Cayeux 4 mars 1897

Au petit jour, vers 6 h, le patron Devismes aperçoit un navire à la côte sur le banc derrière le chenal de la Somme. Il s’agit du trois-mâts barque anglais Foxhound de Swan­sea. Il fait aussi­tôt lancer le canot de sauve­tage Amiral Cour­bet.

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Lancement du canot de sauvetage "Amiral Courbet" à Cayeux ©DR

Dirigé à la frange du banc, en face du lieu de l’échoue­ment, sept hommes en débarquent et s’ap­prochent afin d’éta­blir un va-et-vient permet­tant à l’équi­page du bateau naufragé de se mettre en lieu sûr. La mer est alors très forte et il y a encore sept pieds d’eau autour du navire.

Cepen­dant, se sentant en sécu­rité sur son navire en fer, l’équi­page anglais fait signe qu’il ne demande rien. Aussi, les sept sauve­teurs réem­barquent dans le canot qui se met en obser­va­tion au milieu du chenal pour surveiller les événe­ments. Vers 8 h, le navire anglais mouillé sur deux ancres et qui n’a pas trop souf­fert tente de se remettre à flot. Il fait rompre ses deux chaînes et part à la dérive jusqu’en face de Cayeux-sur-mer où il s’échoue de nouveau. Toujours sur le banc, il perd son grand mât et la flèche de son mât d’ar­ti­mon.

Malgré une mer démon­tée, et après plusieurs tenta­tives infruc­tueuses, le canot Amiral Cour­bet parvient à s’ap­pro­cher du navire échoué et, avec beau­coup de diffi­cul­tés, à recueillir les douze hommes d’équi­page, qu’il va débarquer au Hour­del avant de rega­gner Cayeux.

Ce sauve­tage fait le plus grand honneur au patron Devismes et à ses cano­tiers.