Les enfants et les seniors particulièrement exposés au risque de noyade

Surveiller la météo, sa forme physique et ses enfants. Telle pour­rait être la recette d’une baignade sans drame, selon les premiers résul­tats de l’enquête Noyades 2021, publiée par Santé publique France.

Les Sauveteurs en Mer distribuent aux nageurs des bouées de nage en eau libre de la marque Decathlon
À Palavas-les-Flots, les sauveteurs SNSM sensibilisent les nageurs à l’importance de se munir d’une bouée de nage.© SNSM

Dans son enquête Noyades 2021, Santé publique France a recensé 1 447 noyades sur le terri­toire – Outre­mer compris – entre le 1er juin et le 8 août 2021, dont 700 de nature acci­den­telle1 et pour lesquelles on déplore 168 décès. Le nombre de noyades acci­den­telles est en baisse de 22 % par rapport à 2018 sur la même période. Cette amélio­ra­tion reste à confir­mer, l’étude, fondée sur les chiffres de plusieurs minis­tères et de la SNSM, devant se pour­suivre jusqu’au 30 septembre.

Pour­tant, le mois de juin a vu une hausse du nombre de noyades acci­den­telles. Inter­ve­nant après une phase de confi­ne­ment, elle pour­rait être « liée à une mauvaise appré­hen­sion des capa­ci­tés physiques ou à une dégra­da­tion de l’état de santé au sortir d’une longue période de moindre acti­vité accom­pa­gnée d’une prise de poids », avance Santé publique France. La baisse du nombre des noyades en juillet et en août pour­rait s’ex­pliquer par un temps moins favo­rable à la baignade. «  La météo fait varier le nombre de noyades en France, confirme Guillaume Turpin, adjoint à l’ins­pec­tion des nageurs sauve­teurs de la SNSM. Avec le beau temps, les plages sont davan­tage fréquen­tées, il y a plus de risques de noyades.  »

Sur 700 noyades acci­den­telles recen­sées au 8 août, près de la moitié (319) ont eu lieu en mer et le tiers (35 %) concer­nait des personnes de 65 ans et plus. Un quart (170) se sont produites dans des cours d’eau et des plans d’eau. Les piscines ont été le théâtre de 196 noyades, impliquant 124 enfants de moins de six ans. Près de la moitié des décès consta­tés  (71 sur 168) étaient consé­cu­tifs à une noyade en mer, frap­pant en majo­rité  (38 cas) les plus de 65 ans. « Ce sont souvent des malaises, pour­suit Guillaume Turpin. Si la personne tombe incons­ciente, ses voies aériennes sont très vite immer­gées et elle se noie.  » Treize enfants de moins de cinq ans ont trouvé la mort dans une piscine fami­liale, mais aucun dans un bassin collec­tif. « Ces noyades sont souvent liées à un défaut de surveillance des parents, surtout dans les piscines privées, insiste Guillaume Turpin. Par ailleurs, la ferme­ture des piscines liée au confi­ne­ment a créé une baisse du nombre d’en­fants formés à l’ai­sance aqua­tique.  »

Les bouées de nage séduisent les spor­tifs

En parte­na­riat avec le minis­tère des Sports et Decath­lon, la SNSM a expé­ri­menté le prêt de bouées de nage. Mises à dispo­si­tion du public, elles augmentent la visi­bi­lité des nageurs et offrent un moyen de flot­ta­bi­lité en cas de diffi­culté. Un sifflet permet de se signa­ler au besoin. Répar­ties à raison d’un secteur par dépar­te­ment entre la SNSM, les CRS et les pompiers, elles ont conquis nombre de nageurs, en parti­cu­lier ceux de longue distance, qui ont confirmé l’uti­lité et le carac­tère sécu­ri­sant du dispo­si­tif.

1-Les autres noyades sont de type inten­tion­nel (87 proviennent de suicides, tenta­tives de suicide, agres­sions), ou d’ori­gine encore indé­ter­mi­née, ou en cours d’in­ves­ti­ga­tion (660 noyades). 

Article rédigé par Domi­nique Malé­cot, publié dans le maga­zine Sauve­tage n°157