Maxime Bonnet, « Devenir Sauveteur en Mer a donné du sens à ma vie »

Rugby­man, ce Limou­sin de 26 ans est atta­ché aux valeurs de soli­da­rité et de partage, qu’il retrouve au sein de la SNSM.

Maxime Bonnet, bénévole SNSM
Nageur sauveteur depuis sa majorité, Maxime a forgé « des amitiés indéfectibles » au sein de l’association © D.R.

Il a beau avoir grandi à Limoges, Maxime Bonnet a toujours été à l’aise dans les vagues. Enfant, en vacances chez ses grands-parents sur l’île d’Olé­ron, il ne se lassait jamais d’al­ler à la rencontre des nageurs sauve­teurs et de les écou­ter racon­ter leurs aven­tures, sa made­leine de Proust.

Spor­tif ayant tour à tour pratiqué judo, tennis, foot­ball, il s’est fina­le­ment fixé sur le rugby, où il joue deuxième ligne du haut de son 1,97 mètre. Puisant dans l’ova­lie les valeurs de soli­da­rité, de convi­via­lité, de comba­ti­vité et de respect qu’il retrou­vera à l’iden­tique chez les Sauve­teurs en Mer.

Dès sa majo­rité, il se forme au centre de forma­tion et d’in­ter­ven­tion (CFI) de la Haute-Vienne, à Limoges. Une fois ses quali­fi­ca­tions de nageur sauve­teur en main, étudiant en fac de droit – il est aujour­d’hui titu­laire d’un master 2 de droit des asso­cia­tions –, il consacre ses étés à la surveillance des baignades.

Sa première saison, sur les plages du débarque­ment à Cour­seulles-sur-Mer, va forger son enga­ge­ment, sous la houlette de « Jean-Baptiste, un super chef de poste ». Puis d’autres étés, aux Sables-d’Olonne sur les plages de Sauve­terre et du Veillon : « Les meilleurs, avec des amitiés indé­fec­tibles depuis ».

Au secours d’une ving­taine de baigneurs à Belle-Île

À 26 ans désor­mais, Maxime a vécu plusieurs moments forts au fil des saisons. Notam­ment à Belle-Île-en-Mer, sur la plage de Donnant. Spot connu des surfeurs, le site est tout aussi gran­diose que traître en raison de courants pous­sant vers les rochers. Cet après-midi-là, dans les vagues, un groupe d’une ving­taine de baigneurs est à la dérive. Quatre sauve­teurs, dont Maxime, les sortent deux par deux de la houle, à la seule force de leurs bras et de leurs pieds palmés. De la dune, les vacan­ciers observent la noria des béné­voles dans leurs efforts périlleux et haras­sants. De retour sur le sable, Maxime est accueilli par une foule qui les applau­dit, eux, ces femmes et hommes ordi­naires qui, là, ensemble, ont réalisé l’ex­tra­or­di­naire.

Depuis un an, le Limou­geaud a démé­nagé à Lille, où il est respon­sable admi­nis­tra­tif du Stade Ville­neu­vois Lille Métro­pole. Ce club de rugby s’illustre notam­ment par son équipe fémi­nine, qui évolue en Élite 1. Le sauve­teur est désor­mais ratta­ché au CFI local, où l’on sait pouvoir comp­ter sur lui.

Maxime, la passion intacte, parti­cipe désor­mais à la tour­née mini-sauve­teurs. Grâce à cette opéra­tion de préven­tion, en parte­na­riat avec la MACIF, une équipe de sauve­teurs fait une tour­née des plages durant l’été. Ils vont à la rencontre des enfants afin de les initier aux gestes qui sauvent et de leur distil­ler quelques précieux conseils.

«  Il y a beau­coup de noyades sur les plages non surveillées ou hors des horaires de présence, rappelle Maxime. Dans une mer hostile, les nageurs commettent toujours la même erreur de vouloir reve­nir coûte que coûte à leur serviette. Or, même un très bon nageur avec des palmes n’y arri­ve­rait pas. Les courants ne sont pas dange­reux en soi, il faut simple­ment les contour­ner.  »

Le jeune homme, affable et passionné, ajoute : « Être nageur sauve­teur est acces­sible à tout spor­tif, peu importe qu’il soit nageur ou non à la base. Il suffit d’avoir une appé­tence pour l’eau, d’ap­prendre les tech­niques de sauve­tage et de les répé­ter sans cesse. Cela a donné du sens à ma vie.  »

Article rédigé par Alain Mila, diffusé dans le maga­­zine Sauve­­tage n°166 (4ème trimestre 2023)