Interview de Jean-François Fountaine, maire de La Rochelle

Située au bord de l’océan Atlan­tique et proté­gée par les îles de Ré, d’Olé­ron et d’Aix, la ville de La Rochelle (Charente-Mari­time) est inti­me­ment liée à la mer. Ses trois ports – de pêche, de commerce et de plai­sance – font d’elle une véri­table porte océane, où se côtoient esti­vants, plai­san­ciers et profes­sion­nels. Cette omni­pré­sence du milieu marin fait de la SNSM un acteur local incon­tour­nable.

Jean-François Fountaine
Jean-François Fountaine, marin aguerri qui a notamment participé aux Jeux olympiques, est maire de La Rochelle depuis 2014 © Mairie de La Rochelle

L’hé­li­co­ptère Dragon de la Sécu­rité civile décolle pour un exer­cice conjoint avec la SNSM. Le maire de La Rochelle, Jean-François Foun­taine, est à bord pour suivre les opéra­tions en ce début du mois de mai. « En qualité de premier élu de notre ville mari­time, il est impor­tant d’être présent aux côtés de la SNSM et de bien connaître son fonc­tion­ne­ment opéra­tion­nel  », souligne-t-il. Quelque temps plus tard, nous sommes reçus dans le vaste bureau lambrissé de l’édile. Accom­pa­gné de Cathe­rine Leoni­das, première adjointe entre autres char­gée du sport, des acti­vi­tés nautiques et des plages, il revient sur l’im­por­tance de la présence des Sauve­teurs en Mer dans une commune litto­rale.

Jean-François Foun­taine, vous êtes un marin aguerri. Pouvez-vous résu­mer votre parcours ?

J’ai été membre de l’équipe de France de voile aux Jeux olym­piques de Mont­réal de 1976, avec mon épouse Claire. Ensuite, après avoir été vainqueur avec Pierre Follen­fant de la tran­sat La Rochelle-La Nouvelle Orléans à bord du cata­ma­ran Charente-Mari­time en 1982, j’ai gagné la tran­sat en double Lorient-Les Bermudes-Lorient. En complé­ment de mes acti­vi­tés spor­tives, la passion de la mer et de la voile, le plai­sir de la compé­ti­tion et le désir d’en­tre­prendre m’ont amené à créer, avec trois asso­ciés, le chan­tier naval de multi­coques Foun­taine Pajot.

La Rochelle est une ville touris­tique qui accueille de nombreux visi­teurs, notam­ment en été. Cette fréquen­ta­tion implique-t-elle une surveillance accrue de l’océan et des côtes ?

Effec­ti­ve­ment, notre popu­la­tion habi­tuelle d’en­vi­ron quatre-vingt mille habi­tants double durant les périodes de vacances. Ce qui néces­site un accrois­se­ment sensible des acti­vi­tés de la SNSM, en charge de sécu­ri­ser près d’un kilo­mètre de plages. D’au­tant qu’il faut faire face à l’évo­lu­tion des pratiques, telles que planche à voile, kite­surf, wing sail et les nouveaux modes de navi­ga­tion sur foils, qui néces­sitent d’autres approches du sauve­tage. Qui plus est, on constate un manque de connais­sance de la mer chez certains pratiquants.

La surveillance des plages, comme l’assistance et le sauvetage des plaisanciers et des pêcheurs, nécessitent une réelle coordination entre les services de notre ville et la SNSM.
Jean-François Fountaine
Maire de La Rochelle
Jean-François Foun­taine à bord de la SNS 144 IMA Antioche © Mairie de La Rochelle

Juste­ment, La Rochelle est aussi connue pour son impor­tante acti­vité nautique de plai­san­ce…

Le port des Minimes est le plus grand port de plai­sance d’Eu­rope. Il offre, en comp­tant les ports « histo­riques », plus de cinq mille places à flot pour des bateaux à moteur et à voile de toutes tailles. Là aussi, nous appré­cions la colla­bo­ra­tion avec la SNSM, qui inter­vient 24 heures sur 24 afin d’évi­ter l’ag­gra­va­tion de certains acci­dents et dommages. Nous avons d’ailleurs pris l’ha­bi­tude d’ac­cueillir les person­na­li­tés de passage dans les locaux de la SNSM, à Port-Neuf. Le témoi­gnage de notre atta­che­ment et de notre impli­ca­tion se traduit aussi par des aides finan­cières néces­saires à ses moyens de fonc­tion­ne­ment.

Vous êtes aussi atta­ché au centre de forma­tion et d’in­ter­ven­tion (CFI), qui forme notam­ment de futurs nageurs sauve­teurs dans votre commune.

Oui, je tiens à évoquer le CFI, qui réalise un travail remarquable auprès des jeunes géné­ra­tions. Notam­ment en établis­sant des parte­na­riats avec l’Édu­ca­tion natio­nale dans les lycées [Ndlr : notam­ment au lycée Dautet]. Très dyna­mique, le CFI a mis en place des stages pour les navi­gants, plai­san­ciers et profes­sion­nels locaux pris en infrac­tion. Une initia­tive effi­cace, qui peut éviter une sanc­tion pénale.

La SNSM a un rôle très impor­tant à La  Rochelle. Cette impli­ca­tion est-elle visible ?

La SNSM est réel­le­ment liée à notre actua­lité. D’abord en étant présente lors des événe­ments nautiques. Mais aussi lors d’évé­ne­ments spor­tifs. Notam­ment par sa vigi­lance au Vieux-Port lors des victoires du Stade Roche­lais afin de préve­nir d’éven­tuelles chutes dans l’eau.

Quels sont les adjec­tifs qui vous viennent à l’es­prit pour quali­fier la SNSM et ses béné­voles ?

Sans hési­ter, je dirai qu’ils sont géné­reux, profes­sion­nels et dévoués. Nous avons besoin d’eux constam­ment, comme ils ont besoin de nous lorsque cela s’avère néces­saire.

La SNSM à La Rochelle, c’est

  • 72 béné­voles, dont 45 cano­tiers opéra­tion­nels en station, et 116 béné­voles au CFI, dont 44 affec­tés à un poste de secours l’an­née dernière ;
  • 94 inter­ven­tions des sauve­teurs embarqués en 2022 ;
  • 3 postes de secours pour la surveillance des plages en été ;
  • 12 moyens nautiques : la vedette de première classe SNS 144 IMA Antioche et le semi-rigide SNS 741 Marie-Anne pour la station, 3 semi-rigides, 4 moyens pneu­ma­tiques et 3 Jet-Skis® pour le CFI.

Article rédigé par Philippe Payen, diffusé dans le maga­­­­­­­­­­­­zine Sauve­­­­­­­­­­­­tage n°164 (2ème trimestre 2023)