Près des centrales nucléaires, des sauveteurs au service de l’environnement

Des béné­voles de Norman­die et des Hauts-de-France rendent régu­liè­re­ment des services aux centrales nucléaires situées sur le litto­ral. Sensible à cet enga­ge­ment, EDF finance équi­pe­ments et forma­tions dans le cadre d’un accord de mécé­nat.

Relevés d’eau pour EDF
Les bénévoles de la station de Saint-Valery-en-Caux effectuent régulièrement des relevés d’eau pour EDF © Frédéric Cauchy

Deux fois par mois, c’est devenu un rituel : les béné­voles de la station de Saint-Valery-en-Caux (Seine-Mari­time) prennent la mer et s’ar­rêtent en face de la centrale nucléaire voisine de Paluel. Là, selon une procé­dure bien précise, ils effec­tuent deux prélè­ve­ments d’eau, à 5 mètres de profon­deur.

« Nous avons été spécia­le­ment formés pour cela, souligne Chris­tian Cordier, le président de la station. Il faut être précis !  » Les précieux échan­tillons sont placés dans une glacière. Puis retour au port, où un employé d’EDF vient les récu­pé­rer. Ils seront analy­sés dans un labo­ra­toire de la centrale afin de s’as­su­rer que les eaux ne subissent aucune conta­mi­na­tion1.

Ce n’est pas le seul service que rendent ponc­tuel­le­ment à EDF les sauve­teurs de Saint-Valery-en-Caux. Ils assurent aussi la main­te­nance des bouées marquant la zone inter­dite devant les réac­teurs nucléaires, parti­cipent une à deux fois par an à des exer­cices de mise en place de barrages flot­tants et font partie de la force d’ac­tion rapide nucléaire, qui inter­vient en cas d’in­ci­dent.

Grave­lines, Dieppe, Diélette et Le Tréport : quatre autres stations SNSM sont amenées à rendre les mêmes services. Elles se trouvent toutes à proxi­mité d’une centrale nucléaire, qui est souvent inti­me­ment liée à la vie locale. À Saint-Valery-en-Caux, par exemple, « sur les quinze béné­voles, trois travaillent à la centrale, compte Chris­tian Cordier. Et deux sont des retrai­tés qui y exerçaient ! »

1 Les résul­tats sont publics, publiés sur le site inter­net de la centrale de Paluel

Je suis admiratif des bénévoles

Jean-Marie Boursier, directeur de la centrale nucléaire de Paluel (Seine-Maritime)
Jean-Marie Bour­sier, direc­teur de la centrale nucléaire de Paluel (Seine-Mari­time). © EDF

Quel rôle jouent les Sauve­teurs en Mer pour votre centrale nucléaire ?

Les centrales nucléaires sont extrê­me­ment surveillées. On mesure en perma­nence leur impact sur l’en­vi­ron­ne­ment. Nous faisons appel aux sauve­teurs pour les prélè­ve­ments en mer (lire ci-dessus). Nous avons égale­ment une force d’ac­tion rapide nucléaire – sorte de « pompiers du nucléaire » –, qui solli­cite les Sauve­teurs en Mer lorsqu’elle doit inter­ve­nir sur l’eau. Ce sont eux les spécia­listes et nous leur faisons confiance.

Pourquoi le groupe EDF a-t-il choisi de nouer un accord de mécé­nat avec la SNSM fin 2020, s’en­ga­geant à verser 1 million d’eu­ros chaque année à l’as­so­cia­tion, pendant trois ans ?

Étant moi-même amateur de voile, je sais à quel point le rôle des Sauve­teurs en Mer est impor­tant. Je suis sincè­re­ment admi­ra­tif des béné­voles, toujours prêts à mener à bien leur mission, parfois dans des condi­tions extrêmes. Pour y parve­nir, ils ont besoin de bateaux, de maté­riel et de se former. Cela demande des moyens finan­ciers et EDF a souhaité y parti­ci­per.

Quel lien y a-t-il entre EDF et les Sauve­teurs en Mer ?

EDF et la SNSM ont des valeurs proches : le service public, l’aide à son prochain… Il y a aussi un lien local : plusieurs employés de la centrale de Paluel sont membres de l’as­so­cia­tion. Nous les avons aidés à recru­ter en interne, notam­ment à travers une campagne de publi­cité. Nous avons égale­ment fait plusieurs dons de maté­riel de secou­risme et de mannequins d’en­traî­ne­ment aux gestes de premiers secours.

Article rédigé par la rédac­tion, diffusé dans le maga­­­­­­­­­­­­­­zine Sauve­­­­­­­­­­­­­­tage n°164 (2ème trimestre 2023)