Les risques de noyade en France

En mer, en lac, en rivière ou en piscine, le nombre de noyades ne cesse d’aug­men­ter en France. Comment les préve­nir et comment y faire face ? Les réponses de la SNSM.

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© Tim Marshall - Unsplash

Les types et causes de noyade 

Afflux crois­sant des vacan­ciers sur les plages, hausse des tempé­ra­tures et donc de l’at­trait pour les acti­vi­tés nautiques, multi­pli­ca­tion du nombre de piscines privées, etc. la France fait face à une recru­des­cence des noyades depuis une dizaine d’an­nées. Défi­nie par l’OMS (Orga­ni­sa­tion mondiale de la santé) comme une “insuf­fi­sance respi­ra­toire résul­tant de la submer­sion ou de l’im­mer­sion en milieu liquide”, on distingue trois types de noyade : mortelle, non mortelle avec séquelles ou non mortelle sans séquelles.

Les jeunes enfants et personnes âgées, les popu­la­tions les plus touchées 

Pour mieux appré­hen­der ce phéno­mène, Santé Publique France réalise depuis 2012 et tous les trois ans une grande étude statis­tique. Celle-ci confirme cette tendance et montre une augmen­ta­tion des cas de près de 30% entre 2015 et 2018, passant de 1266 à 1649. Dans le même temps, le nombre de décès par noyade acci­den­telle est lui en légère régres­sion : 436 en 2015 contre 406 en 2018, soit un peu moins de 25% des cas.  

L’aug­men­ta­tion touche forte­ment les moins de 13 ans (338 en 2015 et 600 en 2018), et notam­ment les jeunes enfants de moins de 6 ans, dont les cas ont doublé sur la période 2015–2018, tous lieux de baignade confon­dus.  

La noyade acci­den­telle est ainsi deve­nue la première cause de décès par acci­dent de la vie courante pour les moins de 25 ans. Si ces faits divers drama­tiques concernent donc des popu­la­tions de plus en plus jeunes, les décès par noyade touchent statis­tique­ment plus les personnes âgées : chez les plus de 65 ans, 4 noyades sur 10 se terminent ainsi par le décès de la victime. 

Noyades : les causes et lieux les plus fréquents 

Les malaises surve­nus pendant la baignade ou d’autres acti­vi­tés aqua­tiques (pêche, canoë, plon­gée, etc.) sont la prin­ci­pale cause de noyade acci­den­telle, quelle que soit la caté­go­rie d’âge. Ceux-ci sont le plus souvent liés à la consom­ma­tion d’al­cool. On estime ainsi que l’ivresse est asso­ciée à plus de 25% des décès par noyade chez les adoles­cents et les adultes. 

C’est sans surprise en mer que les noyades acci­den­telles en France sont les plus nombreuses, avec 44% des cas. Suivent ensuite les piscines privées (fami­liales et collec­tives) avec 25% des cas, les plans d’eau douce (lacs, étangs, etc.) et rivières avec 11% chacun, et les piscines muni­ci­pales (6%). 

Les précau­tions à prendre

La première précau­tion à prendre lorsque l’on rentre dans l’eau est évidem­ment de savoir nager. 

Des dispo­si­tifs pour apprendre à nager et “savoir flot­ter” 

L’école et les clubs de nata­tion sont les endroits les plus recom­man­dés pour apprendre la pratique de la nata­tion. Pour faire face à la recru­des­cence des cas de noyade, le Gouver­ne­ment a ainsi lancé en avril 2019 le plan « Aisance aqua­tique », visant à inci­ter les parents à faire acqué­rir à leurs enfants les bases du savoir flot­ter, et ce dès le plus jeune âge.

Autre dispo­si­tif natio­nal, « J’ap­prends à nager » a par ailleurs été renforcé en 2019. Il a pour objec­tif de finan­cer des cours de nata­tion pendant les vacances scolaires, le week-end ou lors des temps péri­sco­laires. Vous pouvez retrou­ver ici la liste des clubs parti­ci­pants à ces opéra­tions.  

Enfin, vous pouvez en tant que parent vous repor­ter sur une série de tuto­riels produits par le minis­tère des sports, dispo­nibles ici. Ces vidéos de deux minutes vous permet­tront de décou­vrir les bases néces­saires pour fami­lia­ri­ser vos enfants au milieu aqua­tique et leur apprendre à y être plus en sécu­rité. 

Les bons gestes pour préve­nir les noyades 

Voici une série d’autres recom­man­da­tions pour préve­nir le risque de noyade : 

  • Baignez-vous avec vos enfants 
  • Baignez-vous dans des zones de baignade surveillées  
  • Respec­tez les inter­dic­tions de baignade, et notam­ment les drapeaux de couleur présents sur les plages 
  • Ne vous baignez pas en cas de grande fatigue 
  • Ne consom­mez pas d’al­cool avant et pendant la baignade 
  • Nagez de préfé­rence accom­pa­gné 
  • Si vous vous éloi­gnez du rivage, signa­lez votre lieu de baignade 
  • Nagez avec une bouée de nage en eau libre  
  • Nagez de préfé­rence paral­lè­le­ment au rivage et non vers le large. 

Que faire en cas de noyade ?

Si vous êtes témoin d’une noyade depuis la plage, le premier réflexe est de préve­nir immé­dia­te­ment les sauve­teurs présents ou d’ap­pe­ler les secours : SAMU, sapeur-pompiers, secours en mer. Ceux-ci pour­ront inter­ve­nir sur place en quelques minutes et emme­ner le noyé dans le centre hospi­ta­lier le plus proche.  

Si la victime se trouve dans des eaux peu profondes, la première étape consiste à la sortir de l’eau et à attendre une prise en charge de la part de profes­sion­nels de santé. Placez en atten­dant le noyé en posi­tion allon­gée sur le dos, la tête en posi­tion neutre.  

Si la noyade a lieu plus loin du rivage et quand cela est possible, il est conseillé de tendre une perche ou de lancer une corde ou une bouée. En effet, la victime d’une noyade peut avoir tendance à s’agrip­per et entraî­ner vers elle la personne qui tente de la sauver. Dans tous les cas, inter­ve­nez en dernier recours : il est en effet d’abord impor­tant de ne pas se mettre soi-même en danger.