Quarante sauveteurs au secours d'un voilier échoué à Batz-sur-Mer

Dimanche 10 juillet 2016, un voilier de 7 mètres s’est échoué sur la plage de La Govelle à Batz-sur-Mer. Les Nageurs Sauve­teurs du poste de secours de la SNSM réus­sissent à le redres­ser avec l’aide des vacan­ciers.

Batz-sur-Mer. Sa côte sauvage allant du Pouli­gen au Croi­sic. Sa batte­rie-musée du mur de l’At­lan­tique, un monstre de 5 étages avec un canon, français, de 24 tonnes. Sa plage de sable ouverte plein sud : La Govelle. Un spot appré­cié des familles. Des surfeurs aussi. Mais d’un usage stric­te­ment orga­nisé par l’ar­rêté muni­ci­pal 16–0081 signée de la mairesse Adeline L’Ho­men. Des barres rocheuses acérées encadrent la plage. Des rouleaux souvent puis­sants peuvent y défer­ler. Des courants traîtres complètent ce dispo­si­tif piégeur. D’où un poste de sauve­teurs de la SNSM, des zones de baignades clai­re­ment défi­nies, d’autres pour les sports de glisse nautique et une inter­dic­tion de mouillage.

Sauve­teurs SNSM près d’un voilier échoué à Batz-sur-Mer ©D.R

 

Au secours du voilier en détresse

Quand, dimanche 10 juillet, le chef de poste orga­nise son équipe avant l’ou­ver­ture de 13 h, il s’étonne qu’un voilier de 7 mètres danse et chasse sur son ancre. C’est une infrac­tion. Ses évolu­tions posent un risque aux baigneurs. Un paddle SNSM part inves­ti­guer. Le skip­per avec un chien pour mousse est en panne : sa drisse de grand-voile a cassé. Son moteur refuse. Bien­tôt le voilier talonne une barre rocheuse à fleur d’eau. Une évacua­tion s’im­pose. Elle est ronde­ment menée. Mais, voraces, les rochers mordent la coque, s’at­taquent au gel-coat. A chaque ressac, ils rongent le voilier en détresse. Il est condamné. Sauf qu’en accord avec le skip­per et après avoir tenté diverses manœuvres, les Nageurs Sauve­teurs défi­nissent une ultime stra­té­gie. Le manque de fond inter­di­sant toute autre possi­bi­lité, il faut amener le voilier à la plage. Mais comment ?

Vingt sauve­teurs et des vacan­ciers portent secours au voilier échoué ©D.R​​​​​

 

Vingt sauve­teurs et des vacan­ciers volon­taires tirent sur les cordes pour sauver le voilier échoué

Après avoir extrait du bateau ce qui peut en être sauvé, les Nageurs Sauve­teurs frappent alors deux longues haus­sières sur le voilier malmené.

Le chef de poste orga­nise son équipe avant l’ou­ver­ture de 13 h, il s’étonne qu’un voilier de 7 m danse et chasse sur son ancre.

Reste encore à trou­ver plus de bras que l’équipe des sauve­teurs ne peut offrir. La baignade étant main­te­nant fermée, des esti­vants volon­taires se proposent. Bien­tôt, vingt costauds s’at­tèlent à chaque haus­sière comme pour un concours de force basque à la corde. Au porte­voix, le chef de poste coor­donne et synchro­nise les efforts des deux équipes. Le voilier se couche, déga­geant ses fonds. Les vagues le portent petit à petit. Lente­ment, tirant de gauche, tirant de droite, les haleurs lui font passer la barre rocheuse. La coque blanche souffre, son inté­grité aussi. Enfin le sable.

Vingt costauds s’at­tèlent à chaque haus­sière comme pour un concours de force basque à la corde.

Le voilier s’y pose comme une baleine échouée. La volonté, les muscles de 40 hommes et l’as­tuce des Nageurs Sauve­teurs ont sauvé le voilier. Plus tard, il pourra être enlevé depuis la terre. Pour l’heure, les sauve­teurs rouvrent la baignade, reprennent sans tarder leur veille atten­tive. Fin heureuse d’un épisode inso­lite.

 

Article de Patrick Moreau, paru dans le maga­zine Sauve­tage n° 137 (3e trimestre 2016).

 


Nageurs Sauve­teurs enga­gés

Chef de secteur : Patrick Auger

Chef de poste : Sébas­tien Carbon­nier

Sauve­teurs quali­fiés : Maxime Baudry, Benja­min Nouvian, François Duclos