La nouvelle génération de navires de sauvetage côtier à l’essai

Le NSC2 (navire de sauve­tage côtier) est l’un des nouveaux modèles de la flotte des Sauve­teurs en Mer. Le proto­type est arrivé à Saint-Nazaire, où dix béné­voles de la station d’Agon-Coutain­ville (Manche) ont pu le décou­vrir pendant trois jours.

Le NSC2 en mer
Les bénévoles de la station d’Agon-Coutainville ont pu essayer leur future embarcation © Stéphane Lagoutte - MYOP

«  Une seule fente peut couler un bateau  », dit le proverbe. En mer, chaque détail compte. Voilà pourquoi le proto­type du NSC2 – l’un des nouveaux modèles de navires de sauve­tage côtier de la SNSM – a été passé au peigne fin au Pôle natio­nal de forma­tion (PNF), à Saint-Nazaire, tout au long du mois de janvier. Les cano­tiers de la station d’Agon-Coutain­ville ont pu se fami­lia­ri­ser avec l’em­bar­ca­tion pneu­ma­tique à cabine de 9 mètres, qu’ils seront les premiers à prendre en main. L’oc­ca­sion d’ap­pri­voi­ser les instru­ments de bord dernier cri. «  Il y a une caméra ther­mique sur le NSC2 [NDLR : pour repé­rer plus faci­le­ment une personne à l’eau], décrit Roger Beauquesne, l’un des béné­voles ayant parti­cipé aux essais. C’est un appa­reil que nous n’avons jamais utilisé à la station.  » D’autres outils connus du cano­tier ont changé de forme et doivent être redé­cou­verts. « Le GPS a désor­mais la taille d’un écran d’or­di­na­teur, pour­suit-il. Il faut s’adap­ter à ce nouveau maté­riel. » Le meilleur moyen d’éva­luer un bateau de sauve­tage reste de navi­guer. En mer, de préfé­rence. « Nous avons fait pas mal de manœuvres, pour­suit le béné­vole. Ce moyen est bien diffé­rent de notre embar­ca­tion actuelle. Il est plus réac­tif aux commandes. » Les deux moteurs de 225 ch du NSC2 offrent plus de puis­sance que ceux de 115 ch du semi-rigide SNS 5054 Caze Coutain, vieux de dix-sept ans, dont la station dispose actuel­le­ment. Le NSC2 est capable d’in­ter­ve­nir seul, ou en appui d’un plus gros bateau de sauve­tage grâce à sa mania­bi­lité.

« Nous n’avons plus à hurler pour nous entendre »

Les condi­tions météo­ro­lo­giques ont permis de mettre l’em­bar­ca­tion à l’épreuve. « Le bateau tient bien la route face au vent, affirme Roger Beauquesne. Ce sera utile chez nous, où les condi­tions sont souvent diffi­ciles, avec de la houle et du gros temps.  » L’équi­pe­ment du NSC2 améliore aussi la commu­ni­ca­tion entre les cano­tiers grâce à des casques à oreillettes liés à la radio. « Nous n’avons plus à hurler pour nous entendre à bord, se réjouit le sauve­teur. On se parle comme si nous étions les uns à côté des autres. »

Les membres de la station d’Agon-Coutain­ville avaient déjà pu monter sur le NSC2 à Gujan-Mestras, au Chan­tier Naval Couach, en septembre dernier. Ces essais à Saint-Nazaire sont une nouvelle étape avant la livrai­son de l’em­bar­ca­tion. Ils permettent de la peau­fi­ner. « Un bateau n’est jamais parfait, commente Thomas Colin, adjoint au direc­teur de la forma­tion de la SNSM. Il y a toujours des remarques et des retours que l’on peut faire remon­ter au construc­teur. » La prochaine étape sera d’es­sayer le NSC2 à Agon-Coutain­ville, dans les eaux où il navi­guera ces prochaines années.

Article rédigé par Rémy Videau, diffusé dans le maga­­­­­­­­zine Sauve­­­­­­­­tage n°163 (1er trimestre 2023)