Anthony Delrue, la passion de la formation à la SNSM

Anthony Delrue, béné­vole aux CFI de Lille et Nantes, a rencon­tré sa compagne et nombre de ses amis chez les Sauve­teurs en Mer. Il y a même trouvé un nouveau métier. Une chance qu’il tente de donner à d’autres en tant que forma­teur et membre de l’équipe péda­go­gique natio­nale.

Anthony Delrue en tenue en train de courir dans le sable
Anthony Delrue est nageur sauveteur depuis plus de quinze ans © DR

Pourquoi trans­mettre ? Pourquoi montrer à d’autres les gestes que l’on répète jour après jour ? Pourquoi leur dévoi­ler les savoirs que notre cerveau a emma­ga­si­nés au fil des ans ? Pour Anthony Delrue, 39 ans, cela tombe sous le sens. À tel point que ce spécia­liste de la forma­tion doit réflé­chir à deux fois avant de répondre à ces ques­tions. « Peut-être tout simple­ment parce que j’ai telle­ment adoré mon expé­rience à la SNSM que je veux faire mon maxi­mum pour que d’autres puissent y vivre leur propre histoire », lâche-t-il après réflexion.

L’aven­ture du Nordiste avec les Sauve­teurs en Mer débute à l’été 2005. Pompier profes­sion­nel, il est invité par un collègue égale­ment nageur sauve­teur à passer le voir à son poste de secours à Ouis­tre­ham, dans le Calva­dos. Lorsqu’il arrive sur la vaste plage de sable clair, il découvre son ami juché sur une chaise haute, une corne de brume à la main, en train d’aler­ter des véli­plan­chistes. « J’ai un souve­nir très précis de ce moment. Ça a été un tour­nant dans ma vie, recon­naît sobre­ment Anthony. Je me suis dit : « Je veux faire ça. » Un an plus tard, voilà le spor­tif de près de deux mètres béné­vole à la SNSM. Une famille qu’il ne quit­tera plus. Et avec lui, « famille » n’est pas un vain mot. Une grande partie de ses choix de vie sont en rela­tion avec les Sauve­teurs en Mer. Il a connu sa compagne au centre de forma­tion et d’in­ter­ven­tion (CFI) de Lille. Puis le couple a démé­nagé à Nantes parce qu’An­thony s’était lié d’ami­tié avec des sauve­teurs locaux pendant un été en poste de plage. Et il s’ap­prête à partir pour la Marti­nique pour rejoindre des copains rencon­trés… vous devi­nez où.

La découverte de la SNSM a été un tournant dans ma vie
Anthony Delrue
Bénévole formateur aux centres de formation de Lille et Nantes

Passion forma­tion

À la SNSM, Anthony Delrue a aussi trouvé une nouvelle passion : la forma­tion. À Lille, après avoir passé ses diplômes, il s’est rapi­de­ment mis à ensei­gner auprès de futurs nageurs sauve­teurs. « J’ai été scot­ché par la bien­veillance et le niveau des forma­teurs de l’as­so­cia­tion, se souvient-il. Ils sont béné­voles et donnent tout pour mener leur mission à bien. » Puis il a conti­nué à Nantes, tout en créant son entre­prise spécia­li­sée dans la forma­tion à la préven­tion des risques. Avec une seule condi­tion : dispo­ser des deux mois d’été pour surveiller les plages d’Ar­zon, dans le Morbi­han, où il se rend depuis dix ans. Il y est désor­mais chef de secteur.

« J’adore ça, souligne Anthony. C’est une véri­table école de la vie. Des nageurs sauve­teurs de 18 ou 19 ans sortent trans­for­més après une saison. » Apprendre, se remettre en ques­tion, évoluer. Ces mots reviennent souvent dans la bouche d’An­thony Delrue. « Il ne faut pas stag­ner, juge le tren­te­naire. Je le dis toujours : il faut essayer, tant pis si l’on se trompe. » Voilà pourquoi il est désor­mais forma­teur… de forma­teurs. Et a aussi inté­gré l’équipe péda­go­gique natio­nale. Pour toujours, « évoluer et faire évoluer ».

Article rédigé Nico­las Sivan, diffusé dans le maga­­­­zine Sauve­­­­tage n°162 (4ème trimestre 2022)