La SNSM sécurise le Tour des Yoles en Martinique

Le Tour des Yoles rondes est un évène­ment en Marti­nique. Cette course annuelle de bateaux a réuni une centaine de parti­ci­pants durant huit jours cet été. Une cinquan­taine de béné­voles a assuré leur sécu­rité. Une mission érein­tante, mais enri­chis­sante.

Le SNS 716 de la station de Case-Pilote en mer
Le "SNS 716" de la station de Case-Pilote au milieu des embarcations qui suivent le Tour des Yoles © SNSM

« C’est comme le Tour de France, mais en Marti­nique et avec des bateaux », résume François Lasne, cano­tier de la station de Fort-de-France. Le Tour des Yoles rondes est, depuis 1985, un événe­ment sur l’île aux fleurs. Quatorze yoles, des bateaux de pêcheurs tradi­tion­nels, armées d’un équi­page d’une dizaine de personnes, s’af­frontent lors de cette course très popu­laire. « De nombreux béné­voles se mobi­lisent chaque année pour que la SNSM parti­cipe aux dispo­si­tifs de surveillance et d’in­ter­ven­tion  », souligne Sylvie Bauvin, délé­guée dépar­te­men­tale. Ils sont issus des quatre stations de l’île : Case-Pilote, Le Marin, Le François et Fort-de-France.

Les Sauve­teurs en Mer ont assuré une surveillance constante sur les 110 milles nautiques du parcours, divisé en sept étapes. « Beau­coup de gens suivent la course depuis leur bateau, il faut faire respec­ter les zones d’évo­lu­tion de chacun pour éviter les colli­sions. Cela demande une vigi­lance perma­nente », témoigne Philippe Chaba­lier, patron de la station du Marin. Ces missions exté­nuantes ne rebutent pas les béné­voles. « J’ai posé une semaine de congé pour prendre part au Tour des Yoles et je le fais volon­tiers », confie François Lasne.

L’étape se termine, pas la surveillance

Chaque jour, une fois les épreuves termi­nées, les Sauve­teurs en Mer doivent rester atten­tifs lors des « after Yoles », grandes fêtes où fatigue et alcool sont suscep­tibles de provoquer des acci­dents. Les jour­nées sont denses. Certains sauve­teurs doivent rentrer chez eux après les célé­bra­tions et être opéra­tion­nels dès 9 heures le lende­main. « La fatigue s’ac­cu­mule, mais la joie de parti­ci­per à l’évé­ne­ment l’em­porte à chaque fois », assure Philippe Chaba­lier, dont la vedette SNS 256 La Sauve­garde a pris part à six des huit jour­nées.

Toujours sur l’eau, les Sauve­teurs en Mer peuvent agir rapi­de­ment. Huit inter­ven­tions ont été réali­sées dans la semaine. Trois d’entre elles ont duré plus de trois heures. « Nous avons eu des remorquages clas­siques, mais aussi un acci­dent avec un yoleur, qui a néces­sité la mobi­li­sa­tion des secou­ristes de l’équi­page », raconte François Lasne. Au-delà du bilan maté­riel, le Tour des Yoles est aussi impor­tant pour l’image des Sauve­teurs en Mer aux Antilles : « Il y a dix ans, nous étions pris pour des fonc­tion­naires et les béné­voles étaient majo­ri­tai­re­ment métro­po­li­tains. Aujour­d’hui, les locaux sont plus nombreux, se féli­cite Sylvie Bauvin. Les gens comprennent notre fonc­tion­ne­ment et y adhèrent. »

Article rédigé par Rémy Videau, diffusé dans le maga­­­­zine Sauve­­­­tage n°162 (4ème trimestre 2022)