Plus de 100 bénévoles relient Fouras à l'Île-d’Aix à la nage

Venus des centres de forma­tion et d’in­ter­ven­tion de la SNSM de Roche­fort et de La Rochelle, cent deux nageurs sauve­teurs ont parcouru à la nage les 4 km qui séparent la pointe de la Fumée de Fouras à l’île d’Aix, dimanche 2 octobre 2022. Depuis vingt-six ans, cette épreuve allie cohé­sion d’équipe et décou­verte du milieu marin.

Nageurs sauveteurs parcourant 4 km à la nage en mer
Les sauveteurs à leur arrivée à l’île d’Aix après 4 kilomètres de nage © Véronique Le Goffic

Ce n’est ni le plus court, ni le plus agréable pour se rendre sur l’île d’Aix. Habi­tuel­le­ment, c’est par le bac qui effec­tue quoti­dien­ne­ment la liai­son depuis le conti­nent que l’on aborde ce petit morceau de terre. Mais, ce dimanche 2 octobre, à 8 h 30, les passa­gers qui attendent le long du quai le bateau qui les mènera sur l’île restent pantois. Devant eux, cent deux nageurs sauve­teurs en combi­nai­son Néoprène® finissent d’en­fi­ler lunettes, bonnet et palmes avant de se jeter à l’eau. Une première pour ceux qui ont été sélec­tion­nés quelques semaines plus tôt.

Une habi­tude pour d’autres. « Avant, nous faisions une nage dans la Charente. C’était diffi­cile, pas très propre et dange­reux. L’idée de relier Fouras à Aix à la nage est née en 1996, grâce aux bonnes rela­tions que le CFI entre­tient avec la station aixoise », rappelle Éric Hary, le direc­teur du centre de forma­tion et d’in­ter­ven­tion (CFI) de Roche­fort, à l’ori­gine de ce rendez-vous. Ce n’est que trois ans après que le CFI voisin, La Rochelle, a rejoint l’évè­ne­ment.

Un défi pour lancer l’an­née de forma­tion

Sur les visages, on peut lire un mélange d’ex­ci­ta­tion et d’ap­pré­hen­sion. Certains de ces jeunes garçons et jeunes filles vont nager quelque 4 kilo­mètres dans l’océan pour la première fois, dans une eau à 17 °C. « J’ai forcé­ment un peu peur, mais j’avais hâte de pouvoir faire cette nage, depuis le temps que j’en enten­dais parler », avoue Justine tout en posi­tion­nant ses lunettes sur ses yeux. À ses côtés, des nageurs sauve­teurs plus expé­ri­men­tés – qui comp­ta­bi­lisent parfois plusieurs traver­sées – rassurent les nouveaux en montrant l’exemple. Lecture du courant, gestion de la houle, ils leur distil­lent de précieux conseils avant le départ.

Sauveteurs nageurs parcourant à la nage les 4 km
Les parti­ci­pants doivent combattre les courants, parfois forts dans la zone, pour arri­ver à desti­na­tion © Véro­nique Le Goffic

« C’est un moment de cohé­sion et de décou­verte pour nos nageurs sauve­teurs. Cela permet de leur donner une idée de ce qui les attend. Et pour les jeunes en forma­tion, de pouvoir rencon­trer et échan­ger avec les plus anciens », résume Damien Ropert, le direc­teur adjoint du CFI de La Rochelle. Bien sûr, les nageurs ne courent aucun risque : un dispo­si­tif est déployé autour d’eux avec des semi-rigides, un Jet-Ski® et l’ap­pui de la vedette de l’île d’Aix.

Il aura fallu une heure et vingt-quatre minutes pour que le premier rejoigne la terre ferme. Au-delà de la perfor­mance, c’est l’es­prit d’équipe qui prime lors de ce rendez-vous, qui lance le coup d’en­voi de l’an­née de forma­tion pour les jeunes recrues. 

Article rédigé par Julia Tour­neur, diffusé dans le maga­­­zine Sauve­­­tage n°162 (4ème trimestre 2022)