Pratique : comment ouvrir un radeau de sauvetage ?

Pour déployer un radeau de sauve­tage dans un moment de stress, mieux vaut savoir comment il fonc­tionne. Décou­vrez ici les diffé­rentes étapes du proces­sus d’uti­li­sa­tion de cet équi­pe­ment de sécu­rité primor­dial, afin de savoir à quoi vous attendre en cas de besoin.

Déploiement d'un radeau de sauvetage
Une fois le radeau non déployé mis à l'eau, tirer la bosse de percussion déclenche son ouverture. © Cécile Richard

Stress et panique. Voilà les émotions qui émergent géné­ra­le­ment au moment de déployer un radeau de sauve­tage lorsqu’une embar­ca­tion menace de couler ou prend feu. Aussi, mieux vaut savoir ce que l’on doit faire. Adapté au nombre de personnes à bord et au type de navi­ga­tion, c’est un équi­pe­ment obli­ga­toire à bord des embar­ca­tions qui naviguent à plus de 6 milles (11 kilo­mètres envi­ron) d’un abri. Obli­ga­toire et indis­pen­sable.

En sac ou en conte­neur, le radeau de sauve­tage – égale­ment surnommé « bib » – est un objet lourd (de 23 à 43 kg) et volu­mi­neux. Qu’il soit stocké à bord ou arrimé sur le pont, il est souvent observé avec circons­pec­tion par les équi­pages, entre l’ap­pré­hen­sion d’avoir besoin de s’en servir et sa présence rassu­rante.
À ces réserves s’ajoute que l’on ne sait guère ce qu’il contient et que son manie­ment demeure géné­ra­le­ment très théo­rique.

Si l’ou­vrir « pour voir » (sur le sol ou dans l’eau) peut être un exer­cice inté­res­sant, le proprié­taire du bateau – et donc du radeau de sauve­tage ! – ne le souhai­tera proba­ble­ment pas. Car le radeau, ses révi­sions (1) et son recon­di­tion­ne­ment coûtent cher ! En revanche, les Sauve­teurs en Mer orga­nisent régu­liè­re­ment des ouver­tures de radeaux péri­més. N’hé­si­tez pas à contac­ter la struc­ture la plus proche de chez vous pour y parti­ci­per.

Les étapes du fonc­tion­ne­ment et de l’uti­li­sa­tion du radeau de sauve­tage

1– Un appel Mayday est diffusé ou enclen­ché sur la VHF. La balise de détresse est acti­vée.
2– Chaque membre de l’équi­page sangle son gilet de sauve­tage indi­vi­duel. Si vous en dispo­sez, enfi­lez aussi une combi­nai­son isotherme.
3– L’an­nexe peut être mise à l’eau en complé­ment.
4– Sortir le radeau non déployé sur le pont.
5– Atta­cher soli­de­ment la sangle qui dépasse. C’est la bosse de percus­sion, longue d’au moins 10 mètres.
6– Donner une mission précise à chaque membre de l’équi­page, notam­ment pour rassem­bler des objets qui pour­ront être utiles à votre survie.
7– Enfer­mer dans un sac étanche tout ce qui pourra servir dans le radeau de sauve­tage (bois­son, nour­ri­ture, VHF portable, télé­phone, balise de détresse, lampes fron­ta­les…) et le tenir prêt à être embarqué. N’ou­bliez pas de prendre de quoi vous tenir chaud et le plus au sec possible.
8– Mettre les coupe-batte­ries du bateau en posi­tion off afin d’évi­ter un court-circuit.
9– Contrô­ler l’état de flot­ta­bi­lité du bateau : hauteur du franc-bord, hauteur d’eau à l’in­té­rieur.
10– Accro­cher les longes des harnais sur un point visible et facile d’ac­cès.
11– Bascu­ler le contai­ner ou le sac à l’eau. Il va flot­ter le temps que l’amarre se déroule et se tende.
12– L’amarre déclenche le gonfle­ment auto­ma­tique. Le radeau se déplie.
13– Le radeau flotte à proxi­mité du bateau en diffi­culté.
14– Si votre radeau en est équipé, déployer la capote, qui vous permet­tra de rester au sec. En survie, le froid est un grand ennemi.
15– Le main­te­nir à distance afin qu’il ne rague (2) pas, ne s’ac­croche pas ou ne se place pas sous la coque du bateau, jusqu’au moment où il faudra embarquer.

Quand embarquer ?

Si votre bateau ne coule pas, il est recom­mandé de rester à bord et d’y amar­rer votre radeau de sauve­tage de façon préven­tive. Parce que le bateau est un abri rela­ti­ve­ment stable, qu’il dispose de moyens d’alerte (fusées, VHF, AIS…) et de survie (gilets, couver­tures, nour­ri­tu­re…) et, surtout, qu’il est, par sa taille, plus faci­le­ment repé­rable par les secours.
Lorsque le navire coule, l’équi­page doit embarquer à bord du radeau de sauve­tage. Un couteau sans pointe est géné­ra­le­ment fixé sur le radeau à proxi­mité de l’amarre pour la couper afin de ne pas être emporté par l’épave.

Pour plus d’in­for­ma­tions, lisez notre article La régle­men­ta­tion des radeaux de sauve­tage et comment les choi­sir ?

Un radeau de sauvetage déployé.
Un radeau de sauve­tage est géné­ra­le­ment équipé d’une tente permet­tant de s’abri­ter de la pluie, du froid ou du soleil. © Cécile Richard

Que contient un radeau de sauvetage ?

Atten­tion, les équi­pe­ments peuvent chan­ger en fonc­tion du modèle.

Ancre flot­tante
1,5 litre d’eau par personne
Un gonfleur
500 grammes de rations alimen­taires par personne
Deux combi­nai­sons isolantes
Une trousse de premiers secours
Deux pagaies
Des compri­més contre le mal de mer pour tous les passa­gers
Un couteau
Un sac vomi­toire par personne
Une bouée avec filin
Six feux à main
Une écope
Deux fusées-para­chutes
Deux éponges
Un miroir de signa­li­sa­tion
Un kit de répa­ra­tion
Une lampe exté­rieure
Un mode d’em­ploi
Une lampe inté­rieure
Une notice de survie et des signaux de détresse
Une lampe de poche + piles et ampoules
Une gout­tière de récu­pé­ra­tion d’eau de pluie
Une réserve à eau de pluie
Des bandes réflé­chis­santes
Un sifflet

1 – Un radeau de survie à une durée de vie de 15 ans et doit être révisé tous les 3 ans.
2 – Raguer : s’user par frot­te­ment.

Article rédigé par Philippe Payen, diffusé dans le maga­­­­­­­­zine Sauve­­­­­­­­tage n°164 (2ème trimestre 2023)