Une kitesurfeuse en difficulté secourue à Quend-Plage

Quend-Plage est un lieu de baignade très fréquenté de la baie de Somme. L’été, onze nageurs sauve­teurs de la SNSM en assurent quoti­dien­ne­ment la surveillance. Le 26 août 2023, grâce à leur réac­ti­vité, le pire a été évité pour des kite­sur­feurs anglais pris au dépourvu par le mauvais temps.

Deux sauveteurs marchent au bord de l'eau et on voit en deuxième plan les voiles des kitesurfs
Onze nageurs sauveteurs assurent la surveillance de Quend-Plage durant l’été © Raphaël Demaret

La grisaille qui s’em­pare du ciel semble avoir décou­ragé les touristes de poser leurs serviettes sur le sable. Au poste de secours de Quend-Plage, les nageurs sauve­teurs hissent le drapeau jaune en ce début d’après-midi pluvieux du samedi 26 août 2023. La mer devient houleuse et un vent de terre de force 4 à 5 Beau­fort balaie le sable. Rien qui ne donne vrai­ment envie aux esti­vants de faire trem­pette, mais un temps qui peut réjouir les kite­sur­feurs.

Ils sont juste­ment trois à se mettre à l’eau en dehors de la zone de bain, entre le poste de Quend-Plage et Fort-Mahon-Plage. Les vagues déferlent, le vent souffle en rafales. Les nageurs sauve­teurs gardent un œil sur ces trois coura­geux du jour depuis la vigie du poste de secours.

Simon Durand-Gouret, 18 ans, effec­tue sa première saison en poste. Ce Roche­lais pratique le kite­surf depuis cinq ans et il redouble de vigi­lance quand il s’aperçoit que la voile d’un des spor­tifs est dans l’eau, à envi­ron 200 mètres du bord.

C’est une femme et elle est collée contre son aile faute de vent, car il souffle en rafales. Elle n’arrive visiblement pas à repartir. Je vois qu’elle n’a pas de gilet de sauvetage, mais son aile est toujours gonflée, donc elle a de quoi assurer sa flottabilité.
Simon Durand-Gouret
Nageur sauveteur de la SNSM à Quend-Plage

« Heureu­se­ment qu’ils étaient spor­tifs »

Très vite, les sauve­teurs se rendent compte que la personne a du mal à rentrer au bord et que l’un de ses amis kite­sur­feurs est parti à la nage pour l’ai­der. Ni une ni deux, ils descendent de leur poste d’ob­ser­va­tion et Simon se jette à l’eau, équipé de ses palmes. « En arri­vant vers la femme, qui est anglaise, je m’aperçois qu’elle va bien. Elle ne panique pas, mais elle commence à être fati­guée, elle est essouf­flée et elle parle vite. Son ami venu l’ai­der me rejoint et tous les deux s’ac­crochent aux boudins du kite. »

Dans le même temps, le reste de l’équipe met une embar­ca­tion à l’eau afin de rame­ner les victimes au bord. Simon a sécu­risé le maté­riel de la pratiquante et véri­fié qu’au­cun fil ne s’em­mêle à l’hé­lice du moteur.

Au sec dans le poste de secours, les sauve­teurs effec­tuent un bilan. La Britan­nique est hors de danger. « Heureu­se­ment que ces trois pratiquants étaient spor­tifs et en bonne condi­tion physique et que nos sauve­teurs sont inter­ve­nus rapi­de­ment, se féli­cite le chef de poste, Armand Dovin. Je tiens à souli­gner la réac­ti­vité de l’équipe et le béné­fice d’avoir au sein de celle-ci un ou des pratiquants d’ac­ti­vi­tés nautiques telles que la voile ou le kite­surf.  »

Au cours de leur forma­tion, les sauve­teurs apprennent de plus en plus à inter­ve­nir sur les déri­veurs, les cata­ma­rans ou les kite­surfs. Objec­tif : les rendre capables de maîtri­ser une embar­ca­tion à voile légère lorsque c’est néces­saire, comme cette fois à Quend-Plage.

Nos sauve­teurs sont formés et entraî­nés pour effec­tuer ce type de sauve­tage. Grâce à votre soutien, vous les aidez à être présents la prochaine fois !

Sauveteurs engagés

Victor Dingeon, Simon Durand-Gouret, Valen­tin Magnier

Article rédigé par Julia Tour­neur, publié dans le maga­­­­­­­­­­­­­­­­zine Sauve­­­­­­­­­­­­­­­­tage n°166 (4e trimestre 2023)