilan des bles­sures pelviennes, tandis qu’un autre nageur sauve­teur contacte le SAMU, qui arrive quelques minutes plus tard. La jeune femme passera trois jours à l’hô­pi­tal pour une déchi­rure du côlon. 

L’équipe de sauveteurs
L’équipe de sauve­teurs de gauche à droite, de haut en bas : Laurent, Nico­las, Quen­tin, Megan, Maxime, Zoé et Hélène © SNSM

Nos sauve­teurs sont formés et entraî­nés pour effec­tuer ce type de sauve­tage. Grâce à votre soutien, vous les aidez à être présents la prochaine fois !

 


Les conseils de Nico­las Hedouin, adjoint chef de poste : 

Il est forte­ment conseillé au passa­ger arrière d’un scoo­ter des mers de porter une combi­nai­son ou un shorty pour éviter, en cas d’éjec­tion, ce genre de mésa­ven­ture trau­ma­ti­sante, qui peut occa­sion­ner des bles­sures fatales. Les loueurs d’en­gins nautiques sont dans l’obli­ga­tion de four­nir ce vête­ment, sur demande.

 


Des bles­sures rares, mais graves

Sur les côtes médi­ter­ra­néennes françaises, les acci­dents de Jet-Ski® sont de plus en plus fréquents. Les trau­ma­tismes qu’ils provoquent concernent essen­tiel­le­ment les membres. Cepen­dant, des bles­sures rares mais poten­tiel­le­ment mortelles peuvent se produire (asso­cia­tion de lésions anales, vagi­nales et vési­cales), causées par l’ex­po­si­tion du péri­née au propul­seur hydrau­lique, lorsque le passa­ger arrière, ne dispo­sant pas du coupe circuit, est éjecté en arrière de l’en­gin et se trouve à proxi­mité avec les jambes écar­tées, expo­sant ainsi l’ori­fice rectal et/ou vagi­nal au jet d’eau. Les lésions résultent de l’in­suf­fla­tion brutale d’eau à haute pres­sion dans les organes creux, entraî­nant une disten­sion et un trau­ma­tisme des tissus à des degrés variables.

 


Nageurs sauve­teurs mobi­li­sés

Chef de secteur : Laurent Sagni­morte

Chefs de poste : Maxime Blan­chard, Megan Pichon

Adjoint chef de poste : Nico­las Hedouin

Sauve­teurs quali­fiés : Quen­tin Da Silva, Zoé Héraut, Hélène Meklat­Na­geurs sauve­teurs mobi­li­sés

 

Article rédigé par Marjo­rie Biran, diffusé dans le maga­zine Sauve­tage n°158 (4e trimestre 2021)