Un voilier vide à la dérive

Un coup de mistral et un mouillage qui se décroche provoquent la dérive d’un voilier durant une jour­née entière avant qu’il soit repéré et ramené à bon port par l’équi­page de la vedette «  Saint Elme II  ».

La vedette de sauvetage de la SNSM de Bandol en mer devant un coucher de soleil
La vedette de première classe "SNS 164 Saint Elme II", de 15 m de long, de la station de Bandol a été engagée pour effectuer les recherches du voilier et le ramener au port. © Pierre Paoli

Une impru­dence et un coup de chance. Cela résume bien la mésa­ven­ture surve­nue au skip­per d’un voilier de 12 m, au mouillage dans la baie de La Ciotat. Début janvier 2022, après un fort coup de mistral, le bateau rompt son ancrage et dérive, sans barreur, balloté par les flots. Le lende­main, le proprié­taire passe la jour­née à cher­cher, en vain, le fugueur. Il contacte alors le CROSS Médi­ter­ra­née, qui inter­roge ses vigies. À la nuit tombée, le séma­phore du Bec de l’Aigle loca­lise le voilier à envi­ron 1 mille à l’ouest de l’île du Grand Rouveau. « Une dérive de près de 15 milles sans échouage, un miracle », souligne Jean-Luc Cercio, président de la station de Bandol, manda­tée pour aller récu­pé­rer l’em­bar­ca­tion en début de soirée, dans la nuit et une mer un peu agitée. « Nous avons dû enga­ger nos deux nageurs de bord pour rejoindre le voilier à la nage avant de passer la remorque. C’est toujours compliqué quand il n’y a personne à bord. » À 19 h 30, après une mise à couple à l’en­trée du port, le fugi­tif se retrouve à quai, bien amarré cette fois !

Ces mouillages forains qui lâchent lors d’un coup de vent ou un coup de mer sont récur­rents sur la côte médi­ter­ra­néenne, où le prix des places de port est souvent exor­bi­tant… Ces bateaux qui se décrochent repré­sentent des dangers pour la navi­ga­tion et finissent souvent par s’échouer. « Cela pose des problèmes tech­niques pour les sortir de l’eau et consti­tue un risque envi­ron­ne­men­tal, avec des pollu­tions possibles. Ici, l’his­toire se finit bien, mais c’est rare­ment le cas », souligne le président de la station de Bandol. Quoiqu’il en soit, il faut que les plai­san­ciers se montrent respon­sables et s’as­surent de la soli­dité de leur mouillage.

Nos sauve­teurs sont formés et entraî­nés pour effec­tuer ce type d’in­ter­ven­tion. Grâce à votre soutien, vous les aidez à être présents la prochaine fois !

Article rédigé par Marjo­rie Biran, diffusé dans le maga­zine Sauve­tage n°159 (1er trimestre 2022)


Équi­page engagé

Vedette de 1ère classe SNS 164 Saint Elme II

Patron : David Amico

Patron suppléant : Bruno Mouchet

Nageurs de bord : Domi­nique Hervé, Jean-Sébas­tien Richer

Équi­piers : Gregory Aronica, Stépha­nie Hervé, Benja­min Marsot, Chris­tian Rubeni