Échouements à répétition sur l’Espiguette près du Grau-du-Roi

Au Grau-du-Roi, une curio­sité natu­relle très prisée des touristes se trans­forme parfois en véri­table piège. Les sauve­teurs de la station de Port-Camargue doivent régu­liè­re­ment inter­ve­nir pour tirer d’af­faire des bateaux échoués. Fin février 2022, deux embar­ca­tions s’y sont laissé prendre à deux jours d’in­ter­valle.

La vedette de première classe SNS 141 Sainte-Sarah 2
La vedette de première classe "SNS 141 Sainte-Sarah 2" est intervenue deux fois en deux jours pour aider des embarcations échouées © SNSM

Quelles sont les chances pour que deux bateaux s’échouent sur le même haut-fond à deux jours d’in­ter­valle ? Haute­ment impro­bable, non ? C’est pour­tant monnaie courante au Grau-du-Roi (Gard). Le jeudi 24 et le samedi 26 février 2022, le voilier Octo­pus et le bateau à moteur Maxou 2 s’échouent sur le banc de sable de l’Es­pi­guette, obli­geant les sauve­teurs de la station de Port-Camargue à venir les tirer d’af­faire.

Les bénévoles de la SNSM doivent  régulièrement tracter des bateaux bloqués
Les béné­voles de la SNSM doivent régu­liè­re­ment trac­ter des bateaux bloqués sur le banc de sable de l’Es­pi­guette © SNSM

« Le banc de sable est maté­ria­lisé par une bouée cardi­nale, indique Philippe Grau, président de la station de Port-Camargue. Mais elle n’est pas suffi­sam­ment bien placée. » Le problème est qu’à cet endroit, le fond passe de plusieurs mètres de profon­deur à moins de 50 centi­mètres très bruta­le­ment. « Les bateaux viennent s’échouer en douceur. Pour nous, c’est une prome­nade de santé de les sortir de là. Il n’y a jamais d’ac­ci­dent grave. »

Le skip­per d’Octo­pus, un voilier de 13,50 mètres de long, s’y laisse prendre en début de soirée, alors que la nuit est tombée. La vedette de première classe SNS 141 Sainte-Sarah 2 et son équi­page le tirent de là. Pour y parve­nir, des nageurs montent à bord de l’em­bar­ca­tion pour amar­rer des câbles de remorquage à la proue. « Ensuite, on la tracte en douceur avec notre vedette pour lui faire traver­ser le banc de sable », décrit Philippe Grau. Le même procédé est utilisé deux jours plus tard pour venir en aide à Maxou 2 et ses sept passa­gers.

Octo­pus et Maxou 2 sont loin d’être les seuls à se lais­ser piéger. Le banc de l’Es­pi­guette est respon­sable de la moitié des inter­ven­tions de l’équi­page de la station de Port Camargue, soit entre soixante et quatre-vingts sauve­tages par an. Cette forma­tion natu­relle d’en­sa­ble­ment de la baie d’Aigues-Mortes gran­dit de plusieurs mètres chaque année, la trans­for­mant en véri­table attrac­tion touris­tique.

Nos sauve­teurs sont formés et entraî­nés pour effec­tuer ce type de sauve­tage. Grâce à votre soutien, vous les aidez à être présents la prochaine fois !


Équi­page engagé

Vedette de 1ère classe SNS 141 Sainte-Sarah

Patron : Jean-Louis Quiot

Patrons suppléants : Bernard André, Jean-Michel Bellone

Équi­piers : Jean-Michel Bellone, Claude Caliendo, Robin Char­pen­tier, Philippe Grau, Filipe Licata, Chris­tophe Noly, Anaho Quiot, Julien Zamora


Article rédigé par la rédac­tion, diffusé dans le maga­zine Sauve­tage n°160 (2ème trimestre 2022)